inflation

L’inflation est aujourd’hui omniprésente dans l’actualité économique. Comme ce phénomène impacte directement le pouvoir d’achat de tout un chacun, il cristallise en ce moment les inquiétudes des citoyens à travers le monde. Pourtant, si l’inflation incontrôlée (voire l’hyperinflation, qui constitue une véritable catastrophe économique) est délétère, l’augmentation des prix est pourtant, selon les économistes, souhaitable dans une certaine mesure : l’Union européenne, par exemple, vise une inflation autour de 2% pour assurer ces objectifs.

Quoi qu’il en soit, l’inflation est un sujet qui risque fort de devoir être mobilisé aux concours. Donc autant bien maitriser cette notion !

Nous allons alors tenter de comprendre et d’expliquer les causes de ce retour à l’inflation tout en exposant les différentes issues possibles.

Tout d’abord, qu’est-ce que l’inflation ?

Définitions et chiffres clés sur l’inflation

L’inflation peut se définir comme une baisse de la valeur de la monnaie par excès de production de cette dernière, et qui de facto entraine une hausse des prix.

Cela passe donc, par une hausse des prix des biens et des services, mais aussi des salaires. L’inflation est mesurée et calculée chaque mois en France par l’Insee. 

L’inflation est l’opposé de la déflation qui, elle, est un phénomène autoentretenu et généralisé de baisse des prix. Autrement dit, un gain de pouvoir d’achat entraîné par une baisse généralisée des prix. La déflation n’est pas à confondre avec la désinflation qui, quant à elle, est une baisse du taux d’inflation. 

Ce qui est certain, c’est qu’il est impossible de mesurer exactement la hausse des prix de tes dépenses à toi, car nous avons tous des dépenses différentes, que l’on habite en zone rurale ou en ville par exemple, ou encore que l’on fume ou non. Nous sommes donc sur une moyenne.

Quelques chiffres sur l’inflation en France ces dernières années :

2015 : 0 %

2016 : 0,2 %

2017 : 1 %

2018 : 1,9 %

2019 : 1,1 %

2020 : 0,5 %

2021 : 1,6%

2022 : 5,2%

2023 : en février, 6,3% sur un an

On constate donc un retour de l’inflation spectaculaire depuis peu, qui s’explique notamment par toute une kyrielle d’événements géopolitiques (guerre en Ukraine, montée des tensions entre les Chine et les Etats-Unis, conséquence de la crise du Covid, etc.)

Les différentes causes de l’inflation

Type d’inflation Mécanisme Inflation monétaire Une création monétaire excessive, qui proviendrait d’une progression des crédits bancaires dans l’économie, se traduit par une abondance de liquidité dans l’économie et incite les producteurs à accroître leurs prix. Inflation par les coûts Une augmentation des coûts de production (matières, salaires, etc.) peut être répercutée sur les prix par les producteurs afin qu’ils préservent leurs marges.

Cette inflation peut être importée lorsqu’elle résulte d’une augmentation du coût de produits importés. Cette hausse du prix peut résulter d’une tendance à l’augmentation des prix mondiaux ou de certains d’entre eux (crise du pétrole dans les années 70, augmentation du prix des produits alimentaires depuis 2007, etc.). Elle peut aussi résulter de la baisse du cours de change qui accroît le prix en monnaie nationale des produits importés.

Inflation par la demande La hausse des prix résulte d’une tension entre la demande des ménages, des entreprises et de l’État, et les capacités d’offre du système productif.

Le déséquilibre peut être sectoriel (goulet d’étranglement), la hausse des prix se diffusant ensuite à l’ensemble des prix.

En outre, une forte demande peut inciter les producteurs à augmenter non pas leur production, mais leurs prix.

Inflation structurelle L’inflation peut être la résultante des structures économiques.

– Elle peut ainsi être due aux tensions entre les groupes sociaux qui partagent la valeur ajoutée (hausse des prix agricoles pour satisfaire les agriculteurs, d’où revendications des salariés pour obtenir en conséquence une hausse de leur salaire, augmentation des coûts et donc des prix des entreprises, etc.).

– La concentration des entreprises conduit à des oligopoles, des monopoles. Une réduction de la pression concurrentielle peut mener à des hausses de prix.

Les prix des services augmentent plus vite que l’ensemble des prix du fait des gains de productivité moins importants dans le secteur tertiaire.

L’hyperinflation : un risque majeur pour les économies

L’hyperinflation est une inflation très élevée, souvent associée à une dévaluation rapide et importante de la monnaie. Elle se caractérise par une flambée des prix ininterrompue des biens et services dans une économie. Un cas emblématique est l’hyperinflation qu’a connu l’Allemagne en 1923, période pendant laquelle les Allemands achetaient des produits élémentaires avec des brouettes remplies de billets de banque. Plus proche de nous, l’hyperinflation au Brésil dans les années 1980 et 1990 est restée un traumatisme pour les Brésiliens, avec des augmentations de prix allant jusqu’à 2000 % par an qui a obligé le pays a changé de devise.

Comment mesure-t-on l’inflation ?

L’inflation est mesurée à l’aide d’indices des prix, qui comparent le niveau des prix d’un panier de biens et services à différentes périodes. Les indices des prix les plus couramment utilisés pour mesurer l’inflation sont l’indice des prix à la consommation (IPC) et l’indice des prix à la production (IPP).

L’IPC mesure la variation des prix des biens et services achetés par les ménages, tels que la nourriture, le logement, les vêtements, les loisirs, etc. Il est calculé en prenant en compte le coût d’un panier représentatif de biens et services achetés par les ménages. Les données sont collectées à partir d’enquêtes menées auprès des ménages ou de données administratives, et l’IPC est publié périodiquement (mensuellement, trimestriellement ou annuellement) par les agences nationales de statistiques.

L’IPP, quant à lui, mesure la variation des prix des biens et services produits par les entreprises. Il est calculé en prenant en compte le coût des matières premières, de l’énergie, de la main-d’œuvre, etc. nécessaires à la production d’un panier représentatif de biens et services. Les données sont collectées auprès des entreprises et l’IPP est également publié périodiquement.

En utilisant ces indices des prix, il est possible de calculer le taux d’inflation, qui représente la variation en pourcentage des prix d’un panier représentatif de biens et services d’une période à l’autre. Le taux d’inflation est un indicateur important de la santé économique d’un pays, car une inflation élevée peut avoir des conséquences négatives sur l’économie et la vie des citoyens.

L’inflation est-elle réellement bonne pour les entreprises et les consommateurs ?

L’inflation et les marchés boursiers

Qui dit hausse de l’inflation, dit hausse des taux d’intérêt, et les actions dans leur globalité souffrent selon de récentes études, et c’est ce que l’on voit actuellement dès que l’on prononce le mot inflation, les marchés baissent, parfois brutalement et de manière forte.

Or, l’inflation peut-être bonne pour les marchés actions selon une étude de Goldman Sachs. Cela dépend du niveau d’inflation. En effet, avec une inflation entre 1 et 3 % et qui tend à augmenter, c’est bon pour les actions. Mais, avec une inflation au-delà de 3 %, et avec une tendance à augmenter, alors le marché va baisser. La sortie de crise de la Covid nous a placés dans une situation de boom inflationniste, ce qui est, a priori, bon pour le marché des actions.

Pour savoir si telle ou telle entreprise cotée sera impactée par l’inflation, demande-toi si une hausse de 20 % de son coût de production, par exemple, pourrait être passée dans son prix final de vente ? Si la réponse est non, l’entreprise ne peut se protéger de l’inflation. L’entreprise doit donc imposer ses prix, elle doit avoir du « pricing power », comme les grands groupes de luxe (LVMH, Kering…).

Enfin, les cryptomonnaies peuvent bénéficier d’une inflation et encore mieux d’une hyperinflation, ainsi que de la perte de confiance en la monnaie, c’est une monnaie qui devient de plus en plus une monnaie de refuge.

Les risques liés à l’inflation

Dans les pays qui connaissent une forte inflation sur le long terme, les taux d’inflation peuvent devenir variables. Cette variabilité réduit le contenu informationnel du système des prix et entrave, entre autres, la conclusion des contrats nominaux à long terme (contrat de prêt par exemple).

Les effets néfastes de l’inflation sur l’emploi

Dans un pays, lorsque le taux d’inflation est supérieur à celui de ses principaux partenaires commerciaux (autres pays), la compétitivité prix se dégrade, conduisant à un déficit de la balance commerciale. 

Les conséquences de la hausse des prix sur les différentes catégories socio-économiques

Certains agents se retrouvent pénalisés en voyant leur rémunération érodée par l’inflation tels que les retraités ou certains salariés dont les revenus sont indexés imparfaitement et avec retard sur l’inflation. 

Cependant, l’inflation avantage les agents endettés tels que les entreprises et l’État. En effet, l’inflation allège les charges de remboursement des prêts. L’inflation modérée et soutenue peut donc stimuler le crédit qui entraîne l’investissement et la consommation des ménages. 

L’inflation comme moteur de la croissance ?

👉🏻 Première position : un moteur de la croissance.

Il existe un lien entre l’inflation et la croissance. En effet, l’inflation serait un moteur de croissance, car comme vu dans le point précédent, elle favoriserait le recours à l’endettement pour financer la consommation et les investissements. 

👉🏻 Seconde position : un frein à la croissance.

L’inflation dégraderait la compétitivité et les exportations qui constituent une part de la demande globale et créerait alors un climat d’incertitude, non propice à l’investissement. 

Une étude de l’économiste Barro va en ce sens. Il a réussi à démontrer que pour l’ensemble des pays observés (100), l’inflation tendait à ralentir la croissance. Mais les résultats concernant les pays avec une inflation inférieure à 20 % ne seraient pas significatifs.

Donc, les économistes semblent avoir plus à craindre de l’hyperinflation que d’une inflation modérée aux effets positifs. 

 Comment va évoluer l’inflation en 2023 ?

Selon les prévisions de l’INSEE, l’inflation devrait atteindre environ 7% sur l’année 2023. Néanmoins, il est encore difficile de se prononcer tant les facteurs d’incertitudes, notamment géopolitiques, sont nombreux.