« Tu finiras à l’ESC Pau ! » On connaît tous cette petite ritournelle synonyme pour ceux qui la prononcent d’échec au concours. Du coup, on a décidé d’aller y faire un petit tour afin de voir à quoi ressemble réellement ladite école !

Pour commencer, nous sommes partis d’Orly, et force est de constater que l’avion élimine rapidement les distances, cela nous a pris à peine plus d’une heure. Tout juste atterris, nous nous retrouvons dans une ville à la croisée des montagnes, de l’océan, et proche de l’Espagne. Pas si mal située que cela, au cœur du Béarn. In fine, la ville de Pau ne se résume pas à François Bayrou, mais il s’agit d’une ville à forte dominante industrielle, un peu à l’image de Toulouse. On y retrouve de grandes entreprises : Total, TurboMeca ou encore Airbus (dont l’avion électrique, l’E-Fan est assemblé à Pau). Ce sont les plus grosses entreprises qui composent le tissu économique régional, dont la prospérité remonte à l’exploitation du gisement de gaz de Lacq, qui a été en service entre 1957 et 2013.

Cette omniprésence de grandes entreprises au niveau local a été à l’origine de la création de l’ESC Pau. Établie depuis 1969, l’école compte aujourd’hui 1300 étudiants, un réseau de 7000 diplômés et 825 entreprises partenaires ! Ces dernières ne sont pas que béarnaises, mais nationales voire internationales, comme en témoigne la présence de Total, BNP Paribas, Safran, Euralis ou même Quicksilver au Conseil de Surveillance et à la fondation de l’ESC Pau.

Forte de cette proximité avec les entreprises, l’école a été l’une des premières (avec l’ESSEC) à lancer la formule de l’apprentissage, en 1994. Depuis, près de 3000 étudiants sont passés par ce cursus particulier. Celui-ci permet, dès la deuxième année d’école, de travailler pour une entreprise partenaire. Contrairement à de nombreuses autres écoles, ce n’est pas aux étudiants de trouver leur contrat. En effet, l’école négocie directement 230 contrats par an avec des entreprises qui se déplacent à l’école (ce sera le 26 janvier 2017 pour cette année) et suit ses étudiants en se rendant trois fois chez le partenaire pour faire le point. Difficile de faire mieux niveau accompagnement ! Dans les faits, les étudiants s’engagent pour 24 mois auprès de l’entreprise partenaire, alternent six semaines en entreprise avec deux semaines de cours et gagnent en moyenne 1100 euros nets par mois, tout en ayant leurs frais de scolarité pris en charge par l’entreprise partenaire.

A la fin de la scolarité, lorsqu’on fait un bilan financier, les étudiants qui ont fait de l’apprentissage ne paient que 13 200€ et empochent environ 40 000€ de salaire et de diverses aides de l’école pour le logement et le transport. OKLM.

De plus, ils jouissent en moyenne d’un salaire supérieur de 6% à ceux restés dans le cursus « classique ». Preuve de la qualité des étudiants en apprentissage, deux tiers d’entre eux reçoivent une offre d’embauche dans la foulée de leur apprentissage.

Les entreprises, qui bénéficient ainsi des services des étudiants de l’école savent également y contribuer ! À travers la taxe d’apprentissage, l’école récolte 5 millions d’euros par an, soir 35% de son budget. Cette contribution croît de 8% chaque année.

Alors oui, on ne parle pas des écoles du top 5 en termes de débouchés, mais force est de constater que l’école, l’une des plus petites écoles post-prépas (notons qu’elle n’est pas dernière au SIGEM, mais s’y classe 24ème sur 26ème) accompagne ses étudiants aussi bien qu’elle peut. Nous avons par exemple été assez étonnés que les membres de l’administration, y compris le directeur général de l’école, Sébastien Chantelot, connaissent personnellement un très grand nombre d’étudiants. Ici, la notion d’accompagnement n’est pas seulement écrite sur des plaquettes, mais bien ancrée dans la réalité. C’est peut-être l’une des caractéristiques des « écoles à taille humaine » (joli nom pour désigner les écoles dont les promos sont modestes), celle de profiter de l’effectif réduit pour être mieux accompagné dans le début de sa carrière en comparaison d’autres écoles accueillant plus d’étudiants et faisant partie du même environnement concurrentiel d’écoles.

On ne va pas non plus s’attarder sur l’ambiance, assez exceptionnelle de l’école, qui a notamment terminé deuxième du concours du meilleur accueil admissible 2016. La proximité du Pays Basque et de ses légendaires férias n’y est pas étrangère !

Mais avant de profiter de cela, il faut travailler ! Et oui, ce sera désormais utile pour intégrer l’ESC Pau, qui a décidé pour 2017 de renforcer sa sélectivité en augmentant sa barre d’admissibilité. N’hésitez donc pas à vous y inscrire, elle fait partie des écoles les moins chères à présenter à l’écrit (en pack de 3 écoles à 85€ ou 4 écoles à 100€) ! 🙂