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« La vérité avec les politiques de lutte contre le réchauffement climatique est qu’aucun pays ne voudra sacrifier son économie pour relever le défi ». C’est par ces mots que Tony Blair dénonçait l’inaction des pays et gouvernement face à l’urgence environnementale, aujourd’hui indéniable. En effet, ce changement climatique qui se caractérise notamment par un réchauffement d’une rapidité extrême et d’origine humaine, est un phénomène aux impacts multiples et connus de tous.
Pourtant, certes l’environnement est un nouvel acteur, force est de constater que sa voix ne porte pas sur la scène internationale. À l’image de Jacques Chirac, déclarant « notre maison brûle et nous regardons ailleurs », peut-on affirmer que l’environnement appelle à l’aide et que les pays se bouchent les oreilles ?

Un phénomène connu de tous…

Les crises environnementales se sont multipliées ces dernières décennies. L’environnement s’est alors imposé comme nouvelle donne géopolitique et économique. Depuis la Révolution Industrielle, l’action humaine modifie les écosystèmes. On estime qu’il faudrait environ 3 terres en 2050 pour supporter la demande. Preuve en est, le décompte chronologique, caractérisé comme le jour à partir duquel l’humanité vit à crédit, arrive de plus en plus tôt. Si en 2020 ce jour était tombé le 22 août du fait de la pandémie de Covid, qui a marqué une baisse de la consommation d’énergie, c’était le 29 juillet en 2019.

La déforestation est également devenue un enjeu majeur. Le Brésil notamment est connu comme champion de la déforestation, majoritairement pour la culture du Soja. La part de la déforestation dans les émissions de CO2 est d’ailleurs 8 fois supérieure à celle du secteur aérien, en faisant une des plus importantes contributions.

Un phénomène acté par tous …

Nul ne peut ignorer l’urgence face au dérèglement climatique. L’instauration d’initiatives, à l’image de l’action REDD+ pour la déforestation, en est la preuve. Mise en place par la Convention des Nations Unies sur le Changement Climatique, elle a pour but de réduire les émissions provenant de la déforestation de et de la dégradation des forêts. L’ONU estime d’ailleurs à 30 milliards de dollars la somme annuelle nécessaire pour assurer la conservation des forêts tropicales.

Jean-Marc Jancovici dans une conférence à l’ESSEC en 2020 alertait sur les travers de notre économie. En effet, la dématérialisation de l’économie n’a aucune incidence sur les émissions de CO2. Il faut par exemple émettre environ une tonne de dioxyde de carbone pour fabriquer un ordinateur. Les émissions augmentent donc de façon ininterrompue. Et ce, sans qu’aucun processus ne soit présenté comme un processus de modération et soit une réalité. Ces émissions étant très liées à des choses ordinaires (se déplacer, avoir de l’électricité – 20% environ, avoir des objets manufacturés, manger – 20% environ…) ça n’est donc pas un problème individualisable mais bien intrinsèquement lié à la totalité de ce que nous faisons.

Pourtant, tous ne vivent pas le phénomène de la même façon. En effet, avec la faiblesse des investissements, les pays pauvres sont plus exposés aux risques naturels. Cela plongeraient, selon la Banque Mondiale, 26 millions de personnes dans l’extrême pauvreté. Ces différences sont également liées au fait que le réchauffement climatique est parfois « bénéfique » pour certains. On peut penser par exemple à la fonte des glaces au Pôle Nord. Effectivement, cela ouvre une route maritime et commerciale disputée par nombre de puissances.

Et pourtant un phénomène encore trop négligé

Certes, des initiatives multilatérales et nationales existent. C’est le cas notamment pour des problèmes ponctuels. Le Traité de Montréal signé en 1987 interdit par exemple la production de certains gaz. Ceux-ci avaient été identifiés comme responsables d’un trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique. Le protocole de Kyoto en 1997 est en revanche la première application d’une politique environnementale globale. 132 pays le signent et 38 pays développés s’engagent à réduire leurs émissions de 5% d’ici à 2012. C’est le but également de l’accord de Paris, signé en 2015. Ce dernier constitue pour Ban Ki Moon une « nouvelle ère de coopération mondiale ». Finalement les initiatives citoyennes se multiplient. Le mouvement « On est Prêt : l’Affaire du Siècle » par exemple, est un mouvement qui poursuit l’État en justice pour inaction climatique.

Pourtant, malgré la prise de conscience, il n’y a jamais eu à l’échelle mondiale de substitution entre énergies. Force est de constater que depuis 20 ans, ce qui a le plus augmenté est le charbon. Ce dernier a 11 fois plus augmenté que les énergies renouvelables. En effet, il y a eu un abandon des énergies renouvelables (autrefois déjà utilisées, par exemple pour les moulins à eau et à vent) au profit des énergies fossiles. Ces dernières étant beaucoup plus efficaces et beaucoup moins chères. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les PIB occidentaux ont été plus élevés. C’est également la raison pour laquelle ces énergies fossiles ne veulent pas être abandonnées.

Finalement, les questions sont nombreuses autour de la gouvernance mondiale et notamment des instruments qui peuvent être mobilisés pour faire face à ce problème. L’autre problème soulevé par les climato-sceptiques est également celui autour de l’horizon des investissements, nécessairement sur la durée.