HGGMC ?

Oui, en prépa, les professeurs sont friands d’acronymes. HGGMC signifie en toute simplicité Histoire, Géographie et Géopolitique du Monde Contemporain. Afin de pouvoir « briller » tel un papillon de lumière et expliciter lors de l’introduction les différents termes clés, l’équipe de Major Prépa a rédigé un lexique des mots essentiels propres à cette matière.

Avoir une bonne base de définitions est essentiel, non seulement pour l’introduction mais aussi dans le développement, où tu pourras utiliser des termes précis qui plairont forcément au correcteur ! Au-delà des définitions, on aborde aussi dans cet article un grand nombre de notions sous-jacentes que tu dois absolument connaître pour les concours !

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3e révolution industrielle : Jeremy Rifkin pense qu’une troisième révolution industrielle a débuté à la fin du 20e siècle avec le développement des NTIC. Constatant que nos sociétés sont trop dépendantes des énergies fossiles, il suggère que les NTIC et les énergies renouvelables soient à la base d’un nouveau modèle de croissance, plus durable.

A

Altermondialisme : Contrairement à l’antimondialisme, l’altermondialisme ne revendique pas l’arrêt pur et simple de la mondialisation mais une mondialisation plus réfléchie et solidaire. La justice, l’aide au développement, la démocratie et la protection de l’environnement occupent une place centrale dans ce nouveau mouvement. Il est constitué d’un grand nombre d’associations, d’ONG et de militants indépendants, qui se manifestent notamment lors d’événements tels que le Forum Social Mondial (FSM).

Américanisation : L’américanisation est un terme datant du 20e siècle et qui désigne l’influence des Etats-Unis (oui, américain veut encore une fois dire étatsunien, moi aussi ça m’énerve) sur les sociétés d’autres pays. Ça a commencé avec le chewing-gum des soldats américains qui ont pollué les plages de Normandie et ça s’est vraiment concrétisé avec le plan Marshall (quand les américains ont financé la reconstruction de l’Europe, après la seconde guerre mondiale). Aujourd’hui l’américanisation est marquée par l’influence des GAFAM sur le monde. Par américanisation on entend aussi la propagation des principes moraux et politiques des Etats-Unis. Cet américanisation est à lié au Soft Power, Hard Power et Smart Power qui sont les moyens de propagation de la puissance américaine.

Antimondialisme : Face à la mondialisation et surtout face à ses conséquences néfastes sur l’environnement, les droits de l’homme… est apparu un mouvement contestataire : l’antimondialisme. Les antimondialistes revendiquent l’arrêt total de la mondialisation. Ils sont souvent affiliés aux extrémistes, c’est pourquoi est né un mouvement moins extrême : l’altermondialisme.

Attractivité : A l’heure de la globalisation de l’économie, où un grand nombre d’acteurs sont en compétition dans un grand nombre de domaine, l’attractivité (la capacité d’attirer) est essentielle. On s’intéressera ici à l’attractivité économique à deux échelles. Pour les entreprises il s’agit d’avoir des techniques de production, de commercialisation, des prix plus intéressants pour l’investisseur, le partenaire, le consommateur, l’acheteur… Pour les territoires il s’agira d’avoir des installations portuaires, une ZES, une main-d’œuvre abordable, un système universitaire  orienté vers la recherche (pense à la Silicon Valley !) pour attirer des entreprises, entrepreneurs…

B

Balkanisation : L’expressions balkanisation désigne le processus de division d’un ensemble territorial ou politique en des Etats ou des régions autonomes plus petits et souvent en opposition les uns par rapport aux autres. Ce terme tire son origine dans la guerre qui a notamment opposé la Serbie et le Kosovo après l’éclatement de la Yougoslavie qui a suivi la chute de l’URSS. Cette balkanisation fait notamment peur aux pays d’Europe de l’Ouest, qui peinent à établir une identité nationale (pense aux divisions internes en Ukraine !).

Basculement du monde : Concept au cœur des problématiques actuelles, régionales mais aussi mondiales. Et en école vous n’allez pas y échapper, vous étudierez les entreprises et marchés asiatiques. Alors en prépa, vous allez essayer de comprendre pourquoi. Ici, nous nous contenterons de dire que l’époque où le Nord (délimitation Nord-Sud par Yves Lacoste, donc grossièrement Amérique du Nord et Europe-Russie + Japon) regardait le Sud (Afrique, Asie centrale et de l’Est, Amérique du Sud) avec mépris, comme des pays sous-développés, exploitables pour leurs matières premières et, parfois, pour leur main d’œuvre, est révolue. Depuis l’émergence des dragons (Singapour, Hongkong, Taiwan et la Corée du Sud), l’éveil de la Chine et la crise de 2008, on assiste à un rééquilibrage du pouvoir mondial en faveur des pays émergents. Le Nord, lui, semble s’épuiser. C’est le basculement du monde. Et on a du soucis à se faire.

Biens mal acquis : Les biens mal acquis (marrant comme terme, non ?) sont les biens de dirigeants ou de proches du gouvernement obtenus grâce à des détournements de fonds, des vols dans les caisses de l’Etat, des manœuvres de corruption ou des sur-rémunérations personnelles. Ainsi, Teodoro Nguema Obiang, surnommé Teodorin et vice-président de la Guinée Equatoriale (où plus de 75% de la population vit sous le seuil de pauvreté), s’est offert alors qu’il était ministre de l’agriculture et au frais de l’Etat, un hôtel particulier avenue Foch à Paris de nombreuses Bugatti, Maserati… Pour vraiment faire genre, tu peux relier cette définition à celle de Kleptocratie : un système politique où la corruption est pratiqué à très grande échelle.

Brain drain : « Drainage de cerveau », non on ne parle pas de zombies, ils ne sont pas acteurs du monde contemporain. On parle de territoires qui, du fait de leur conditions de vie, de leur législations, des salaires proposés…, attirent les travailleurs les plus qualifiés. Le pays de départ de ces migrations perd ses cerveaux, ils sont drainés et migrent, vers le pays d’arrivée qui les gagne (« brain gain »). Ce phénomène est par exemple très présent aux Etats-Unis, qui attirent de nombreux chercheurs internationaux avec la promesse de financer l’ensemble de leurs études.

BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (S et pas A parce qu’on dit South Africa en anglais). L’acronyme BRIC a été inventé par la banque d’investissement Goldman Sachs par Jim O’Neil pour désigner les plus grandes puissances émergentes (même si la Russie ré-émerge plutôt). Depuis sa création en 2001, les BRIC se réunissent en sommets annuels. Ils ont invité l’Afrique du Sud à les rejoindre en 2011 même si celle-ci n’est encore qu’une puissance régionale. Les BRIC sont devenus BRICS (S pour South Africa)

C

Capitalisme : Le capitalisme est le modèle d’une société où les moyens de production n’appartiennent pas à ceux qui produisent. Pour faire court, l’entreprise n’appartient pas à ceux qui y travaillent, mais à des actionnaires (au moins en partie). Il est basé sur la liberté d’entreprendre et d’échanger, l’actionnariat, la recherche de profit et l’accumulation de capital. Les anticapitalistes lui reprochent de chercher à accumuler du capital, parfois à influencer les décisions politiques, à faire de l’homme (santé, procréation…), de l’éducation, de l’art et des marchandises. Lien

Carbon footprint : Je l’admets, j’aurai pu mettre « empreinte carbone », c’est pareil, mais comme ça on fait de l’anglais en même temps ! Bref, l’empreinte carbone est la quantité de dioxyde de carbone émise par une activité ou une personne.

Chinafrique : la Chinafrique est un terme inventé pour parler de la présence chinoise en Afrique, principalement sous la forme économique mais aussi militaire (la Chine possède une base militaire à Djibouti, entre l’Erythrée et la Somalie). Elle possède aussi notamment la plus grande diaspora d’Afrique. Cette présence est très critiquée, notamment pour le landgrabbing chinois qui menace de nombreux pays d’Afrique.

Clientélisme : Dans le langage courant ce terme désigne très innocemment une relation de dépendance réciproque entre deux personne. Mais en politique, ce terme devient péjoratif. Il désigne l’attitude d’une personne politique qui cherche le soutien de citoyens en leur accordant des faveurs injustifiées.

Colonialisme : Pour (tenter de) justifier la colonisation de territoires, le pays colonisateur utilise une doctrine, c’est le colonialisme. Ses motivations peuvent être la recherche de matières premières, d’un territoire plus grand pour sa population, l’installation de bases militaires, ou dans les pires cas « civiliser » les « races inférieures »… Aujourd’hui, le colonialisme a totalement disparu sous sa forme historique mais renaît sur une nouvelle approche, moins directe, le néo-colonialisme. Cette fois, les pays colonisateur n’interviennent pas directement dans les pays étrangers mais par l’intermédiaire d’entreprises et de pressions économiques notamment.

Concentrations verticale et horizontale : Pour accélérer son développement, une entreprise peut choisir d’acheter d’autre entreprise, c’est une concentration. Elle est verticale lorsque l’entreprise rachète ses partenaires en amont et en aval de la chaine productive. Et elle est horizontale lorsque l’entreprise rachète ses concurrents. Si Renault achète Citroën, on parle de concentration horizontale. Si Renault achète Michelin, on parle de concentration verticale.

Coquilles vides : terme inventé et utilisé par Sylvie Brunel, les coquilles vides sont des zones d’intégration régionales (ZIR) qui ont échoué, ou qui n’ont aucun réel impact sur la vie économique et politique des pays concernés. Pour résumer, ce sont des unités régionales sans aucun intérêt.

Conteneurisation : Le premier conteneur, petite –façon de parler –boîte métallisée d’une taille standardisée de 33m3 a permis la révolution des transports maritimes. Il a été créé par l’entrepreneur américain Mc Lean (non, ce n’est pas le nom d’un rappeur) en 1956. Alors on dit merci qui ? Merci Mc Lean. La conteneurisation est indissociable des porte-conteneur. Ces derniers jouent un rôle majeur dans l’évolution du trafic maritime mondial puisqu’ils permettent le transport des marchandises de tout type avec des frais amoindris. L’avantage du conteneur, c’est la facilité de le transporter : il peut aussi bien être mis sur un navire, que sur un train, que sur un camion. Jamais il n’a jamais été aussi facile d’exporter grâce à lui.

Crise : Encore un terme que tu devras définir en une ligne dans ta copie, comme dans un dictionnaire, mais sans pouvoir reprendre la définition laroussienne (non, ce mot n’existe pas, va voir dans le Larousse !). En effet, ce concept, très important mériterait qu’on l’analyse dans un article (ce que Major Prépa a fait justement !). Mais, en quelques mots, on peut dire qu’une crise est une rupture d’équilibre. En économie c’est une dégradation brutale de la situation économique, du fait d’un décalage entre la production et la consommation. Dans une société c’est un événement se caractérisant par des contradictions ou des incertitudes pouvant produire des explosions de violence. Enfin, en politique, une crise reflète l’inadéquation entre l’action d’une institution et la réalité et se manifeste par des mouvements sociaux, des grèves…

Croissance zéro : Née du « rapport Meadows » de 1972, aussi appelé rapport « Halte à la croissance », la croissance zéro est une théorie selon laquelle les pays développés arriveraient à un stade d’équilibre, à partir duquel ils n’auraient plus besoin de croitre économiquement, le progrès ne dépendant plus de cette croissance. L’avènement de cette théorie permettrait le ralentissement de la mondialisation et l’instauration d’un modèle de progression (non plus de croissance) plus durable.

D

Délocalisation : La délocalisation est ambigüe. C’est le déplacement des activités d’une entreprise dans un pays qui n’est pas son pays de création. D’un côté, pour l’entreprise, elle abaisse les coûts, mais amène à des licenciements dans le pays d’origine. De l’autre, elle peut être une chance pour le pays d’accueil de l’entreprise qui se délocalise. Et encore, cela reste à débattre, puisque le pays récepteur doit souvent se plier aux conditions de l’entreprise. Une délocalisation peut ne pas amener de valeur-ajoutée dans le pays récepteur.

Démocratie : Parce que, quand même, tu te dois de pouvoir définir ce terme sans hésiter. Une démocratie est un régime politique dans lequel les 3 pouvoirs (législatif, judiciaire et exécutif) sont séparés et détenus par des représentants du peuple désignés lors d’élections au suffrage universel.

Désindustrialisation : Allant souvent de pair avec la tertiairisation, la désindustrialisation est la diminution de la part des activités industrielles dans les emplois et le PIB au niveau local, régional ou national. Elle peut être causée par des progrès dans les techniques de production ou la délocalisation.

Développement : Encore un grand mot de la géopolitique. Tu risques de tomber dessus tout le temps, alors mettons nous d’accord sur sa définition. Quoique non, il est trop important pour n’en donner qu’une, en voici plusieurs. Pour François Perroux, le développement est « la combinaison de changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire accroître durablement son produit réel global ». Dans un langage plus courant, bien que moins précis, c’est ce qui permet à une société de faire grossir son PIB. Bernard Bret, quant à lui, définit le développement comme « la croissance plus la justice ». Critère qui semble essentiel quand on observe que la croissance ne profite pas à la population, au Togo, par exemple.

Diaspora : la diaspora est la dispersion d’une communauté ethnique dans le monde. Elle désigne l’ensemble des personnes d’un pays qui sont actuellement à l’étranger et qui constituent un groupe ethnique dans ce pays. La diaspora algérienne est très importante en France par exemple.

Dictature : Parce que, quand même, tu te dois de pouvoir définir ce terme sans hésiter. Une dictature est un régime politique dans lequel tous les pouvoirs sont détenus par une personne ou un groupe de personne, qui l’exercent aucune limitation. La dictature s’oppose à la démocratie, et s’appuie donc sur l’usage de la force pour se maintenir.

Diplomatie : Pourquoi faire compliqué quand on peut donner une définition rapide, concise et efficace ? La diplomatie désigne la pratique, les actions et la manière de représenter un pays auprès d’un autre pays afin de régler un différend sans avoir recours à la force ou aux moyens militaires. De plus, la diplomatie peut également concerner les négociations entre les gouvernements et la manière dont celles-ci sont réalisées.

DIPP : Tu maîtrises le concept de DIT ? C’est une partie de la DIPP. La division internationale du processus productif, la DIPP, est une décomposition plus poussée de la chaîne de valeur. C’est à dire que ce n’est plus seulement le travail de production pure qui est divisé, mais l’ensemble du processus productif, de l’idée du produit à sa distribution, en passant par sa production. Pour prendre un exemple précis, c’est Apple qui fait ses designs en Californie, produit ses composants en Chine et assemble ses produits à Taïwan. On parle aussi de renversement des chaînes de valeur mondiales.

DIT : Tu maîtrises le concept de travail à la chaîne dans l’industrie ? C’est de la division du travail. Imagine la même chose mais à l’échelle mondiale, c’est la division internationale du travail, la DIT. Dans la DIT chaque pays se spécialise en fonction des avantages qu’il propose comparativement aux autres (les avantages comparatifs). Ainsi avant d’être assemblés en Chine, les composants de l’iPhone sont produits aux Etats-Unis, au Japon, en Corée…

Djihad : Le terme djihad, ou jihad est souvent diabolisé. En fait il signifie en arabe « résistance », « effort » sur soi-même pour aller vers Dieu, s’améliorer, et ça peut mener à de très belles action. Il faut en effet distinguer le petit du grand djihad. Le grand Djihad est un effort sur soi-même qui se concrétise par les prières quotidiennes. Le petit djihad quant à lui est la défense de la foi, qui peut aller en effet jusqu’à la guerre sainte, dans des cas très particuliers.

Dragons : Les quatre dragons asiatiques sont la Corée du Sud, Taiwan, Hong Kong et Singapour. On les nomme ainsi car ce sont des pays qui sont passés, en une génération, de l’état de « pays sous-développés » à celui de « nouveaux pays industrialisés d’Asie » et aujourd’hui sont des « pays émergents », voire « développés ». Le Japon y est parfois associé, même si son développement date de plus longtemps. On les appelle aussi les « tigres » mais il ne faut pas les confondre avec les « nouveaux tigres asiatiques » !

Droit d’asile : Je vous promets que c’est le dernier terme sur le sujet ! Le droit d’asile est inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 (article 14) : « Devant la persécution toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays ». A noter que de nombreux pays (l’Arabie Saoudite et l’Ukraine, par exemple) ne l’ont pas ratifiée.

Dutch disease ou syndrome hollandais  : Rassure-toi, malgré le terme s’apparentant à une nouvelle maladie qui pourrait faire l’objet d’un cours en PACES –Première année de médecine pour les néophytes –il n’en est rien. En effet, sous cette dénomination digne de  Dr House, le syndrome hollandais fait référence à ce qu’a connu les Pays-Bas dans les années 1970s, à savoir la surexploitation de gaz destiné à l’exportation qui a conduit à une augmentation du taux de change de la monnaie néerlandaise, réduisant, ainsi la compétitivité des produits hollandais à l’échelle mondiale. Trêve de blabla superfétatoire, néanmoins utile pour ta culture personnelle et retiens qu’il s’agit d’un phénomène économique où un pays se concentre sur une industrie extractive et en oublie de développer le reste de son économie. Ce syndrome a concerné et concerne de nombreux pays dans le monde comme le Venezuela et le Nigeria. Il peut être à l’origine de grands bouleversements politiques (regarde la situation du Venezuela aujourd’hui !)

E

Eau : Bon tu te demandes sûrement pourquoi ce terme est dans le lexique. Bien sûr tu sais ce que sais, qu’il y en a beaucoup sur notre planète et que c’est important pour vivre. Mais savais-tu que des régions se battent pour elle ? En effet, pour consommer l’eau il faut la désaliniser, l’acheter, ou qu’elle vienne de sources. Beaucoup de populations n’ont pas assez de moyens ou d’accès à des fleuves. Elles se trouvent alors rapidement en situation de stress hydrique (situation où un habitant a entre 1000 m^3 et 1700 m^3 d’eau par an à sa disposition ; en dessous de 1000 on parle de pénurie). Certains pays sont en tension pour l’accès à l’eau (entre l’Egypte et le Soudan pour l’accès à l’eau du Nil par exemple). Tu auras donc bien à parler de géopolitique de l’eau, en citant par exemple Aaron Wolf qui montre qu’il n’y a jamais eu de guerre de l’eau, qu’il n’y en aura probablement jamais mais que les tensions montent. Dans un sujet sur l’eau tu pourras aussi parler des enjeux de la désalinisation de l’eau de mer et de la transmission des maladies par l’eau.

Economie : Parce que c’est quand même dommage de ne pas savoir ce que c’est, voici une définition toute simple. L’économie est la capacité à produire, distribuer (vendre le plus souvent), échanger et consommer des richesses, que ce soit des biens ou des services. Comme ça tu le sais.

Economie collaborative : Vrai révolution dans l’économie, ce modèle repose sur l’échange ou le partage de biens (leboncoin, mutum), de services (blablacar) ou de savoir (livementor) entre particuliers, financé ou non, grâce à l’usage des nouvelles technologies. Il fonctionne particulièrement aujourd’hui, alors que les usagers sont las du système capitaliste classique, victimes de la crise et sensibilisés aux questions environnementales.

Economie de marché : Assez simplement, l’économie de marché est un système économique centré sur la confrontation de l’offre et la demande.

Economie d’échelle : Lorsqu’une entreprise grandit, et que sa production augmente (elle passe par exemple de 10 à 100 unités produites), le coût de production d’une seule unité descend généralement, c’est ce qu’on appelle une économie d’échelle. Si pour une entreprise, produire 10 stylos coûte 1 euro par stylo, avec l’économie d’échelle produire 100 stylos va ne coûter que 0,5 euros par stylo. Cette baisse du coût unitaire est expliqué par le fait que lorsqu’on augmente le nombre d’unités produites, le coût de production est divisée entre plus d’unités et le coût de production par produit baisse donc inévitablement.

Economie informelle : Si l’économie formelle désigne l’ensemble des activités de biens ou de services qui sont sous le contrôle d’un Etat, l’économie informelle est donc tout ce qui échappe au contrôle de l’Etat. Si besoin d’un exemple concret, tu peux penser au marché noir (à ne pas mentionner tel quel, c’est simplement pour illustrer le propos). L’économie informelle est très importante pour certains pays, notamment africains, dont la part représente jusqu’à 80% de leur PIB (Congo, Nigéria…)

Émergence : Les pays émergents, tu vas en entendre parler un nombre incalculable de fois, tu vas essayer de faire des listes (G20-G8-UE, BRICS+Next11…?) sans jamais en trouver une parfaite. Mais la définition est plus claire rassure-toi. Là, tu peux dire que l’émergence est la situation d’un pays qui connaît une forte croissance économique grâce à son insertion dans la mondialisation et ayant la capacité de bouleverser l’ordre établi sur le plan géopolitique et géoéconomique (dernier critère que l’on doit à Jean Coussy).

Emigré et Immigré : La différence réside surtout dans le point de vue. Une personne est émigrée lorsqu’elle quitte le pays dans lequel on se trouve et une personne est immigrée lorsqu’elle arrive dans le pays de mon point de vue. Attention à être neutre dans l’emploi de ces termes qui sont toujours compliqués à aborder.

Enjeu / Défi : attention à bien faire la différence entre ces deux termes qui se ressemblent beaucoup ! un enjeu est actuel (c’est ce qu’on met en jeu, ce qu’on espère gagner ou perdre d’un évènement quelconque) alors qu’un défi se définit sur une période plus longue. Le défi se place plus dans le futur.

Etat d’urgence :Inscrit dans les textes de l’ONU et la Constitution française, l’état d’urgence est un régime d’exception qui permet au gouvernement de renforcer ses pouvoirs en cas d’atteinte grave à l’ordre public. Sa proclamation induit notamment une extension des pouvoirs des représentants de l’ordre (les perquisitions par la police sont plus faciles, les assignations à résidence peuvent être prolongées…) et une restriction des libertés publiques et individuelles (la presse peut être contrôlée, les communications téléphoniques interceptées…). Les libertés fondamentales (comme la liberté de culte ou d’expression) restent bien sûr assurées. Après les attentats du 13 novembre 2015 l’état d’urgence a été décrété sur l’ensemble du territoire français, il a été prolongé mais assoupli (plus de contrôle de la presse par exemple) depuis. Son utilisation fait polémique : après les attentats de 2001, les Etats-Unis avaient mis en place le « Patriot Act » qui autorisait la surveillance en masse des habitants en temps réel. Cette mesure, d’abord annoncée comme brève, est depuis entré dans la loi.

Etat failli : Un Etat failli est un Etat en déliquescence, ç’est bon ? Non, je rigole, plus précisément c’est un Etat qui ne parviendrait pas à assurer ses missions essentielles, particulièrement le respect de l’Etat de droit. Cette notion est utilisée pour légitimer une intervention de la communauté internationale. Tu peux notamment prendre l’exemple de la Somalie, dont le gouvernement a totalement perdu ses pouvoirs régaliens.

Etat-nation : C’est un Etat qui est aussi une nation, et une nation qui est aussi un Etat. Voilà. On passe à autre chose ? Non, plus sérieusement. Un Etat est la résultante de l’organisation d’une population ayant manifesté la volonté de vivre ensemble. Il est délimité par des frontières, organisé autour d’institutions, réunit des personnes partageant les mêmes valeurs… Tandis qu’une nation est l’ensemble d’une population qui partagent une origine, une langue, une religion… bref, une identité. Alors l’Etat-nation est la formation d’un Etat où sont réunis les membres d’une même nation, sa force réside dans la cohésion de sa population et sa légitimité à la gouverner.

F

Fin de l’histoire : Cette formule nous vient de Hegel et Marx qui prévoyaient qu’un jour (avec le communisme si possible) la société n’évoluerait plus mais s’auto-entretiendrait simplement. Mais avant qu’elle ne nous parvienne, cette expression a été utilisée par Francis Fukuyama, pour qui, la fin de l’URSS marquait le commencement d’une ère où le libéralisme et la démocratie triompheraient des guerres et des idéologies. Maintenant qu’elle nous est parvenue, on peut le dire : l’histoire ne s’est finie d’aucune de ces deux façons. Mais peut-être arriveras-tu à t’approprier toi aussi l’expression pour deviner l’avenir de notre société…

Financiarisation de l’économie : Phénomène récent, la financiarisation de l’économie correspond à l’augmentation de la part des activités financières (banque, assurance…) dans le PIB des pays développés. Elle s’explique par la multiplication des produits, des acteurs et des recours financiers.

Flux : Le mot désigne un ensemble de choses évoluant dans un sens commun. Bien sûr tu peux penser à plein de flux pas très glamours. Mais ceux qui nous intéressent sont assez inoffensifs. En économie les flux désignent simplement la somme des échanges effectués par divers acteurs de l’économie, ils peuvent être physiques (les marchandises, ton livre de maths que tu achètes super cher…), monétaires (les IDE, l’argent pour payer ton livre de maths super cher…) et d’information (cet article que tu lis, le contenu de ce livre de maths super cher…).

Fonds vautour : Juste à leur nom tu te doutes qu’il n’est pas très agréable de devoir de l’argent à des fonds vautours. Et tu as bien raison. Ce sont, en effet, des institutions financières qui rachètent pour pas grand-chose les dettes des Etats qui ne peuvent plus les rembourser et les forcent à le faire au moyen de nombreuses poursuites judiciaires.

Françafrique : L’expression « France-Afrique » a pour la première fois été utilisé par Houphouët-Boigny (ensuite président de la Côte d’Ivoire) pour qualifier le souhait de la France et de certains dirigeants africains de garder des relations privilégiées après la décolonisation. Le terme « françafrique » peut aussi prendre un sens négatif pour dénoncer les tendances néo-colonialistes de la France qui peut même soutenir des dictateurs africains pour assurer la stabilité dans ses anciennes colonies. Il est intéressant de mettre ce terme en perspective avec un nouveau terme, celui d’ « AfricaFrance » d’Antoine Glaser qui montre que les dirigeants africains reprennent leur indépendance vis-à-vis de la France. Pour ça, ils commercent notamment avec la Chine, qui contrairement à la France, n’impose que le pays avec qui elle commerce soit respectueuse des droits de l’homme.

Frontière : Au grand désarroi de la plupart d’entre vous, la notion de frontière est polysémique. Ainsi, si à l’origine le mot frontière prend ses sources d’un mot militaire qui n’est autre que le mot « front » qui désigne la zone de contact avec l’armée ennemie. Progressivement ce terme évolue et désigne progressivement une limite entre deux Etats, pouvant se traduire par un obstacle géographique (Le Mont Oural pour la frontière entre l’Europe et l’Asie), mais aussi par la matérialisation d’une discontinuité entre deux systèmes politiques. Pour cette dernière partie, la frontière agit comme un filtre donc une alternance de phase d’ouverture et de fermeture. Cette première définition revêt une dimension plus politique. Toutefois, et c’est là que les choses se compliquent légèrement, la frontière peut également revêtir une dimension sociale et culturelle. Dans ce cas, il difficile de cerner les limites car elles peuvent être linguistiques, religieuses, etc… Foucher donne cette définition, à apprendre : « la frontière est une discontinuité géopolitique, à fonction de marquage réel, symbolique ou imaginaire ».

FSM : Né en 2001 à Porto Alegre (Brésil), celui-ci se déroule chaque année en janvier, en marge du Forum Economique Mondial de Davos et a pour slogan « Un autre monde est possible ». Le FSM a aujourd’hui une participation plutôt décevante, même si dans ces grands moments, elle recevait des invités prestigieux comme le prix Nobel Joseph Stiglitz en 2004, ancien économiste en chef de la Banque Mondiale.

FTN : Non, pas FMN (firmes multinationales), FTN (firmes trans-nationales) ! Essaye d’oublier FMN, c’est du passé. En fait, une multinationale est une entreprise qui a une activité à l’étranger (elle peut simplement vendre par exemple), tandis qu’une trans-nationale est une entreprise qui a des filiales dans des pays autre que le sien (là où se trouve son siège social).

G

GAFAM : Encore un acronyme anglais ! Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft sont les heureux vainqueurs du titre de dominants du marché du numérique ! Beaucoup d’investissement dans la recherche, d’où beaucoup d’innovation, d’où beaucoup de succès, d’où beaucoup de profit, et pourtant si peu d’employés, ils sont forts, il faut l’admettre.

Gentrification : L’anglicisme et néologisme « gentrification » désigne le phénomène urbain par lequel les résidents les moins favorisés quittent la ville au profit d’une population plus aisée qui parvient à y améliorer les conditions de vie (comme à Harlem à New York ou dans le Marais à Paris).

Géopolitique : Tu viens probablement d’intégrer une ECS avec un statut de bizuth (les carrés sont aussi les bienvenus), et tu découvres dans ton emploi du temps le terme de géopolitique, jusque-là inconnu au bataillon. Mais avec une grande perspicacité sur l’analyse de ce terme qui te paraît de prime abord barbare, tu arrives à distinguer deux termes « Géographie » et « Politique » : Bravo c’est déjà un bon début. Mais alors qu’est-ce que la géopolitique ? Il est nécessaire de savoir qu’il s’agit d’une notion récente, apparue au début du XXème siècle. Selon Yves Lacoste (NDLR : référence incontournable pour tout élève en ECS), dans son ouvrage  Géopolitique, la longue histoire d’aujourd’hui , le terme géopolitique se définit comme « les rivalités de pouvoirs ou d’influence sur des territoires et les populations qui y vivent » (avec cette citation, tu marqueras des points auprès de ton/ta professeur(e) ). De ce fait, la géopolitique recoupe plusieurs niveaux d’analyse dans un espace donné qui sont tout d’abord la nécessité de connaître les relations de pouvoir, puis la connaissance des relations pouvant être soit des alliances soit de nature hostile avec les composantes externes et, enfin, il est utile de déterminer les caractéristiques particulières de chaque nation  – un territoire propre, un pouvoir indépendant et une langue.

Globalisation financière : Expression dans laquelle on peut enfin traduire « globalization » par « globalisation » ! Mais pas seulement. C’est aussi le processus (résultat du libéralisme, du développement des nouvelles technologies et des nouveaux produits financiers) par lequel les marchés de capitaux nationaux s’ouvrent et s’intègrent en un seul marché régional voire mondial des capitaux.

Gouvernance mondiale : Ce serait pas mal si tous les pays se mettaient d’accord pour gouverner le monde de manière juste et réfléchie, non ? Mais c’est un peu compliqué, tu t’en doutes, parce qu’on est pas tous d’accord, parce que chacun défend ses intérêts. Cependant, du fait de la mondialisation, nous sommes devenus de plus en plus interdépendants. Et donc il est aujourd’hui dans l’intérêt de la plupart d’entre nous de nous mettre d’accord pour définir des réglementations à l’échelle supranationale. C’est le rôle de la gouvernance mondiale. Bien sûr il n’y a pas de gouvernement mondial, de ministres mondiaux, de président mondial (et pourquoi pas maître du monde pendant qu’on y est ?), mais des réunions et des accords entre les principaux acteurs de la mondialisation. Plus ou moins légitimement (à toi de juger), les grandes décisions peuvent être prises par exemple lorsque Obama est accueilli par Xi Jinping dans la cité interdite en novembre 2014, par les Etats membres lors des réunions de l’ONU, du FMI, du G20 ou d’autres institutions supranationales, par les ministres de l’économie et les FTN lors du sommet de Davos… Aujourd’hui, il y a une multiplication des organes de décision, et nous sommes un peu dans un « navire sans capitaine » (Jean-Marc Siroën)

H

Hardpower : Oui, oui (pas comme le conducteur de la célèbre voiture jaune), parfois il y a des termes en anglais : english is worldwide car sa traduction en français –puissance dure –impose moyennement le respect, mais pour la plus grande joie de tous la définition sera donnée en français. Le hardpower est la capacité d’influencer le comportement d’autres acteurs par le biais de la contrainte, la coercition, voire par le recours à la violence. Les éléments du hard power regroupent essentiellement les moyens économiques, politiques et militaires.

Hyperpuissance : Une hyperpuissance est une nation rayonnant mondialement dans les domaines économique, politique, culturel, militaire mais aussi technologique, financier et diplomatique. Il n’y en a qu’une seule pour le moment, et bien sûr ce sont… (roulements de tambours)… les Etats-Unis ! Au passage, c’est Hubert Védrine (encore lui) qui a, le premier, utilisé ce terme.

I

IDE : Les investissements directs à l’étrangers. C’est assez simple au premier abord, ils représentent l’argent que des entreprises investissent dans d’autres pays que le leur. Plus compliqué à présent, il en existe 2 types. Il y a d’abord les fusions-acquisitions (une entreprise qui investit dans une entreprise déjà existante) et les green fields investments (une entreprise monte de toute pièce un établissement à l’étranger).

Identité : Les informations personnelles inscrites sur ta carte d’identité ou ton passeport renseignent sur ton identité car elles constituent l’ensemble des traits de l’individu que tu es (des informations officielles, du moins) qui permettent de te caractériser par rapport aux autres. Mais l’identité peut aussi être celle d’une communauté (religieuse, nationale, ethnique…), alors tu y appartiens si tu remplis les particularités qui la définissent. C’est à dire, de la même manière, l’ensembles des traits de la communauté qui permettent de la caractériser par rapport aux autres, ce qui fait qu’elle existe.

IDH : L’indice de développement humain permet, mieux que le PIB, de déterminer le niveau de développement d’un pays. Il est calculé en prenant en compte l’espérance de vie, l’accessibilité de l’éducation et le PIB par habitant. L’IDH se mesure sur une échelle de 0 à 1. Plus un pays se rapproche de 1, plus il est développé sur le plan humain.

IFI : Encore un acronyme, alors tu trouves ce qu’il veut dire ? Bon allez je te le dis : Institutions Financières Internationales. Le plus souvent non privées ce sont des institutions finançant les gouvernements en ayant besoin ou des secteurs privés en ayant besoin dans des pays que l’on veut aider. La représentation d’un Etat y est, le plus souvent, liée à l’importance de son investissement. Parmi ces institutions on compte le FMI (Fond monétaire internationale), la Banque Mondiale mais aussi la BCE (Banque centrale européenne)…

Impérialisme : L’impérialisme est la politique d’un pays qui cherche à dominer d’autres territoires que le sien. La Chine est aujourd’hui jugée impérialiste par ses voisins à cause de son fameux collier de perles.

Indice Big Mac : The Economist est ton plus grand allié en prépa, en voici encore la preuve. L’indice Big Mac est une mesure de parité pouvoir d’achat (parité c’est juste pour dire qu’on pondère par le coût de la vie dans chaque pays) calculée deux fois par an par The Economist. Pour cela il compare le prix du Big Mac, produit assez identique et consommé partout dans le monde (quoique peut-être pas en Corée du Nord), dans chaque pays, ce qui permet de comparer les niveaux de vie bien plus efficacement.

Indice de Gini : L’indice de Gini est une mesure des inégalités de niveaux de vie partout dans le monde. Il serait de 0 dans une société parfaitement égalitaire (dans les salaires, les revenus, le pouvoir d’achat…) et de 1 dans une société parfaitement inégalitaire (où tous les salaires, revenus, pouvoirs d’achat… seraient nuls sauf pour une personne). Entre les deux extrêmes la société est d’autant plus inégalitaire que l’indice de Gini est élevé. Le Brésil et l’Afrique du Sud font partie des pays les plus inégalitaires.

Inégalités : En géopolitique, lorsqu’on parle d’inégalités c’est souvent pour désigner un des effets de la mondialisation. Mais simplifions le débat pour ce lexique, la mondialisation favorise les inégalités entre les pays (les développés, les émergents et les PMA surtout) et les inégalités entre individus à l’échelle du monde (une jeune fille d’Afrique subsaharienne et un cinquantenaire américain, pour faire dans le stéréotype). Pour les inégalités entre individus au sein d’un pays, ce n’est pas aussi évident, ça dépend beaucoup de la politique du pays.

Ingérence : L’ingérence c’est un peu s’occuper de ce qui ne nous regarde pas. Mais quand il s’agit d’envoyer des secours ou des forces armées internationales pour aider des populations victimes de violences ou de catastrophes naturelles et que l’Etat concerné ne coopère pas, on aimerait pouvoir s’ingérer quand même. C’est l’ingérence humanitaire, ça existe depuis la Guerre du Biafra de 1967 à 1970. C’est ce que fait Médecins Sans Frontières par exemple.

Intégration : Dans le langage commun, l’intégration désigne le fait de rentrer dans un ensemble. En prépa nous allons en fait définir le terme de deux façons. Economiquement, l’intégration est la stratégie par laquelle les entreprises regroupent leurs activités : verticalement pour contrôler toutes les étapes de création d’un produit ou horizontalement pour dominer le secteur et rivaliser avec la concurrence. Géopolitiquement, l’intégration est la stratégie par laquelle les Etats se réunissent au sein de ZIR (zone d’intégration régionale, comme l’UE ou le Mercosur par exemple) pour avoir plus de poids économiquement et politiquement au sein du monde globalisé. Après, face à un sujet, à toi de déterminer quelle définition choisir (la seconde le plus souvent).

Islamisme : L’islamisme, qui n’est pas forcément radical, notons-le, est une idéologie politique. L’islamisme défend l’application de la Charia, c’est-à-dire l’introduction des valeurs de l’Islam, dans la société (que ce soit au niveau culturel ou doctrinal). Attention, l’Islam est la religion et le croyant est appelé le musulman. On est islamiste seulement lorsqu’on applique les valeurs de la religion en politique.

Isolationnisme : L’isolationnisme est une politique qui consiste à amoindrir voire supprimer tout contact (commercial, politique) avec les pays étrangers. Le meilleur exemple de politique isolationniste est celle des Etats-Unis avec la doctrine Monroe, qui demandait explicitement aux européens de ne pas s’ingérer en Amérique (tout le continent, pas seulement les Etats-Unis). En contrepartie, Monroe s’engageait à ne pas intervenir en Europe.

J

Jour du dépassement : C’est la date à laquelle l’humanité a consommé les ressources renouvelables que la Terre peut produire en un an. Après on tire sur le compte épargne de notre mère Nature de manière irréversible et il se vide de plus en plus vide année après année. Pour te donner une idée, en 1986 c’était le 31 décembre (parfait), en 2020 c’est le 22 août (on consomme donc 1,5 Terre par an).

K

Keynésianisme : Ici nous allons survoler une doctrine essentielle de l’économie, donc si tu veux plus de précisions, regarde l’article que Major Prépa a consacré à Keynes. Pour faire simple ici nous dirons que le keynésianisme est une théorie selon laquelle le marché ne peut pas s’autoréguler et demande parfois l’intervention de l’État. Cette doctrine est la première à promouvoir l’intervention étatique et naît après le Krach boursier de 1929.

Kleptocratie : une kleptocratie est un pays dans lequel la corruption est utilisée à très grande échelle. En résulte souvent de cette situation un retard de développement et une instabilité sociale et politique.

Krach boursier :  Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Un krach boursier est un effondrement brutal (par exemple plus de 20% en quelques jours) des cours des actions cotées en bourse. Souvent il fait suite à l’éclatement d’une bulle spéculative et peut toucher un marché en particulier, tel que l’immobilier. Le plus connu est celui de 1929, qui a plongé le monde dans la crise.

L

La courbe de l’éléphant : C’est une notion d’économie inventée par Milanovic, mais qui a son importance en géopolitique car elle explique en partie la recomposition des puissances dans laquelle nous vivons. Cette théorie montre que même si globalement le monde s’est enrichi, des grandes inégalités persistent. Ce sont d’abord les classes moyennes chinoises et les 1% les plus riches qui ont le plus bénéficié de cet enrichissement. Les classes les plus pauvres et la classe moyenne européenne ont eu un enrichissement beaucoup plus faible que ces derniers.

Land grabbing : L’accaparement des terres en français est, comme son nom l’indique, l’ensemble des actions menées par un pays pour acquérir des terres dans un pays étranger. Le land grabbing est généralement perçu comme un risque pour la souveraineté nationale. La Chine par exemple achète beaucoup de terres cultivables en Afrique pour pouvoir assurer la sécurité alimentaire de la population.

Le choc des civilisations (et la refondation de l’ordre mondial, mais ça tout le monde le zappe) : C’est le titre d’un livre d’analyse géopolitique TRES controversé et donc TRES important pour tout préparationnaire. Dans ce livre, paru en 1996 sous le titre « The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order », Samuel Huntington analyse les relations internationales actuelles en se basant sur un découpage du monde en 8 civilisations (définies de manière très floue), ce qui lui permet de prévoir ce que sera l’ordre géopolitique de demain et les conflits qui l’animeront. Ce livre est à fortement nuancer puisqu’il ne prend pas en compte les enjeux multiscalaires (à plusieurs échelles).

Le Consensus de Washington : Le FMI (fond monétaire international), la BM (banque mondiale) et la Fed (réserve fédérale des Etats-Unis) se sont mis d’accord sur une condition d’octroi d’aide pour les pays qui en demandent. C’est le consensus de Washington : pour espérer une aide, sous la forme de prêt par exemple, les pays acceptent d’entrer dans un processus de libéralisation et privatisation de leur économie. Ce terme vient de l’économiste Williamson qui, en 1989, conseilla aux pays d’Amérique Latine de privatiser leur économie pour avoir des aides.

Le Grand jeu : Là encore un terme ancien que l’on a remis au goût du jour. Ce terme apparaît pour la première fois dans le livre Kim, publié en 1901, de Rudyard Kipling (R.Kipling sera suffisant à retenir, ne t’inquiète pas). Il renvoie alors à  la rivalité entre la Russie et le Royaume-Uni pour la domination de l’Asie centrale. Aujourd’hui il désigne toutes les tensions internationales pour la domination d’un territoire
D’ailleurs, quitte à retenir le nom de R.Kipling, prend aussi 2 minutes pour lire son poème « Le fardeau de l’Homme Blanc », c’est une référence facilement exploitable, originale et intéressante.

Leadership from behind : Politique mise en place par Barack Obama, le leadership from behind est une stratégie de désengagement des troupes américaines et de réduction de l’action direct des Etats-Unis dans des conflits internationaux. Au lieu de s’attaquer directement aux problèmes, les Etats-Unis demandent aux alliés de s’en charger pour eux. Le meilleur exemple est la non-intervention du pays dans la guerre de Libye au profit d’une intervention de l’OTAN.

Libéralisme : Né au 19e siècle, le libéralisme est une doctrine politique prônant la liberté politique, religieuse, économique… De nos jours, on parle de libéralisme en politique pour désigner la recherche de démocratie et la défense des libertés individuelles. Et on en parle en économie pour désigner la défense des principes de libre entreprise et de liberté de marché, et la lutte contre l’interventionnisme étatique.

Libre échange : Le libre échange est un principe ayant pour but la libre circulation des produits et des services au niveau régional ou mondial en abaissant voire supprimant les barrières tarifaires et non tarifaires (les normes sanitaires, les législations…) qui limitent les flux de marchandises (ce principe ne concerne pas les travailleurs et les capitaux). Il favorise donc la libre concurrence et donc la division internationale du travail (DIT). Le libre-échange est la première étape d’intégration d’une ZIR (zone d’intégration régionale).

Licorne : Une licorne est une start up dont la valorisation boursière dépasse le milliard de dollars, en France en n’en compte 2, blablacar et criteo (entreprise qui vend des annonces publicitaires).

Lobbies : Un lobby (groupe de pression en français) est un groupe de personnes réunies pour défendre leurs intérêts privés en exerçant une influence ou une pression sur des personnages ou des institutions publiques au moyen d’avocats, de fondations, de campagnes…

M

Macroéconomie : La macroéconomie est la branche de l’économie (en tant que science) qui étudie les phénomènes économiques globaux, à une échelle nationale ou mondiale, selon un secteur particulier ou dans toute l’économie.

Main invisible du marché : Cette théorie, développée par Adam Smith, nous fait déculpabiliser d’être égoïste. D’après lui, en cherchant égoïstement à améliorer sa situation économique chaque individu contribue à la richesse et l’amélioration du niveau de vie de tous. Comme s’ils étaient conduits par une main invisible à servir l’intérêt général. La seule condition qu’il pose n’est pas des moindres : le libéralisme.

Malthusianisme : Thomas Malthus, un mec pas très sympa, suggérait que l’humanité succomberait à la croissance démographie. Il prônait même un contrôle des naissances parce qu’il jugeait que la population augmentait plus vite que la production des ressources nécessaires pour la faire vivre. Le terme de malthusianisme est resté pour désigner une politique de limitation des naissances.

Marché noir et marché gris : Le marché noir est un marché clandestin où les personnes s’échangent des biens, services, informations… légaux ou non, en contournant les lois (la quantité, les taxes…). Le marché gris, plus soft, est un marché tout aussi clandestin mais qui utilise des moyens de vente légaux quoique non autorisés par le fabricant ou le propriétaire pour échanger des produit légaux. C’est par exemple ton ami qui te revend un paquet de clope acheté en Espagne (d’ailleurs fumer tue et en prépa c’est ballot).

Maritimisation : Il s’agit du processus débuté dans les années 1970 par lequel les échanges internationaux s’opèrent de plus en plus par voie maritime.

Melting Pot : cette expression désigne le processus par lequel, aux Etats-Unis, les populations de plusieurs ethnies, religions et passés se regroupent pour former une seule et unique population, soudée et harmonieuse avec sa propre culture. Dans les faits, on assiste plutôt à un « Salad Bowl ». Les différentes ethnies ne se regroupent pas et forment des groupes à part. Les minorités se retrouvent souvent dans des ghettos, et se retrouvent exclus.

Métropolisation : Là encore, tu peux deviner de quoi on va parler. Métropol + isation. Le processus de développement des métropoles. Mais, si tu veux l’employer, relie le toujours au concept de mondialisation. Parce qu’aujourd’hui, la métropolisation s’accélère du fait de la mondialisation (les investissement affluent vers les grandes villes de province et favorisent l’accroissement de la population, le développement des réseaux de transports, de télécommunications…), qui elle-même est encouragée par la métropolisation (les métropoles devenant plus attractives du fait de l’accroissement de la population, du développement de ces réseaux… les investissements affluent). Une spirale bénéfique en somme !

Microéconomie :  La microéconomie est la branche de l’économie (en tant que science) qui étudie les comportements économiques particuliers, à l’échelle de l’individus ou d’un type d’individus, selon un secteur particulier ou dans tout l’économie.

Migrant : Ok là, sujet sensible, sur lequel, on le sait, il faut éviter de faire des amalgames. Donc pour que ce soit clair, migrant est le terme le plus neutre possible pour désigner les personnes qui quittent un pays pour en rejoindre un autre. Elles sont en déplacement, pour des motifs qui peuvent être économiques, politiques, familiaux, professionnels, même une envie inexplicable suffit !

Monde unipolaire, bipolaire, multipolaire : Analysons les termes, uni=un, bi=deux, multi=plusieurs, polaire=pôles, donc le monde organisé autour d’un pôle, de deux pôles ou de plus de pôles. Simple non ? En effet le système international se construit autour de relations dans lesquelles il y a toujours des pays dominants. L’équilibre mondial et la paix dépendent donc du nombre de ces pôles et de leur poids les uns par rapport aux autres. Au temps de la guerre froide on parlait d’un monde bipolaire (les pôles étant les Etats-Unis et l’URSS)) puis dans les années 90 le monde était unipolaire (les Etats-Unis était la superpuissance, on fait mieux comme équilibre), enfin aujourd’hui, du fait de la mondialisation et de l’émergence de certaines régions, on parle d’un monde multipolaire (Etats-Unis, Asie du Sud-Est et Union Européenne). Aujourd’hui on parle même d’un monde apolaire (sans pôle dominant, donc).

Mondialisation : « Globalization » en anglais à ne surtout pas traduire par « globalisation », ce n’est pas la même chose, va voir à « globalisation financière ». Bref, mondialisation donc. C’est THE terme que tu vas voir tout le temps, THE terme dont il faudra que tu connaisses la définition précise, citation à l’appui dans l’idéal. Pour ce qui est de la définition, on dira que la mondialisation est le processus d’ouverture des économies au marché mondial et, par là même, d’intégration des marchés et de rapprochement des hommes. Il en résulte la libéralisation et l’intensification des échanges et de la concurrence, l’interdépendance des économies, qui adoptent le modèle occidental d’économie de marché, et le développement des transports et des NTIC.
Pour ce qui est des citations, en voici 2, tu choisis ton niveau de difficulté : « Nous définissons la mondialisation comme le processus historique d’extension progressive du système capitaliste dans l’espace géographique mondial » (Laurent Carroué), plus économique. On peut aussi définir la mondialisation comme « l’intégration plus étroite des pays et des peuples du monde qu’ont réalisée, d’une part, la réduction considérable des coûts de transport et des communications, et d’autre part, la destruction des barrières artificielles à la circulation transfrontière des biens, des services, des capitaux, des connaissances et (dans une moindre mesure) des personnes » (Joseph Stiglitz), tu trouveras pas plus précis.

Multiculturalisme : Le multiculturalisme est l’ambition de concilier citoyenneté et diversité culturelle à l’échelle d’un Etat. Les différentes cultures sont mises sur un pied d’égalité et l’objectif est plus l’intégration (incorporation d’éléments extérieurs mais préservation de leur identité) que l’assimilation (absorption des éléments extérieurs).

N

Nationalisme : À différencier du patriotisme, plus pondéré et positif.  Car, comme l’a dit le Général de Gaulle « Le patriotisme c’est aimer son pays, le nationalisme c’est détester celui des autres », et je n’oserais pas le démentir. Simplement, pour préciser, le nationalisme est un mouvement politique revendiquant pour une nation de former un Etat. C’est à dire cherchant à réunir les personnes d’une même nationalité au sein d’un Etat. Ce mouvement passe par l’exaltation de l’idée de nation et l’attachement passionné à son unité, qui prime sur toute autre considération politique.

NATU : Levons rapidement le suspens, cet acronyme désigne le groupe formé par Netflix, Air BNB, Tesla et Uber. Avec les GAFAM elles sont les dix plus grandes sociétés américaines de l’économie numérique. Les NATU sont les nouveaux géants du numériques et concurrencent déjà leurs « ancêtres » les GAFAM.

Néo-colonialisme : Depuis la décolonisation, certaines ex-puissances coloniales cherchent à maintenir une certaine domination économique, politique ou culturelle sur ses anciennes colonies, pour assurer leur approvisionnement en matières premières par exemple. C’est du néo-colonialisme, ce que fait par exemple aujourd’hui la Chine en Afrique.

Next 11 : Les Next Eleven sont onze pays désignés, à la suite des BRICS, par Goldman Sachs comme les prochaines puissances émergentes qui pourraient avoir le même effet que les BRICS. Ce sont le Bangladesh, la Corée du Sud, l’Egypte, l’Indonésie, l’Iran, le Mexique, le Nigéria, le Pakistan, les Philippines, la Turquie et le Viêt Nam.

NPI : Les NPI, c’est à dire nouveaux pays industrialisés sont les pays qui ont décollé sur le plan industriel dans les années 1960. Il n’y a pas de liste officielle, les dragons en ont fait partie, aujourd’hui on y mettrait les tigres, les BRICS, la Turquie…

O

Occidentalisation ou Européanisation : L’occidentalisation (relativement synonyme d’européanisation pour nous) est le mécanisme datant de la colonisation, mais qui fonctionne encore de nos jours, par lequel les sociétés adoptent des traits culturels ou idéologiques venant de l’Occident (donc l’Europe à l’époque). Il s’observe dans le domaine culturel mais aussi de l’industrie, de la religion, de la politique… La réaction des sociétés « occidentalisées » est ambivalente, elles ont à la fois l’impression de se moderniser et que leur culture est dénigrée. Ce terme est à mettre en relation avec celui d’impérialisme.

P

Paupérisation : Intelligent que vous êtes, il est évident de reconnaître la racine « pauvre » dans ce mot –élémentaire mon cher Watson. De ce fait, la paupérisation est l’appauvrissement de manière continu d’une personne, d’un groupe de personnes mais également d’une classe sociale et ce par rapport à la classe sociale supérieur ou inférieure selon la référence prise.

PIB : Le produit intérieur brut d’un pays est calculé en cumulant les valeurs ajoutées réalisées dans le pays par tous les acteur économiques qui s’y trouvent. Le PIB par habitant, égal au revenu par habitant, est également un indicateur de leur niveau de vie, qui donne une idée plus précise du niveau de vie bien qu’il ne montre pas les inégalités.

Piège Daech : Cette expression nous vient de Pierre-Jean Luizard qui, dans son ouvrage du même nom, essaie de comprendre les succès de l’EI (Etat islamique, il était facile celui là). Pour lui la situation historique et politique de la région en est la cause première. Mais l’EI a aussi su jouer de son message universaliste, des faiblesses de ses adversaires (nos valeurs mises à mal et nos questionnements identitaires en Europe) ainsi que des nouveaux médias pour nous faire tomber dans son « piège », au fond duquel nous nous enlisons.

Plateforme multimodale : Pas besoin d’épiloguer, une plateforme multimodale c’est tout simplement le lieu dans lequel les marchandises changent de mode de transport. Les ports sont souvent des plateformes multimodales : ils permettent le passage du navire au camion ou même au train.

PNB : Le produit national brut est différent du PIB. On le calcule en additionnant la production de biens et de services du pays (on exclue les acteurs étrangers dans le pays, et on inclut les acteur nationaux à l’étranger,  à l’inverse du PIB).

Polish Plumbers : les « plombiers polonais », kesaco ? Quand le Royaume-Uni s’est intégré à l’UE, le pays a accepté le libre-passage et donc les migrations qui peuvent venir des pays européens. Le terme « polish plumbers » est donc apparu pour désigner péjorativement les migrants venus d’Europe (principalement de Pologne) pour travailler au RU. Les anglais ont eu l’impression de s’être fait « voler » leur travail. La rhétorique de certains partis contre ces Polish Plumbers, notamment par UKip, explique en partie le BREXIT aujourd’hui.

Politique du ventre : Cette expression désigne une pratique répandue notamment dans les pays africains décolonisés. Elle consiste, pour les gouvernants, à tirer leur légitimité de la redistribution d’argent, de fonctions… Il a été développé par Jean-François Bayart dont tu peux lire l’ouvrage : L’Etat en Afrique : la politique du ventre.

Populisme : Le populisme est un mouvement politique qui se base sur le charisme d’un homme ou une femme (on a de beaux exemples de femmes menant cette politique, chez nous ou pas très loin, tu devines qui ?) qui séduit les masses par un discours démagogique, en promettant tout et en critiquant la conduite actuelle du pouvoir. En Europe, tu peux citer le PIS en Pologne et/ou le FIDESZ en Hongrie.

Protectionnisme : S’opposant au libre-échange, le protectionnisme est une politique économique visant à défendre les intérêts de l’Etat et de ses entreprises face à la concurrence étrangère pour sauvegarder ou développer ses capacités de production. On parle de protectionnisme éducateur quand il permet aux pays de protéger leur industrie naissante, comme en Amérique Latine.

PPA : La parité pouvoir d’achat est une méthode de calcul qui permet de comparer le pouvoir d’achat dans différents pays de façon plus efficace qu’en étalonnant simplement les taux de changes. On peut l’utilise dans des mesures comme le PIB (on dit PIB ppa) pour qu’ils soient plus précis.

Protocole de Kyoto : Signé le 11 décembre 1997 lors de la COP3 (3ème Conférence des parties) à Kyoto (non, vraiment, à Kyoto ? On l’aurait pas deviné !), cet accord vise à réduire de 5% les GES (gaz à effet de serre) des signataires en 2012 par rapport aux niveaux de 1990. Bien que sur le papier cet objectif soit une réussite, cela s’explique par le fait que les Etats-Unis et la Chine ne l’ont pas signés (les deux plus gros pollueurs mondiaux…) et la Russie, l’Australie et le Canada se sont retirés, donc un peu un fail.

Puissance : Notion largement confondue avec celle de pouvoir. Il peut y avoir deux niveaux de définition de puissance. Tout d’abord, la puissance peut s’envisager comme capacité à vouloir faire respecter les volontés de l’acteur en question en recourant aux domaines politique, diplomatique, militaire, économique ou bien médiatique. Sous cette première conception, le géographe N. Spykman affirmait l’existence de dix facteurs de puissance à savoir la surface du territoire, la nature des frontières, le volume de la population, l’abondance des matières premières, le développement économique et technologique, la force financière, l’homogénéité ethnique, le degré d’intégration sociale, la stabilité politique et « l’esprit national ». Le deuxième niveau d’interprétation se réfère à l’emploi de puissance comme d’un substantif pour désigner un Etat, une FTN, une ONG , etc. Par exemple, on parle souvent d’hyperpuissance américaine et rendons à H. Védrine ce qui est à H. Védrine.

R

Realpolitik : Très à la mode en ce moment, ce terme est pourtant assez ancien. Il a été inventé par Otto Von Bismark (1er chancelier allemand) au 19e siècle pour désigner sa propre politique alors qu’il cherchait à trouver un équilibre pacifique entre les différents empire européens. Aujourd’hui, nous dirons que le terme désigne une politique qui prend en compte les enjeux géopolitiques actuels, c’est-à-dire une montée des tensions et la montée de la violence dans les rapports de force internationaux.

Réfugié : Conformément à la Convention du 24 juillet 1951 relative au statut des réfugiés, il s’agit d’une personne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité ou dans lequel elle a sa résidence habituelle ; qui craint avec raison d’être persécutée du fait de sa « race », de sa religion, de sa nationalité. Pour être plus explicite, le réfugié est celui qui prétend au droit d’asile, c’est celui qui fuit une situation de guerre, de persécution, ou même une situation climatique (les réfugiés climatiques se font de plus en plus nombreux, et ne t’avise pas de les oublier !). Le terme d’exilé, quant à lui, désigne la même personne mais insiste sur l’idée que son action n’est pas motivé par sa simple volonté mais qu’il y a été contraint.

Relocalisation : Le terme est assez transparent. Après la délocalisation, viens parfois (parfois) la relocalisation. Les activités de production qui avaient été délocalisées dans des pays en développement sont rapatriées dans les pays développés où le produit sera consommé parce que, finalement, c’était pas une si bonne idée de délocaliser. Ce choix de relocalisation peut être motivé par le prix et le temps de transport, l’image de l’entreprise, l’espionnage industriel, la coordination des acteurs, le niveau de qualification de la main-d’œuvre…

Reverse brain-drain : Alors que jusqu’à présent c’étaient les pays développés qui attiraient les cerveaux du monde entier, aujourd’hui les penseurs quittent les pays riches pour travailler dans les pays en voie de développement, souvent attirés par la frénésie du développement de ces pays où tout (presque !) reste à faire.

Révolution industrielle : La première révolution industrielle est le processus qui fait évoluer l’industrie et donc les sociétés industrielles. La première démarre dans les années 1750-1780 avec la machine à vapeur de James Watt et transforme les sociétés agraires et artisanales d’Europe en des sociétés industrielles. La seconde démarre vers 1870 avec l’électricité (la dynamo de Gramme) puis le pétrole et le développement de la chimie. Et peut-être en vivons-nous une troisième, c’est pas moi qui le dit, c’est Jeremy Rifkin !

Révolution verte : La révolution verte est une politique mise en place par les pays souhaitant rendre plus productive leur agriculture, et par là, se développer. Cette politique se base sur l’utilisation de VHR (variétés à hauts rendements), l’irrigation et l’utilisation d’intrants. On prendra pour exemple celle de l’Inde, puisque Nehru, lucide, l’a mise en place peu après l’indépendance (1947) car « Tout peut attendre mais pas l’agriculture ».

S

Shadow Banking : Ou « finance de l’ombre ». Tiens pour une fois ça sonne pas trop mal en français. Mais de toute façon il faudra que tu maîtrises la langue de Shakespeare donc gardons « shadow banking ». Ce terme désigne le système d’intermédiation financière qui regroupe l’ensemble des activités et des acteurs extérieurs au secteur bancaire traditionnel mais qui assurent des fonctions semblables. Je te l’accorde, c’est pas très clair (ah ah). Voilà donc des exemples : les banques d’affaires, les fonds spéculatifs, les agences de notation…

Smartpower : Il s’agit d’une combinaison des stratégies du hard et du soft power. Ce concept est un pilier de la politique étrangère initiée par l’administration de Barack Obama reposant sur l’adaptation aux nouvelles menaces et défis du 21ème siècle avec l’apparition d’un monde multipolaire et sur la rupture avec l’interventionnisme de masse prégnant durant les deux mandats de Georges Bush. Pour les débutants en anglais, le smartpower désigne le pouvoir intelligent et cherche donc, comme dit précédemment à comprendre les différentes composantes environnementales telles que les forces militaires, la situation du pays, les relations étrangères, etc, afin de prendre les décisions les plus adéquates. Le terme a été théorisé par Suzan Nossel.

Société : Notion intimement liée à celle d’identité, une société est l’ensemble des individus qui partagent une part de leur identité. Bien sûr, les personnes nées le 23 mai ne forment pas une société, ce n’est pas suffisant. Par contre, les Français, les Hindous, les habitants de Melbourne, les Francs-maçons peut-être… forment des sociétés. On la définira plus précisément comme un ensemble d’individus vivant ensemble entre lesquels existent des rapports durables, organisés, souvent établis par des institutions.

Société civile : La société civile est l’ensemble des acteurs, organisations, lobbies, mouvements…, non gouvernementaux et à but non lucratif, d’une société. Elle peut être à l’origine de mouvements citoyens en dehors du cadre étatique ou commercial. Ce sont notamment les sociétés civiles qui sont à l’origine des printemps arabes.

Softpower : Pour briller en société, le concept de Softpower est indissociable de son concepteur Joseph Nye. C’est aussi simple que de faire une I.P.P. (Intégration Par Parties, terme qui désignera/désigne bientôt/déjà un grand ami en mathématiques), Joseph Nye = softpower et softpower = Joseph Nye. Par opposition au hardpower, le softpower désigne la capacité d’un Etat à obtenir ce qu’il désire d’un autre Etat sans que ce dernier en soit conscient. Ainsi, il tire ses fondements sur des ressources intangibles telles que l’attractivité de sa culture, ses capacités de communication, sa place dans les institutions internationales concernant l’ordre du jour, etc…

Sous-développement : On ne parle plus de pays « sous-développés » (terme de H.Truman en 1949 dans son discours sur l’Etat de la Nation), c’était trop négatif. Donc l’ONU a décidé en 1971 de replacer ces pays dans la catégorie des  PMA (pays les moins avancés). Mais nous utiliserons tout de même le terme de sous-développement pour décrire la situation sanitaire et économique des PMA. Pour notre plus grand (dé)plaisir  Sylvie Brunel nous a fait une liste des critère pour distinguer un pays en situation de sous-développement : celui-ci doit connaître une pauvreté de masse, d’importantes inégalités, l’insécurité alimentaire, sanitaire et environnementale.

Souveraineté : Détenir la souveraineté c’est détenir l’autorité sur un territoire. En géopolitique ce sont les Etats qui peuvent être souverains, ils se prémunissent alors de toute ingérence, peuvent édicter leurs propres lois, avoir du poids dans les institutions internationales…

Superpuissance : Une superpuissance est une nation qui rayonne mondialement, dans les domaines économique, politique, culturel et militaire. Les premières ont été les Etats-Unis et l’URSS pendant la Guerre Froide. Ce terme est de moins en moins actuel, étant donné que le monde est de plus en plus apolaire.

Surpopulation : Bon, là je t’épargne une définition simple, mais l’enjeu, lui, n’est pas simple. En effet, la surpopulation peut être envisagée à différentes échelles. A l’échelle locale, certaines villes sont clairement surpeuplées, comme Taipei ou Mumbai. A l’échelle régionale, il est surtout intéressant de constater les inégalités de peuplement au sein même des pays (exemple typique : le littoral est plus peuplé que les terres). Et à l’échelle mondiale le surpeuplement est un défi majeur : serions-nous trop nombreux (voir le malthusianisme) ? Il y faut aussi avoir en tête tous ceux qui consomment beaucoup plus que ce dont ils ont besoin (à lier au gaspillage). Les ressources seraient suffisantes mais inégalement réparties ? A méditer.

Système productif : Je t’avoue que j’ai mis du temps à comprendre de quoi il retournait, alors je vais essayer de rendre ça clair pour toi. Carroué dirait que le système productif est « l’ensemble des facteurs et des acteurs concourant à la production, à la circulation et à la consommation de richesses ». Moi je te dirai plus vulgairement que c’est un manière de penser l’organisation de la production pour que le travail et la technique concordent. Au sein de tout système productif on distingue la sphère productive (au sein de laquelle la sphère de production matérielle et la sphère péri productive, c’est à dire la production pure et dure de biens et de services n’ayant pour finalité qu’eux-mêmes) et la sphère de reproduction sociale (c’est à dire les services permettant la distribution de la production, son organisation…).

T

Territorialisation : Appropriation qui peut être juridique, économique ou symbolique. Dans ce dernier cas, il s’agit d’un sentiment d’appartenance. La notion de territoire renvoyant souvent à un espace avec des limites (plus ou moins précises ou définies), la territorialisation désigne donc le fait de mettre des limites sur un espace. L’exemple le plus frappant est la territorialisation des espaces maritimes : pense à la Chine et son « collier de perles ».

Terrorisme : Détrompe-toi, le terrorisme ne renvoie pas qu’à Daech ou Al Qaïda, bien qu’ils soient forts pour terroriser. Le terme est beaucoup plus large, il désigne des actes de violence à finalité politiques ou idéologiques, perpétrés par des groupes d’individus pour créer un climat d’insécurité et faire pression sur l’opinion publique ou un Etat. En bref, c’est utiliser la peur à des fins politiques ou idéologiques. Tu peux citer l’IRA par exemple, le groupe terroriste qui voulait l’indépendance de l’Irlande du Nord.

Théorie de l’échange inégal : Cette théorie, surtout développée par A. Emmanuel, expose que le sous-développement du tiers-monde est causé par le développement du reste du monde, les échanges entre le Nord et le Sud étant, par leur nature même, inégaux (le Sud fournit les matières premières et parfois la main d’œuvre tandis que le Nord fournit le savoir…).

Tiers monde : Ce terme a été inventé en 1952 par Alfred Sauvy en référence au « tiers-état » français (tu te souviens de ton cours de 5eme ? La révolution française, l’Ancien régime…). Pendant la Guerre Froide le Tiers-monde désignait les pays qui n’étaient dans aucun des deux blocs. Il s’est ensuite élargit pour désigner tous les pays les moins développés. Aujourd’hui on lui préfère les termes de « Pays du Sud », « Pays en voie de développement », « PMA »…

Tigres : Les 5 tigres, ou 5 « bébés tigres » pour les différencier des « dragons » lorsqu’on appelle ces derniers « tigres » (je t’ai pas encore perdu si ?). Donc les pays que nous appellerons les tigres sont au nombre de 5 : la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, le Viêt Nam et les Philippines. Ce sont les pays asiatiques qui émergents dans la continuité des dragons. Ils sont aussi appelés nouveaux pays exportateurs (NPE) et doivent leur croissance aux IDE (investissements directs à l’étranger) venant de la triade et des dragons.

Transition démographique : C’est le passage d’une population avec un fort taux de natalité et de mortalité à une population avec des taux de natalité et de mortalité faibles. Selon la théorie qui accompagne ce terme toute population est vouée à suivre ce schéma, et tous les pays peuvent être classés selon qu’ils sont en début de transition, qu’ils vivent cette transition ou qu’ils aient fini cette transition. A la fin de cette transition, le taux de natalité baisse tellement qu’il passe en dessous du taux de mortalité, ce qui amène à une situation de décroissance démographique. L’Allemagne, le Japon sont dans cette situation.

Transition énergétique : Etape de la transition écologique, la transition énergétique doit nous faire passer d’un mix énergétique basé sur les énergies fossiles à un mix composé uniquement d’énergies renouvelables. Cette transition assurerait aussi l’indépendance énergétique et apaiserait les tensions géopolitiques dues au partage des énergies fossiles.

Triade : Alors que dans le langage courant une triade est simplement un ensemble de trois choses, en géopolitique il n’y a qu’une Triade, définie par l’économiste Kenichi Ohmae. Et c’est l’ensemble formé de l’Amérique du Nord, de l’Europe de l’Ouest et de l’Asie Pacifique (surtout le Japon en fait). Cette ensemble forme (formait plutôt, avant l’émergence des BRICS) la plus puissante alliance militaire et politique du monde.

TTIP : Le TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) est aussi appelé TAFTA (Transatlantic Free Trade Area). Le TTIP est un traité commercial en cours de négociation entre les Etats-Unis et l’UE. Il prévoit la création d’une zone de libre-échange regroupant les deux parties. Sauf que les taxes sont déjà quasiment nulles sur les marchandises et que le but est surtout de favoriser la privatisation de services en grande partie publique en UE, d’abaisser les normes sanitaires… Les lobbies semblent beaucoup influencer les signataires et les négociations se font en secret. C’est pourquoi le traité connaît une si forte opposition. Là encore, tiens-toi au courant au cours de l’année.

U

Ubérisation de l’économie : Néologisme à partir du nom de l’entreprise que tu connais bien, Uber (aucun placement de produit n’est bien évidemment fait sur cet article). L’ubérisation de l’économie est un phénomène récent qui correspond au développement de services mettant le client en contact direct avec le professionnel (ou un particulier comme pour Leboncoin), grâce à l’utilisation des nouvelles technologies. Cela permet la diminution des coûts et la simplification de la démarche pour les deux partis, mais menace l’économie traditionnelle (Uber menace les taxis, blablacar menace la SNCF…).

V

Vieillissement de la population : Le vieillissement de la population est défini comme l’augmentation au fil du temps, de la proportion de personnes âgées. Il est le résultat néfaste de deux tendances heureuses : la maîtrise de la natalité et l’allongement de la vie. Visible à peu près partout, cette tendance est surtout installée dans les pays développés qui ont alors du mal à financer les retraites par répartition, les protections sociales…

Z

Z.E.E : La Zone Economique Exclusive ou Z.E.E. pour les intimes désigne un territoire maritime s’étendant jusqu’à 200 miles des côtes d’un Etat qui peut exploiter librement les fonds et les tréfonds de cet espace. La France a la deuxième plus grande ZEE mondiale.

Zone franche : Non, bien qu’il y ait le mot franche, il ne s’agit pas d’une zone où la vérité est prédominante. Ce terme est un faux ami, dirons-nous. Simplement, il s’agit d’une zone géographique comportant des avantages fiscaux dont le plus connu est l’exonération de T.V.A. (Taxe à Valeur Ajoutée) dans le but d’attirer l’investissement et de développer l’activité économique. Elles sont la majeure partie du temps situées à proximité de frontières ou sont parties intégrantes des ports. Tu peux citer la zone franche de Shenzen, qui est de loin la plus connue.

Héloïse Bergeal & Noémie Moreau
(Mis à jour par Maxence Delespaul)