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Cette semaine, Major-Prépa se rend à Hong Kong et à Shenzhen dans le cadre d’un voyage de presse organisé par Audencia Business School. L’école nantaise est en effet implantée à Shenzhen depuis 2016 via le projet « Shenzhen Audencia Business School – SABS » qui est porté par Audencia et la prestigieuse Shenzhen University of China. Cette joint-venture a vocation à permettre aux étudiants de l’école de pouvoir aisément étudier et se projeter dans une des régions les plus dynamiques économiquement au monde. Cap d’abord sur Hong Kong, pièce maîtresse d’une des plus grandes ambitions de Xi Jinping : la Greater Bay.

Une croissance économique quasi ininterrompue depuis les années 1950

Indéniablement, Hong Kong est une des villes les plus remarquables d’Asie. La population de la ville s’élève à 7,46 millions en 2019, ce qui en fait l’un des territoires le plus densément peuplés au monde. Le taux de chômage se limite au seul chômage frictionnel (2,8%) et, depuis la crise asiatique qui avait frappé le continent en 1997-1998, le PIB croit de manière systématique.

En 2018, la croissance économique était ainsi de 3,7%, tandis que celle-ci atteignait aisément les deux chiffres dans les décennies antérieures. Hong Kong est également le 18ème pays le plus riche en termes de PIB par habitant (48 830 dollars). La cité-Etat peut également se targuer d’être la troisième destination mondiale des investissements directs à l’étranger (IDE) (2017).

Il s’agit par ailleurs d’un hub majeur en Asie du Sud-Est. Hong Kong est aujourd’hui la troisième place financière mondiale, le cinquième terminal à conteneurs le plus fréquenté au monde, le premier aéroport par trafic de fret et le troisième aéroport par trafic de passagers au monde avec plus de 1000 vols par jour. Une nouvelle piste d’atterrissage, dont la construction fut initiée en 2016 et devrait être achevée en 2024, doit permettre à Hong Kong d’anticiper le croissance du trafic aérien en augmentant la capacité de celui-ci d’un tiers, et ainsi de rester compétitif face aux autres grands aéroports de la région, à l’instar de Singapour, Shenzhen ou Canton.

Alors que le pays fut rétrocédé à la Chine par les Britanniques en 1997, Hong Kong demeure l’un des pays les plus pro-business au monde. Le système économico-judiciaire, toujours basé sur les standards anglo-saxons dont Hong-Kong a hérité, assure au pays un fonctionnement pérenne, débarrassé de la corruption endémique qui menace la grande Chine, où chaque entité – étrangère comme locale – peut espérer développer son activité. Contrairement à la Chine, où l’économie est orientée selon le bon vouloir du parti unique, Hong Kong est véritablement régi par un libéralisme économique tout à fait débridé.

La liberté d’entreprendre est totale dans ce pays où tout est mis en œuvre pour s’attirer les bonnes grâces des milieux d’affaires : il n’y a ici aucune TVA, aucune charge sociale sur les entreprises, les dividendes n’y sont pas taxés, et le taux d’imposition sur les bénéfices y est très faible (8,25% sur les deux premiers millions de dollars hongkongais, 16,5% ensuite). Le pays n’est pas toutefois pas considéré comme un paradis fiscal par l’OCDE, qui place Hong Kong dans la « liste blanche » des paradis fiscaux.

Bien que la rétrocession totale de Hong Kong à la Chine n’interviendra théoriquement qu’en 2047, la ville est d’ores et déjà fortement inféodée à son puissant voisin. Certes relativement cosmopolite, la population de Hong Kong n’en est pas moins composée à 95% d’individus d’origine chinoise. Le nombre de Britanniques présents sur le territoire a grandement décliné depuis 1997 : aujourd’hui, ce sont les Français qui constituent la première communauté d’Européens à Hong Kong. La diaspora française à Hong Kong, qui s’élève à 25 000 individus, est d’ailleurs la première d’Asie.

Si la Chine souhaite maintenir certaines libertés héritées de l’occupation britannique afin de permettre à la ville de conserver son attractivité auprès des Occidentaux (les réseaux sociaux comme Facebook ou Instagram sont par exemple accessibles sans VPN à Hong Kong), l’Empire du milieu exerce en revanche un véritable contrôle sur le pouvoir politique hongkongais, ce que l’échec de la révolution des parapluies en 2014 – un mouvement étudiant pacifique qui réclamait plus de démocratie et rapidement maté par le pouvoir – a démontré.

La Greater Bay, une volonté d’intégration des grands pôles économiques régionaux pilotée par la Chine

Pékin voit également dans Hong Kong la pierre angulaire de la future « Greater Bay » qui doit interconnecter et développer les synergies entre les grandes villes de la région (Hong Kong, Macao, Shenzhen, Guangzhou, Zhuhai, Foshan, Dongguan, Zhongshan, Jiangmen, Huizhou et Zhaoqing) afin de concurrencer les grandes autres ensembles similaires à l’échelle mondiale.

Évoqué une première fois en 2016 par le parti, celui-ci est aujourd’hui en train de prendre forme concrètement. Selon la volonté du pouvoir chinois, tandis que Shenzhen et Hong Kong ont vocation à devenir un grand technopôle et un centre d’innovation majeur – qui se cristalliseront autour du projet de « next Silicon Valley » basé autour d’universités, de parc high-tech et centres industriels – Guangzhou sera quant à elle le cœur de la production manufacturière et Macao une ville dont l’économie sera basée sur le tourisme et les loisirs (et plus uniquement sur les casinos, dans le cadre de la grande campagne anti-corruption menée par Xi Jinping depuis 2012).

En guise de conclusion à cet article, voici donc quelques ressources qui permettent de se rendre tout à fait compte du potentiel de cette zone économique que souhaite faire émerger Pékin :

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