Chronologie

  • 1973 : Après le Traité de Paris, les troupes américaines se retirent du Vietnam.
  • 1975 :

17 avril : Prise de pouvoir des Khmers rouges au Cambodge.

1er août : Signature des accords d’Helsinki.

  • 1975-1985 : Redéploiement de la puissance soviétique.
  • 1977 : Des SS-20 sont déployés dans les démocraties populaires.
  • 1978 : Signature des accords de Camp-David entre les Israëliens et Carter.
  • 1979 :

7 janvier : Les Khmers rouges perdent le pouvoir.

Juillet : Ortega à la tête du mouvement Sandiniste prend le pouvoir.

4 novembre : L’ambassade américaine de Téhéran est prise en otage.

14 décembre : Les Etats Unis déploient les missiles Pershing en Europe.

24 décembre : Invasion de l’Afghanistan.

  • 1980 :

24-25 avril : L’opération Eagle Claw ayant pour but de libérer les otages de l’ambassade américaine de Téhéran échoue.

19 juillet au 3 août : Boycott des Jeux Olympiques de Moscou par les Etats-Unis.

31 août : Fondation de Solidarnosc en Pologne.

  • 1981-1983 : La Pologne est en état de siège.
  • 1982 : Mort de Brejnev.
  • 1983 : Reagan lance l’IDS.
  • 1984 : Les Jeux Olympiques d’Atlanta sont boycottés par les Soviétiques.
  • 1985-1991 : L’URSS est dirigée par Gorbatchev. Ce dernier lance la Glasnost et la Pérestroïka.
  • 26 avril 1986 : Catastrophe de Tchernobyl.
  • 1989 :

15 février : Retrait de l’Armée Rouge de l’Afghanistan.

2 mai : Ouverture de la frontière entre la Hongrie et l’Autriche.

9 novembre : Chute du mur de Berlin.

25 décembre : Exécution de Ceaucescu.

  • 1991 :

12 juin : Boris Eltsine gagne les élections libres en Russie.

8 décembre : Conférence de Minsk.

25 décembre : Gorbatchev quitte le pouvoir.

Evénement

Dans cette partie dédiée à la fin de la Guerre Froide, le moment clé est l’arrivée de Gorbatchev au pouvoir.

  • Avant Gorbatchev : La longue paix a laissé place aux regains des tensions notamment avec le retour à une politique expansionniste du côté soviétique dont l’événement phare est l’invasion de l’Afghanistan. D’autre part, l’URSS déploie des missiles dans les démocraties populaires afin de sécuriser leur territoire. Leur action sera suivie par l’OTAN qui déploiera également des missiles. Toutefois, les Américains se font humilier à cause de la prise d’otages de leur ambassade à Téhéran. Un changement s’opère de l’autre côté de l’Atlantique sur le plan politique avec l’élection de Ronald Reagan qui relance officiellement la compétition entre les deux grands avec l’IDS. Malgré que l’URSS apparaisse comme puissante, elle est victime de nombreuses contestations au sein des démocraties populaires.
  • Pendant Gorbatchev : Tout change avec cet homme qui veut sauver l’URSS par le recours à la Glasnost et à la Perestroïka. De plus, conscient qu’un mouvement s’opère concernant la puissance soviétique, il accepte la chute du mur de Berlin. Cet événement a été le précurseur d’une longue série, puisque les régimes communistes du pacte de Varsovie s’effondrent les uns après les autres. L’URSS n’a pas d’autre choix que d’être dissoute et de laisser place suite aux accords de Minsk à la Communauté des Etats Indépendants (CEI). La fin de l’URSS marque un tournant pour les anciennes démocraties populaires qui ont désormais les mains libres et commencent à rejoindre les rangs de l’OTAN.

La Guerre d’Afghanistan (1979-1989)

Contexte et déroulement

Dans cet épisode de fin de Guerre Froide, tout est encore question de lutte entre les deux grands par états interposés : l’URSS soutient l’Afghanistan, qui avait des revendications territoriales depuis 1919 concernant certaines régions du Pakistan qui leur auraient permis d’obtenir un accès à la mer et donc de se désenclaver. De leur côté, les Etats-Unis soutiennent le Pakistan.

En 1973, à la suite d’un coup d’Etat réalisé par Mohammed Daoud Khan, l’Afghanistan s’éloigne progressivement de Moscou. Toutefois, dans le but d’éviter sa perte d’influence sur le pays, l’URSS décide d’y intervenir. De facto, dès 1978 l’URSS y place un régime à ses ordres et commence à mettre en place des réformes collectivistes et sociales avec la nationalisation des entreprises clés ou bien encore des réformes agraires, ce qui bouleverse totalement l’environnement conservateur de l’Afghanistan. Ce n’est sans aucune surprise que des mouvements d’opposition apparaissent progressivement poussant Brejnev à intervenir en décembre 1979 : le 24 décembre l’Armée rouge est en Afghanistan dans le but de remettre au pouvoir Babrak Karmal. Cette intervention est justifiée par les Soviétiques comme étant nécessaire afin de préserver l’ordre et la paix en Asie centrale.

Grâce à un important déploiement de moyens militaires, l’invasion russe est vouée à un véritable succès : le plan « Chtorm 333 », l’établissement d’un pont aérien entre les principaux aéroports d’Afghanistan et l’Ouzbekistan, la prise de pouvoir des lieux stratégiques et l’envoi de 55 000 hommes. Toutefois, une forte résistance nationale se met en place, ce que les Soviétiques n’avaient pas imaginé. De nombreux pays de confession islamiste apportent leur soutien à la résistance afghane.

Durant près de trois ans, l’URSS étend sa domination sur le pays. Mais, ils doivent par la suite faire face aux moudjahidines qui ont le soutien financier et militaire des Etats-Unis. Ils finissent par prendre rapidement le contrôle du territoire, réduisant ainsi les opérations soviétiques à de simples missions de protection de leurs convois.

En 1986, Babrak Karmal est remplacé par Mohammed Nadjibullah. L’homme souhaite entreprendre un processus de réconciliation nationale. Malheureusement, il se retrouve confronté à une déferlante de missiles soviétiques sur les places afghanes. La même année, les moudjahidines reçoivent de la part des Américains des missiles avec une technologie avancée, faisant perdre aux Soviétiques le contrôle de l’espace aérien. Gorbatchev décide en 1988 de retirer ses troupes du pays et la guerre prend officiellement fin e 15 février 1989 avec la fin du retrait des troupes de l’URSS.

Rapidement, la guerre civile s’installe entre les différents groupes armés moudjahidines et l’armée du gouvernement communiste fidèle au président Mohammed Nadjibullah.

Bilan

Dès la fin du conflit contre l’URSS, une guerre civile éclate à la suite de dissensions entre moudjahidistes afghans et les islamistes étrangers. Ces derniers souhaitent faire de l’Afghanistan un lieu d’entraînement pour le Jihad (Guerre Sainte) contre les pays de l’Occident mais également un pays plus respectueux des principes de la Charia.

Le conflit aura duré au total près de 110 mois au cours desquels, les Soviétiques ont déployé plus de 900 000 hommes dont  14 000 furent tués et 75 000 blessés. Outre le bilan humain important du côté soviétique, le coût financier fut un véritable gouffre : entre 2 et 3 milliards de dollars américains furent dépensés par an.

Du côté afghan le bilan humain est déplorable : 1,2 millions de victimes dont 80% de civils.

La crise des euromissiles

Dès 1977, l’URSS déploie des missiles SS-20 dans les démocraties populaires capables d’atteindre toutes les villes d’Europe occidentale. Ces missiles n’entrent toutefois pas dans les négociations sur la limitation des armements stratégiques, l’URSS ayant bénéficié des failles dans les accords SALT I. Bien évidemment les dirigeants des pays d’Europe de l’Ouest demandèrent aux Américains de leur venir en aide.  En décembre 1979, l’OTAN adopte ce qui s’appelle la « double décision » : ou l’URSS accepte de négocier ou l’OTAN installe à son tour des missiles en Europe occidentale. Les négociations avec Moscou restèrent à l’étape de balbutiements et l’URSS refusa de retirer ses missiles des démocraties populaires.
Aux États-Unis, Ronald Reagan élu président en 1980 décide de mettre en place un programme clairement anti-soviétique : le programme « Guerre des étoiles » contre ce qu’il appelle « l’Empire du mal ». Reagan était conscient que les Soviétiques ne pourraient contrer ni financièrement, ni technologiquement ce projet.
Malgré des manifestations pacifistes en Allemagne et au Royaume-Uni contre le déploiement de missiles par l’OTAN,  ce dernier met déploie ses euromissiles (des Pershing II) en Allemagne, au Royaume Uni et en Italie en novembre 1983.
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Finalement en décembre 1987, l’URSS et les États-Unis se mettent d’accord, lors du sommet de Washington, pour l’« Option Zéro », comme l’avait proposé le président Reagan en 1981, et suppriment ainsi tous les SS-20 situés en Europe de l’Est ainsi que les Pershing II en Europe de l’Ouest.

La chute du communisme (1985-1991)

L’URSS commence à perdre de sa suprématie au moment où Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir. A ce moment là déjà, l’économie soviétique est dans une mauvaise passe avec des résultats plus que catastrophiques, et la réputation de l’URSS est ternie par ses nombreuses atteintes au respect des droits de l’homme et ses goulags.

C’est dans ce contexte que Gorbatchev tente d’agir en essayant de rétablir la situation économique par le biais de la modernisation. Ainsi, il met en place la glasnost (transparence en russe), qui permettra au gouvernement de ne plus porter atteinte aux droits fondamentaux, ainsi que la perestroïka (restructuration en russe) permettant une gestion plus libérale du pays -les entreprises ont une plus grande possibilité d’initiative. Toutefois, Gorbatchev ne parvient pas à redresser économiquement le pays.

Le contexte change en 1989, lorsque l’URSS est forcée de retirer ses troupes d’Afghanistan, ce qui constitue un échec important pour le communisme. Dès lors, les pays reposant sur les mêmes bases ou démocraties populaires prennent conscience que le communisme n’a aucun avenir certain et vont commencer à s’émanciper progressivement. Les pays revendiquent les uns après les autres leur droit à l’autonomie vis-à-vis de Moscou.

Ainsi en 1990, la Lettonie et l’Arménie annoncent leur indépendance suivie en 1991 par la Géorgie. Peu à peu les pays baltes sortent du giron communiste : la Pologne élit un premier ministre non-communiste, événement inédit depuis que le pays a intégré l’alliance soviétique, la Hongrie élit un nouveau président et le pays devient la République de Hongrie en 1989, ce qui constitue un véritable tournant démocratique pour le pays.

De son côté, l’Allemagne au sort malheureux au sortir de la seconde Guerre Mondiale -divisée en quatre zones d’occupation, trois d’entre elles s’étaient réunies et avaient donné naissance à la RFA- voit la RDA en bien mauvaise posture. Le pays voit le président Honecker démissionner, suite à de nombreuses manifestations. Il laisse sa place à Egon Kreuz. Ce dernier décide d’ouvrir le mur de Berlin : le 9 novembre 1989, le mur s’ouvre et Mikhaïl Gorbatchev n’intervient pas. Cet événement ouvre la porte à de nouvelles dispositions vis-à-vis des deux Allemagne. La première étape dans le processus de réunification commence le 1er juillet 1990, date à laquelle la RDA accepte le Deutschmark comme nouvelle monnaie ainsi que la Constitution de la RFA. Le 3 octobre 1990, les deux Allemagne ne font plus qu’un.

Le coup de grâce sera porté lorsque Boris Eltsine s’empare de la direction des forces armées alors que Gorbatchev est en vacances. Ce dernier, suite à l’échec de ses réformes, mais aussi suite à ces événements donne sa démission le 25 décembre 1991.