économie

Salut à toi, étudiant en prépa ECT/ECP ! Aujourd’hui, je te propose une synthèse de cours en économie sur l’intervention des autorités publiques dans la régulation de l’économie. Nous allons voir au cours de cet article les différentes théories et définitions qui concernent l’action des États sur l’économie.

Bonne lecture !

I. La prise en compte de l’inflation

La politique économique désigne un ensemble de décisions prises par les pouvoirs publics afin d’atteindre, grâce à l’utilisation de divers instruments, certains objectifs concernant la situation économique.

D’après Adam Smith, la main visible régule le marché, l’intervention de l’État est donc injustifiée.

Selon Keynes, la principale critique d’une autorégulation de l’économie de marché repose sur le fait que la monnaie n’est pas neutre et qu’elle peut être demandée, accumulée, épargnée pour elle-même.

Grâce à l’effet multiplicateur, une variation des dépenses entraîne une variation finale de la demande plus importante.

Pour R. Boyer, la régulation intègre la sphère économique et sociale. En effet, il affirme le rôle déterminant des institutions et conventions comme régulateur de la société.

  • Contrôle de l’activité économique.
  • Régulation des marchés.
  • Mise en place de politiques économiques.

Le carré magique de Kaldor : il représente les principaux objectifs de la politique économique.

  • Croissance : améliorer le niveau de vie moyen et créer du travail pour s’approcher du plein-emploi.
  • Réduction du chômage.
  • Stabilité des prix : le contrôle de l’inflation est devenu une priorité depuis les années 80.
  • Équilibre extérieur : balance des échanges.

Le carré est dit « magique », car il semble impossible d’atteindre simultanément l’ensemble de ces objectifs.

A) L’objectif de stabilité des prix

Les critères de convergence sont des critères fondés sur des indicateurs économiques que doivent respecter les pays membres de l’Union européenne candidats à l’entrée dans la zone euro. Parmi eux, concernant la stabilité des prix, le taux d’inflation d’un État membre donné ne doit pas dépasser plus de 1,5 point, celui des trois meilleurs États en matière de stabilité des prix. Pour évaluer le taux d’inflation, on utilise l’indice des prix à la consommation IPC (mesure la variation en deux périodes des prix des produits consommés).

Il existe trois sources au phénomène inflationniste qui est, on le rappelle, un déséquilibre économique.

  • L’inflation (phénomènes monétaires) : pour les monétaristes, elle est le résultat d’une création monétaire excessive par rapport à la croissance de la production.
  • L’inflation par la demande : si la demande des consommateurs est supérieure à l’offre de biens, alors il y a la hausse des prix si l’appareil de production n’est pas capable de répondre à ce surcroît de demande.
  • L’inflation par les coûts : elle s’observe lorsque les hausses de prix des matières premières, des salaires ou des autres coûts sont répercutées sur les prix de vente des produits. On parlera d’inflation importée lorsque cette hausse provient de la hausse des biens importés (ex. : pétrole dans les années 1970).

B) Pourquoi lutter contre l’inflation ? 

L’inflation est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie, qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix. Elle a des conséquences sur les différents agents.

Pour les ménages : baisse du pouvoir d’achat, fuite devant la monnaie et charge d’emprunt et intérêt réel plus faible.

Pour les entreprises : baisse de la productivité, de la consommation et de l’exportation. Mais également augmentation du chiffre d’affaires et du patrimoine, et baisse de la charge de la dette.

C) Comment lutter contre l’inflation ?

D’après Modigliani, il existe deux types de politique monétaire :

  • restrictive (augmentation des taux) : baisse du cours des obligations et des actions, ce qui génère un effet de richesse négatif ;
  • expansive (baisse des taux) : hausse des cours, ce qui entraîne un effet de richesse positif, ainsi les ménages et les entreprises peuvent financer plus facilement leur consommation et leurs investissements.

Les pouvoirs publics peuvent également avoir une action directe ou indirecte sur les salaires :

  • directe : l’État étant le premier employeur de France, il joue un rôle important dans l’évolution des salaires en France (par exemple : gel du salaire des fonctionnaires ou augmentation du SMIC) ;
  • indirecte : par une réforme des règles de fonctionnement des marchés, l’État peut chercher à accroître la flexibilité pour favoriser les ajustements entre l’offre et la demande (par exemple : rendre plus faciles les licenciements pour les entreprises).

Pour Praguet, l’objectif de la régulation par la politique économique : bien-être collectif.

  • Structurelle (long terme) : modifier les structures de fonctionnement de l’économie de marché.
  • Conjoncturelle (court terme) : agir sur la situation pour réduire les déséquilibres existants.

La courbe de Philips révèle une impossibilité d’atteindre simultanément le plein-emploi et la stabilité des prix. La politique économique doit faire un juste arbitrage entre inflation et chômage.

Kydland et Prescott distinguent deux types de politique monétaire :

  • discrétionnaire : alterner entre austérité et relance en fonction des circonstances ;
  • de règles : suivre des règles préétablies.

Il est préférable que l’autorité publique s’en tienne à des règles

Et ce, même si elle se prive d’une certaine liberté d’action afin d’éviter le risque d’incohérence temporelle : l’autorité ne prend pas la même décision à deux instants différents. Or, selon l’hypothèse des anticipations rationnelles : les agents privés connaissent les principes régissant le comportement de l’autorité publique et anticipent donc ces déviations. Ainsi, les politiques discrétionnaires sont inefficaces, car elles ne tiennent pas compte du mécanisme d’influence de la politique économique sur le comportement des agents.

Le principe d’équivalence de Barro dit que dans le cas d’une relance financée par le déficit, les agents anticipent une hausse des prélèvements et vont donc constituer une épargne pour y faire face.

La Banque centrale européenne (BCE) a comme objectif le maintien de la valeur interne et externe de la monnaie, dans le but de garantir la stabilité des prix. Le taux de variation de l’indicateur M3 permet d’estimer la masse monétaire.

Le policy mix est une politique qui articule de façon complémentaire la politique budgétaire et la politique monétaire. Elle vise à combiner les effets positifs des deux types de politiques.

Stagflation : une concomitance de l’inflation et du chômage. Une stagnation de l’activité économique qui est source de chômage et d’inflation.

Paul Krugman, « l‘inflation n’est pas le problème, c’est la solution ».

  • Solution à l’économie d’endettement.
  • Solution pour alléger la dette publique.

II. Le chômage et la politique de l’emploi

A) Les types de chômage

Au sens du BIT, un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond à trois conditions :

  • être sans emploi ;
  • être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;
  • avoir cherché activement un emploi et en chercher toujours.

E. Malinvaud distingue deux types de chômage :

  • classique : demande supérieure à l’offre, coût du travail trop élevé ;
  • keynésien : demande inférieure à l’offre, pouvoir d’achat trop faible (insuffisance de la demande anticipée).

B) Le chômage volontaire vs le chômage involontaire

Le chômage volontaire

  • Selon Arthur Cecil Pigou, le chômage est volontaire car il résulte des travailleurs qui n’acceptent pas des salaires réels plus faibles.
  • La théorie de la recherche d’emploi sur le marché du travail, où l’information est imparfaite, conduit à une forme de chômage frictionnel. Ce comportement (quitter son travail pour un autre) est source de passage au chômage.
  • Milton Friedman considère comme un chômage naturel, le chômage volontaire que représente la somme des chômages classique, frictionnel et structurel (hystérèse).

Le chômage involontaire

  • Leibenstein et la théorie du salaire d’efficience : la productivité dépend du salaire qui agit comme un facteur de motivation. Or, si tous les employeurs adoptent cette stratégie, le prix d’équilibre sur le marché augmente, ce qui réduit la demande de travail et augmente le chômage.
  • Jensen et Meckling : la théorie de l’agence explique que l’employeur est en double asymétrie d’information par rapport aux salariés :

– avant le recrutement : il ne connaît pas la productivité future du salarié, et donc le choix du salaire ;

– après le recrutement : il encourage les salariés à maintenir un niveau élevé de productivité.

Aziardis (1975), Naily (1974), Gordon (1974) introduisent la théorie des contrats implicites. Les salariés dans les entreprises sont déconnectés du marché du travail parce que les salariés ont une aversion pour le risque. Leur entreprise joue alors le rôle d’une compagnie d’assurance contre le risque de chômage. Salaire d’équilibre en situation défavorable < salaire proposé < salaire d’équilibre en situation favorable. Cette assurance conduit à un niveau d’emploi inférieur au niveau d’équilibre et à des rigidités salariales.

C) Les autres types de chômage

  • Le chômage conjoncturel : il est lié au ralentissement de l’activité économique.
  • Le chômage structurel : il est lié aux modifications des structures de l’économie (ex. : des activités traditionnelles, sidérurgie).
  • Le chômage frictionnel : c’est un chômage de courte durée qui correspond au temps nécessaire pour trouver un autre travail. On le considère comme un chômage incompressible (relevant d’une stratégie individuelle).
  • Le chômage partiel : il correspond à une réduction forcée du temps de travail décidée par l’entreprise pour une période en cas de baisse d’activité. Il est en partie indemnisé.
  • Le chômage technique : il concerne un arrêt partiel ou total du travail, qui résulte de causes externes à l’entreprise (ex. : défaillance d’un fournisseur).

Gautié : les politiques de l’emploi correspondent à « l’ensemble des interventions publiques sur le marché du travail, visant à diminuer ses déséquilibres ».

Les politiques en direction de l’offre de travail sont la réduction de l’offre du travail, le partage du travail, etc.

Les politiques en direction de la demande du travail sont la réduction du coût du travail, la création d’emplois, etc.

Les politiques actives ont pour but d’essayer d’agir sur les causes mêmes du chômage (ex. : inciter les investissements privés, réduire le coût du travail).

Les politiques passives ont pour but d’indemniser et d’accompagner les personnes au chômage (ex. : allocation chômage, aide sociale).

III. Les politiques publiques

On retrouve dans le préambule du traité de TFUE, les objectifs économiques que l’Union européenne s’est fixés.

La théorie de la croissance endogène (Paul Romer, Robert E. Lucas et Robert Barro) réhabilite le rôle de l’État en tant que producteur d’externalité positif. Elle vise à expliquer la croissance économique par des facteurs internes au processus de production et non par des apports extérieurs. Elle vise à expliquer que la croissance au sein d’une économie peut être autoentretenue. Les explications se concentrent notamment sur l’accumulation du capital au fil du temps, ainsi que sur le progrès technique.

L’école des choix publics (G. Tullock) montre que l’intervention de l’État répond plus au désir pour les dirigeants de satisfaire leurs électeurs afin d’être réélu qu’à sa volonté de parvenir à l’intérêt général.

Les instruments traditionnels de la politique économique

  • La politique monétaire.
  • La politique budgétaire.
  • La politique d’échange.

Le principe de cohérence de Tinbergen est une règle de politiques économiques, selon laquelle pour toutes politiques économiques ayant des objectifs fixes (taux de chômage, taux d’inflation), le nombre d’instruments (taux d’imposition) doit être égal au nombre d’objectifs visés, sans quoi la politique risquera d’échouer. À nuancer, cependant, car les objectifs ne sont pas toujours indépendants et il existe peu d’instruments.

La désinflation compétitive (1980) a été mise en place en vue de réduire le différentiel d’inflation avec les principaux partenaires commerciaux de la France. Il s’agit donc d’une politique de désinflation qui vise à rétablir la compétitivité-prix des produits nationaux. Dans cette logique, c’est l’extérieur qui tire la croissance.

L’évaluation des politiques économiques : c‘est avant tout une démarche d’analyse de l’action publique qui s’attache à expliciter la mise en œuvre de l’action publique. Toutes les définitions de l’évaluation convergent autour du triptyque « Objectif, Moyen, Résultat ». Cela permet d’apprécier si une politique publique est efficiente, efficace, cohérente, pertinente.

Réponse de Jacques Attali à la crise économique et financière : « Nous assistons surtout à une globalisation du marché sans globalisation de l’État de droit. Or, chacun sait, qui a marché sans État de droit ne peut fonctionner. Nous avons aujourd’hui besoin d’une gouvernance mondiale. »

Conclusion

Cet article a comme principal objectif de te donner un ensemble de théories, de concepts et de définitions afin que tu puisses avoir des éléments d’analyse et apprécier le sujet qui pourra t’être donné concernant l’intervention des autorités publiques dans la régulation de l’économie.

À bientôt !