Directrice du Programme Grande Ecole de Toulouse Business School, Isabelle Assassi a accepté de répondre à nos questions. De quoi vous éclairer en vue de votre choix définitif… imminent !

 

Pourquoi avoir opéré une refonte de la maquette pédagogique en vue de l’année de prochaine ?

Il est essentiel pour une école de ne pas s’endormir sur ses lauriers. Nous sommes arrivés au bout d’un cycle qui a duré cinq ou six ans, il était donc temps de tourner une page. La nouvelle maquette répond spécifiquement à trois impératifs majeurs que nous avons identifiés :

  • Mieux armer nos étudiants à l’international en les dotant d’un diplôme très visible à l’étranger et garant d’un haut niveau de compétence.
  • S’ouvrir davantage aux Sciences humaines et sociales et confronter ces disciplines aux Sciences de gestion et du Management. C’est une demande qui émane aussi bien des entreprises que des étudiants et c’est une excellente chose que d’apporter ct autre regard sur nos enseignements.
  • Renforcer les enseignements soft skills en L3 et en M1

Au sujet de l’évolution de la pédagogie justement, comment percevez-vous la digitalisation des cours qui gagne les grandes Ecoles de management ?

A mon sens, l’avènement des cours en ligne, MOOCs, etc. ne constitue pas une menace, mais, au contraire, un complément aux cours présentiels. Nous avons d’ailleurs deux MOOCs en anglais, qui portent l’un sur les « New business models » et l’autre sur le management de la complexité (Thinking Complexity), A TBS, nous croyons fermement que le digital ne se substituera jamais à l’humain. La réelle valeur ajoutée d’une école réside précisément dans l’accompagnement des étudiants au niveau académique, la constitution d’un réseau puissant avec les entreprises pour lesquelles de très nombreux moments de rencontre et d’échange sont prévus au cours de la scolarité à TBS, mais aussi dans l’esprit de camaraderie, à travers , la vie associative et sportive etc. Je pense également que, paradoxalement, la tendance est au rétropédalage dans les salles de classes : les Powerpoint vont disparaître dans les prochaines années au profit d’un enseignement davantage centré sur l’échange professeurs / étudiants. Le digital permettra en revanche de prolonger le cours grâce au learning by doing et au travail en groupe.

Comment se manifeste l’effort que vous portez sur la transversalité des savoirs ?

Très concrètement, les étudiants qui intégreront TBS en septembre bénéficieront pendant leurs deux premières années d’études de nombreuses opportunités pour acquérir des compétences qui transcendent les fondamentaux du management :

En L3, il était d’ores et déjà possible de suivre une licence de maths, d’histoire ou d’histoire des arts en parallèle de l’école. Désormais, les étudiants pourront également valider à l’Institut Catholique de Toulouse des licences de langues étrangères appliquées (LEA), de philosophie ainsi que de « médiation et gestion d’événements culturels ». L’objectif est de permettre aux étudiants de prolonger leurs acquis de la classe préparatoire avec, à la clé, de nouvelles compétences et un premier diplôme à indiquer sur leur CV.

Et pour les deuxièmes années ?

Pendant le second semestre de deuxième année, les étudiants en Master auront la possibilité de suivre un « enseignement d’ouverture ». Cela signifie que des enseignements connexes à ceux du management seront prodigués par des enseignants qui ne sont pas issus du monde des Grandes Ecoles de commerce mais plutôt de l’Université, de Sciences-Po ou d’écoles d’ingénieurs. Les étudiants pourront choisir le campus (Toulouse, Barcelone, Londres ou Casablanca) sur lequel ils souhaitent suivre ces formations en fonction de leur appétence pour telle ou telle discipline et/ou thématique.

A Toulouse, l’accent est mis sur les sciences de l’ingénieur, mais aussi sur la question du développement durable et de la RSE vue à travers le prisme de sociologues, d’historiens, de géopoliticiens et de philosophes.

A Barcelone, il est possible de suivre des cours axés sur la créativité et le design thinking (art, design mais aussi transformation digitale). On peut également y parfaire ses connaissances linguistiques et civilisationnelles du monde hispanique et latino-américain.

Sur le campus de Londres, le big data est à l’honneur, sous toutes ses formes (management et gestion, bien entendu mais aussi approches techniques sociologiques, juridiques etc.) .

Enfin, à Casablanca (autrefois réservé aux étudiants en Bachelor), les étudiants peuvent découvrir le monde arabo-musulman et celui de l’Afrique subsaharienne sous toutes ses facettes (économie et Business, mais aussi historique, géopolitique et sociologique) et peuvent débuter ou parfaire leur arabe.

Autre alternative pour les étudiants de TBS à l’occasion de ce second semestre de M1 : les universités partenaires. Celles-ci délivrent également ce type d’enseignements qui vont au-delà des compétences élémentaires du manager.

Quelles sont les autres nouveautés notoires pour la rentrée 2017 ?

J’en vois deux autres :

La première concerne les deux premières années à l’école. Afin de rompre avec le rythme des cours traditionnels, TBS met en place de nombreux ateliers et séminaires, généralement sur une semaine. L’heure est à l’enseignement du learning by doing, et TBS l’a bien compris. Au programme, le développement de soft skills par l’intermédiaire de simulations, de jeux et challenges divers et surtout d’une façon très différente de travailler et échanger avec des enseignants…

Le second chantier initié par l’école porte sur la possibilité d’obtenir un « Master of Sciences » (MSc) en plus du diplôme de Master en management. Les étudiants pourront donc bénéficier, tout au long de la dernière année, de plus de 400 heures de cours dans un domaine fonctionnel du management (marketing, Finance, supply chain etc.) avec une première partie plus académique et une seconde plus professionnalisante et portant sur des spécialités bien précises et parfois originales sinon uniques (Aersopace Management, Culture, Digital Marketing & Big Data, Marketing BtoB, Quantitative Finance, Innovation High Tech etc.). Le Msc exige également la rédaction d’un mémoire de recherche exigeant et la réalisation d’un stage de fin d’études pré-professionalisant.

Autre nouveauté, certains de ces MSc seront basés à Paris et seront structurés selon un rythme idoine pour les alternants, qui effectueront une semaine à l’école et trois en entreprise. Cela va considérablement faciliter l’employabilité et le financement de la dernière année pour les étudiants de TBS qui ont opté pour cette voie.

Allez-vous augmenter les frais de scolarité ?

Oui, une hausse (fort raisonnable) des droits de scolarité est actée pour la rentrée 2018 : la formation au sein du PGE de Toulouse Business School coûtera aux alentours de 34 000 euros. Cette hausse est nécessaire pour financer le développement de l’école, notamment le tout nouveau campus de Londres et les efforts consentis pour accroître encore davantage la qualité des parcours et une pédagogie renouvelée (achat de nombreux logiciels, de plateformes collaboratives etc.).

Malgré cette hausse, vous demeurez moins chers que vos concurrents directs. Est-ce une volonté de votre part ?

Nous ne cherchons pas à être les moins chers, et nous ne cherchons pas non plus à rattraper coûte que coûte les autres. En réalité, l’arbitrage porte davantage sur nos besoins de développement et, par opposition, la capacité des étudiants à supporter une hausse des frais. Nous souhaitons donc rester raisonnables, et être en mesure de garantir un retour sur investissement important à nos diplômés.

Si la hausse des frais de scolarité doit être maîtrisée, envisagez-vous de recruter plus d’étudiants pour accroître les ressources de l’école ?

Il est possible que nous recrutions encore quelques prépas en plus l’année prochaine, mais là aussi l’augmentation sera très limitée. Il y a là un principe de solidarité vis-à-vis de la communauté des écoles de management, car les plus petites écoles se retrouveraient fragilisées si nous recrutions à tour de bras. Pour ce qui est des AST, je tiens à maintenir un nombre de places restreint (70 places en première année, ndlr). On parle beaucoup de sélectivité en classe préparatoire, beaucoup moins pour les AST. En limitant le nombre de places en prépa comme pour les AST, nous garantissons à nos étudiants un niveau homogène et une sélectivité importante au sein d’une même promotion. C’est, je crois, un facteur d’excellence fondamental.