hggmc première année

Ça y est, tu as fait ta rentrée en première année d’ECS ! Si tu retrouves un grand nombre de matières que tu étudiais déjà au lycée, l’une diffère un peu… Petit zoom sur l’HGGMC, matière phare en ECS, et sur comment bien aborder cette discipline passionnante.

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L’HGGMC, qu’est-ce que c’est ?

C’est la grande nouveauté de la prépa ECS par rapport à la terminale S. Plus d’histoire-géo, et à la place une nouvelle matière dont le nom te rapporterait au moins un mot compte triple au Scrabble !  Voyons ensemble de quoi il s’agit…

L’HGGMC a trois composantes principales : l’histoire, la géographie et la géopolitique du monde contemporain. L’histoire et la géographie, tu en fais depuis la primaire. Si l’ECS représente une augmentation conséquente du nombre d’heures et du poids de l’histoire-géo par rapport à la terminale S, cette partie du programme reste la moins étonnante. Il s’agira surtout de l’histoire du XXème siècle.

Venons-en à la géopolitique du monde contemporain. Le géographe et géopolitologue français Yves Lacoste définit la géopolitique comme « l’étude des rivalités de pouvoir sur ou pour du territoire ». Ainsi, l’HGGMC a pour sujet l’analyse des rapports de force contemporains entre les acteurs mondiaux, qu’ils soient étatiques ou non étatiques. Cela requiert une connaissance précise des territoires – et donc de la géographie – ainsi qu’un éclairage historique qui permettra souvent de rendre plus clair les stratégies adoptées, et dans certains cas les motivations des acteurs à l’étude.

La première année a surtout pour but de poser les bases de l’analyse géopolitique, et te fera acquérir une solide culture historique et géographique. On traitera en particulier des grands bouleversements intervenus au XXème siècle, et de l’avènement de la mondialisation à travers un certain nombre de thèmes : l’économie, les transports, l’environnement, les migrations, … En seconde année, tu auras l’opportunité d’aller plus avant, à travers l’étude des rapports de force au sein des quatre plus grands ensembles continentaux : l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, les Amériques et l’Asie.

Connaître les règles du jeu

La géopolitique est une matière passionnante, qui touche à beaucoup de thèmes centraux de l’actualité et les analyse en profondeur. Néanmoins, c’est aussi une discipline extrêmement exigeante, et celui se voit en tout premier lieu dans l’architecture des programmes et des concours. L’HGGMC, c’est 6 heures de cours hebdomadaires pendant 2 ans, 2 colles par mois dans la plupart des classes prépa, 3 épreuves écrites différentes au concours BCE, une épreuve écrite au concours Écricome, et pour les plus motivés d’entre vous un oral de 20 minutes à HEC. Une épreuve de géopolitique vaut en moyenne autant qu’une épreuve de maths, il n’est donc pas envisageable de la négliger.

La difficulté, c’est que cette matière peut facilement devenir très chronophage. Le volume de connaissances à acquérir est infini, et les thèmes à mobiliser pour traiter un sujet donné sont souvent multiples. En guise d’exemple, on citera le fameux sujet de Géopolitique ESSEC 2020 (découvre ici notre analyse du sujet) « Le bassin méditerranéen : un espace de crises et de rivalités internationales depuis la fin de la Guerre Froide » : histoire du peuplement, géographie du bassin méditerranéen, émigration, environnement, géopolitique de l’énergie, construction européenne, analyse des tensions au Proche-Orient, les pistes de réflexion sont multiples et l’enjeu va justement être de les coordonner en vue d’obtenir une analyse globale, variée et cohérente.

Découvrir sa propre méthode de travail

Tu l’auras compris, l’HGGMC est l’une des matières les plus enrichissantes de l’ECS. Pour en profiter pleinement, il va falloir que tu développes ta propre méthode de travail afin de parvenir à être à la fois efficace, complet et pertinent. Voici quelques idées de conseils à mettre en place afin de bien commencer l’année :

  • Se bâtir un planning

Même si tu iras peut-être à un rythme légèrement différent en classe, ton travail de géopolitique doit avant tout être rythmé par tes colles. En effet, c’est à cette occasion que tu auras l’opportunité de tester tes connaissances sur un sujet en rapport avec la quinzaine de révisions que tu auras faite.

Si les programmes de colle sont plutôt légers en début d’année, ils s’alourdissent rapidement. Crois-moi, devoir apprendre toute l’histoire économique des années 70 et 80 en un week-end chrono ce n’est pas la joie…Il est donc essentiel de travailler régulièrement. Tu peux te fixer des plages horaires dédiées chaque semaine, et je te conseille aussi d’essayer de prendre un peu d’avance sur la quinzaine à venir pendant les vacances. Enfin, à l’approche de la colle tu peux prendre un petit moment pour t’entraîner à bâtir des plans sur quelques sujets. Dans tous les cas, essaie de limiter au maximum ton travail de dernière minute.

  • Utiliser les bons outils

Ton apprentissage doit se structurer autour d’un certain nombre de sources. La première et sans aucun doute la plus importante, c’est le cours de ton ou ta prof. Ensuite, selon les établissements un manuel de géopolitique peut être prescrit. Le plus souvent, il s’agit de la collection « Nouveaux Continents » de Nathan, qui regroupe l’intégralité du programme d’HGGMC en 6 volumes, à raison de 2 en première année et 4 en seconde année. L’intérêt d’un manuel, c’est que ton travail est guidé et que tu as un repère. L’inconvénient, c’est que bien entendu cette source est utilisée par l’écrasante majorité des préparationnaires.

En fonction des moments, tu auras peut-être envie de compléter tes révisions par d’autres ouvrages. Pour la partie Histoire en première année, l’Histoire mondiale de Berstein et Milza est recommandée car elle apporte un éclairage plus complet sur certains points précis. Par exemple, là où la plupart des manuels ne consacrent qu’un petit paragraphe au Japon à l’ère Meiji, les Berstein et Milza proposent un chapitre entier…

Pour les aspects plus géographiques, il est toujours utile d’avoir un atlas et les ouvrages thématiques proposés par la collection Autrement sont très bien faits, en particulier en seconde année lorsque tu travailleras sur un continent en particulier.

  • Ficher oui, mais ficher efficace

Parce que l’on s’intéresse à la géopolitique contemporaine, l’amas de connaissance que tu auras à ingurgiter est sans fin. Une chose est certaine, tu ne pourras pas tout apprendre, mais une bonne manière d’en apprendre le maximum est de synthétiser. Pour certains, surligner les passages importants dans un livre ou un polycopié peut suffire, d’autres préfèrent rédiger des fiches. Là encore, la méthode vient avec la pratique, et il est important que tu découvres ce qui te convient le mieux.

Toutefois, si on a un conseil à te donner c’est d’essayer d’utiliser au maximum des fiches originales, même si la tentation de piocher dans des fiches que tu auras récupérées des années antérieures et forte. Tu peux aussi t’organiser avec des amis afin de faire vos fiches en groupe, ce qui te permet d’accéder à encore plus de contenu. Surtout, essaie de hiérarchiser l’information au maximum : si ficher se limite à recopier ton cours, tu vas perdre du temps précieux ! Il faut synthétiser les idées principales, les appuyer par des chiffres clés lister quelques références.

Essaie aussi de centraliser des citations, des idées d’accroches qui pourront te servir sur un thème précis. Tu peux par exemple les centraliser par chapitres dans un Excel, où elles seront faciles à retrouver lorsque tu réviseras. (Retrouve dans cet article nos conseils pour bien utiliser tes références en HGGMC)

  • Aiguiser sa culture

En dehors de l’apprentissage du cours, il y a mille et une façons d’acquérir de nouvelles connaissances en HGGMC. D’abord, tu dois te tenir informé de l’actualité, et là encore il y en a pour tous les goûts : si Le Monde est le quotidien le plus lu par les jurys, on ne peut que tu recommander de jeter un œil à l’actualité économique dans Les Échos, à l’actualité internationale dans Courrier International, à certaines publications spécialisées comme la revue Carto, ou encore pour les plus courageux à la presse étrangère (The Economist, The New York Times, …).

Les replays récents du Dessous des Cartes, émission hebdomadaire d’une quinzaine de minutes sur Arte sont une autre excellente manière d’en apprendre plus sur un pays, un phénomène, un enjeu contemporain. Enfin, il existe aussi des sites internet spécialisés comme Les Yeux du Monde, où tu pourras trouver quantité d’informations éclairantes ! Major Prépa propose également des articles de fonds, et des synthèses d’actualité régulière pour t’aider à garder le rythme ! (découvre ici nos derniers articles !)

Pour finir, je ne peux que t’engager à joindre l’utile à l’agréable, et à consacrer si tu en as l’envie une petite partie de ton temps libre à regarder des films, ou voir des expositions en rapport avec la géopolitique. Il y a deux ans, l’Institut du Monde Arabe a proposé une exposition sur le Canal de Suez, qui regorgeait de chiffres, explications et cartes pouvant compléter une fiche de cours…

En guise de conclusion

Tu l’auras compris, l’HGGMC demande un gros investissement, mais c’est aussi l’une des matières les plus passionnantes de ton cursus. On espère que cet article pourra t’aider à bien démarrer cet enseignement, et à aborder la géopolitique sans stress. Néanmoins, n’oublie pas qu’il n’existe pas de méthode miracle : c’est à toi de trouver quel fonctionnement te convient le mieux en fonction de ton type de mémoire, ton niveau de connaissances, les conseils de ton prof, … On te souhaite un bel apprentissage 🙂