On ne cesse de vous le répéter, mais les concours sont des épreuves difficiles auxquelles beaucoup de candidats participent, c’est pourquoi l’originalité de certaines copies ou de certaines prestations orales n’en est que plus valorisée. Nous vous proposons ici des pistes de travail pour apprendre à vous démarquer en épreuve d’anglais… Bonne lecture !

En colle/en essai

1. Objectif discussion

Ayez en tête de passer un bon moment, avec un « objectif discussion » ou « objectif échange », plutôt qu’un « objectif note ». Gardez à l’esprit que, généralement, si vous passez « un bon moment » en colle, cela doit être partagé par l’examinateur également, car il est humain. Envisagez l’épreuve comme un moyen de progresser, d’apprendre et de discuter avec une sorte de professeur particulier (possédant souvent des connaissances pointues sur le monde anglo-saxon), plutôt que comme 40 minutes de torture auxquelles vous souhaitez mettre fin au plus vite.

De toute manière, pendant la durée de l’épreuve, vous êtes parti pour 40 min, donc autant essayer de passer le moment le plus agréable possible, en faisant passer dans le même temps un bon moment à l’interlocuteur. Vous serez toujours plus à l’aise si vous prenez l’habitude de sourire, de parler calmement, de poser des questions lors de la seconde partie de l’épreuve, car l’initiative et la proactivité d’étudiants intéressés sont évidemment plus appréciées que la passivité de certains autres élèves (futurs candidats).

2. Convoquer les connaissances adaptées à la problématique

Rappelez-vous que tout sujet n’est pas choisi au hasard, on retrouve toujours des notions clés (implicites ou explicites) qu’il convient d’aborder dans l’analyse puis dans le commentaire. Lorsqu’on tombe sur un sujet vraiment difficile, paraissant impossible à traiter, il faut prendre du temps pour creuser au fond de soi (notre opinion sur un sujet peut facilement nous aider à en saisir les enjeux) afin de rechercher des notions que l’on a pu aborder en cours pour se raccrocher à quelques connaissances et données factuelles spécifiques au monde anglo-saxon.

Gardez en tête qu’on a tous quelque chose à dire sur n’importe quel sujet, même sans être un expert. De plus, on peut aller chercher des ressources dans toutes les matières vues en cours (à condition bien sûr de fonctionner au cas par cas et de ne pas transformer une colle d’anglais en une colle de philo ou géopo).

Attention cependant à ne surtout pas tomber dans le hors sujet, en remplaçant un sujet par un autre que l’on a étudié en classe et qui y ressemble un peu. On attend de vous une problématique précise, la moins vague ou « fourre-tout » possible, qui est adaptée au problème posé par l’auteur de l’article et à laquelle vous répondrez dans un plan clair, concis et qui se précise lorsque l’on y apporte des détails (seulement ceux en rapport avec le sujet, même si une certaine marge d’ouverture est possible). 

3. Construire un plan original

Privilégiez toujours un plan qui se démarque. Plus facile à dire qu’à faire, mais c’est bien là le secret d’une copie qui se détache du reste de ses congénères. Il faut à tout prix éviter les plans binaires en deux parties du style « pros and cons », ou « c’est bien, mais en fait c’est pas bien », qui possèdent peu de dimension profonde et peu de matière intéressante à creuser. En culture générale, en ESH ou en HGG, vous appliquez pourtant les schémas de dissertation « thèse/antithèse/synthèse », ou les plans thématiques, alors pourquoi ne pas continuer sur cette lancée en langues ? De même, la rédaction du plan du développement peut se faire de la même manière qu’un plan de synthèse de texte, car rassembler un tel corpus de textes a pour objectif de répondre à une problématique, ce qui est une démarche très similaire à celle que vous engagez en épreuve de langues.

Concernant la troisième partie du développement, essayez de travailler sur un aspect du sujet qui vous tient vraiment à cœur, car c’est la partie sur laquelle on peut se lâcher un peu plus et espérer se démarquer de nos pairs. Pour cela, pas de conseil magique, il faut faire parler votre propre curiosité pour rechercher ces exemples inédits qui surprendront l’examinateur (certaines vidéos sur YouTube ont un format court, adapté à une démarche d’apprentissage rapide de notions clés).
Par exemple, ayez en tête les grandes lignes de l’histoire de la publicité (The History of Advertising), cela peut toujours servir et ça vous prépare déjà aux apprentissages dispensés en école de commerce.

4. Confronter tous les points de vue

Envisagez le débat comme s’il se déroulait face à vous, avec tous ses tenants et aboutissants, de sorte à creuser le sujet au maximum et ne pas vous sentir frustré d’avoir oublié d’aborder une dimension du sujet. Ne négligez surtout pas votre propre avis sur la question posée, sans toutefois tomber dans le monologue du « moi je pense que… ». D’un autre côté, essayez de vous mettre à la place de quelqu’un qui penserait d’une manière diamétralement opposée à la vôtre, de manière caricaturale.

Faites ensuite la synthèse de ces différents points de vue, déterminez les limites et les extrêmes du débat et proposez ensuite une solution plus nuancée qui montre que tout n’est pas blanc ou noir (encore une fois, sans tomber dans le plan binaire, qui malgré tout peut être un moyen de vous aider à construire la réflexion, mais ne saurait être la fin et l’objectif de votre raisonnement).

À l’inverse, il ne faut surtout pas essayer d’être complètement exhaustif sur une question, mais plutôt détailler chaque point important que l’on aborde sans le survoler, afin d’éviter de faire une liste ou un catalogue d’éléments de réponse qui s’amoncellent et n’ont pas de lien (travaillez donc également les transitions entre chaque partie, chaque sous-partie et chaque exemple ou item). Sinon, l’examinateur va lui aussi être frustré et penser que vous ne connaissez pas le sujet et que vous cherchez seulement à remplir votre plan pour gagner du temps.

5. Fonctionner par ordre de priorité

Maîtrisez les bases avant tout (verbes irréguliers, prépositions, conjugaison simple, mots de liaison…). En effet, on se fait toujours rattraper sur ce que l’on pense être des détails acquis, mais qui mériteraient bien souvent des révisions fréquentes.
En tant qu’étudiant, on a souvent tendance à se compliquer la vie en rédigeant avec des structures grammaticales tordues (que l’on ne maîtrise d’ailleurs pas toujours et qui compliquent la compréhension du correcteur), alors qu’il suffit parfois d’
aller au plus simple et d’éviter une syntaxe douteuse ou bancale.

Ayez en tête que, dans l’ordre d’importance (et aussi chronologique), l’examinateur cherche :

1. à vous comprendre : même si ce que vous dites n’est pas révolutionnaire, c’est toujours mieux d’aller au plus simple et au plus clair, plutôt que d’essayer d’intéresser ou d’impressionner quelqu’un qui ne vous comprend pas du tout. L’examinateur n’est pas là pour faire l’effort de vous comprendre, cela va le fatiguer et le désengager davantage de la lecture ou de l’écoute de votre travail.

2. à vous évaluer : un correcteur aguerri cherchera à déterminer la « catégorie de copies » dans laquelle vous vous situez. Des fautes basiques vous feront directement retomber dans le bas du panier, aussi intéressants que vos exemples et idées puissent être.

3. à apprendre de nouvelles choses : que ce soit pour comprendre votre profil en épreuve orale, ou bien pour apprendre des faits intéressants dans votre copie, l’examinateur valorisera toujours un candidat qui lui fait découvrir des idées différentes du blabla habituel.

En traduction

1. Travailler son vocabulaire de manière efficace

Ce conseil peut paraître assez basique, mais apprenez du vocabulaire précis et assurez-vous que vous connaissez le sens exact de chaque mot pour éviter un faux-sens ou un contresens qui tacherait votre copie. Il ne faut pas apprendre du vocabulaire pour s’encombrer la tête avec plein d’éléments, mais plutôt faire en sorte que les nouveaux mots s’ancrent dans notre esprit avec la sémantique exacte.

Et dans un second temps, il faut apprendre à varier le vocabulaire avec ses nuances, pour chercher à se démarquer.

2. Appliquer la méthode de la déduction ou de la substitution

Si vous ne possédez pas le vocabulaire nécessaire, mais que vous voulez devenir un as en traduction, il va d’abord falloir devenir un expert en déduction. Mais comment s’en sortir lorsque l’on ne connaît pas ce mot particulier qui donne tout son sens à une phrase ?

Premier conseil : dans le doute, traduisez par un synonyme ou un terme générique. La perte de sens ne vous accordera pas tous les points, mais il faut à tout prix éviter d’ignorer le problème en ne traduisant pas du tout le terme.

Deuxième solution (la meilleure) : il faut apprendre à analyser le registre afin de deviner le sens dans le contexte et grâce à l’ambiance. Pour cela, pas de secret : de l’entraînement, en vous confrontant à des textes de grande difficulté pour vous préparer à l’inconnu… Vous pouvez par exemple lire des livres en langue étrangère (pas seulement en anglais) pour comprendre les mécanismes et récupérer les automatismes de la déduction en contexte.

3. Bien se relire

Relisez-vous. La relecture d’une copie est la partie la plus importante de toute épreuve. Imaginez une seconde que vous ayez oublié d’écrire une ligne entière en passant de votre brouillon à votre copie, le travail rendu n’a alors plus de sens et c’est une perte de plus-value énorme.

Lors de la phase de relecture, qui doit constituer une partie conséquente de la répartition du temps de l’épreuve, posez-vous de vraies questions et n’en faites pas une simple formalité. Il faut une relecture proactive (avant et pendant la rédaction), active (pas passive) et réactive (savoir comment réagir lorsqu’on repère une erreur ou une coquille). Il faut notamment faire attention à ne pas oublier de traduire certains mots (ce qui pourrait être considéré comme un oubli ou un refus de traduction) et repérer les étourderies en étant, dès la rédaction, très attentif aux plus grosses erreurs à ne pas faire.

En partie entretien d’anglais

1. Savoir parler de soi

Travaillez vos pitchs (de différentes durées et intensités) et la manière dont vous vous mettez en avant lors d’un éventuel entretien en école.

On parle de « Power of Three » pour désigner les trois concepts majeurs dont vous souhaitez qu’un auditeur se rappelle à l’issue de votre discours. Renseignez-vous également sur l’« elevator speech », qui est un pitch si court qu’il doit permettre à votre interlocuteur de vous connaître le temps d’une présentation équivalente à la durée d’un trajet d’ascenseur.

En ce qui concerne le contenu, il suffit d’effectuer un travail sur vous-même, afin de vous connaître au mieux et de pouvoir rebondir après des questions parfois tordues.

2. Ne jamais s’arrêter de pratiquer

Travaillez la compréhension et l’expression orale pour qu’elles deviennent un réflexe. Apprenez à parler tout seul ou pratiquez avec des camarades en leur demandant de vous corriger s’ils le peuvent. Dans la douche, chez vous, partout. Chantez, ayez des discussions avec vous-même, rédigez vos « to-do lists » en anglais, lisez l’actualité et écoutez la radio anglaise. Prenez aussi l’habitude de ne pas utiliser de sous-titres français lorsque vous regardez une série, pour habituer votre cerveau à l’incompréhension.

De plus, un bon accent ne viendra pas tout seul, il faut pratiquer encore et encore en répétant les mots entendus, en se corrigeant et éventuellement en s’enregistrant avec son téléphone.

Voilà, espérons qu’avec tous ces conseils, vous pourrez vous projeter un peu mieux dans les attentes des jurés… Bonne chance !