Anglais

Si une maîtrise irréprochable de la grammaire anglaise est indispensable pour réussir un essay ou une colle, les correcteurs recherchent aussi chez les candidats une connaissance approfondie de la civilisation anglo-saxonne. Quoi de mieux alors que de connaître quelques grands classiques de la littérature britannique et américaine et de savoir les utiliser à bon escient dans une copie ? Retour dans cet article sur huit œuvres qui peuvent nourrir ta réflexion sur les grands thèmes de civilisation.

#1. Brave New World, A. Huxley, 1932

Résumé : Dans ce roman dystopique, Aldous Huxley présente une vision cauchemardesque du futur, décrivant une société dominée par le « World State », un gouvernement unifié qui administre la quasi-totalité de la planète. Dans cette société, les émotions des individus sont conditionnées dès leur plus jeune âge et les relations ne durent pas parce que « chacun appartient à tous les autres » (every one belongs to everyone else). Les religions ont disparu et l’être suprême est devenu… Henry Ford. Les êtres humains sont créés en laboratoire et clonés. L’ensemble de la société est compartimentée en castes conditionnées de différentes manières.

Comment l’utiliser ? Comme nombre de dystopies, Brave New World pousse à l’extrême les défauts de la société dans laquelle évolue l’auteur. Ici, le totalitarisme, le consumérisme, la surpopulation et les dérives de la science sont largement dénoncés. Dans ce monde, le bonheur est officiellement obligatoire mais n’est pourtant pas réellement présent. Maîtriser cet ouvrage peut donc s’avérer utile pour traiter des sujets tournant autour de la question du progrès (industriel ou scientifique) ou interrogeant la place de l’État dans la société. On peut facilement rapprocher l’œuvre d’Huxley d’un autre roman dystopique, tout aussi célèbre : celui de George Orwell, 1984, qui évoque plusieurs thèmes similaires.

Vocabulaire à retenir

– nightmarish : cauchemardesque

– a class system : un système de castes

– a dystopia : une dystopie

#2. Animal Farm, G. Orwell, 1945

Résumé : Ce roman satirique de George Orwell prend la forme d’une fable politique imaginée à partir des évènements de la révolution bolchévique de 1917 et la prise de pouvoir de Joseph Staline. L’ouvrage met en scène un groupe d’animaux qui renversent le système d’exploitation humain auquel ils étaient soumis pour tenter d’instaurer un régime égalitariste à la place. Mais les cochons, décrits comme avides de pouvoir, trahissent ces idéaux initiaux, concluant que « tous les animaux sont égaux, mais que certains sont plus égaux que d’autres ».

Comment l’utiliser ? À travers ses personnages animaux, Orwell dénonce les dérives d’un socialisme condamné à devenir totalitaire et profondément injuste, ainsi que la tendance humaine à l’asservissement. La métaphore animale permet d’interroger le rapport entre les hommes, divisés en couches sociales, là où les animaux sont divisés en espèces. Ce grand classique de la littérature peut à cet égard s’avérer très utile pour traiter le thème de Culture Générale de l’année sur l’animal !

Vocabulaire à retenir

– totalitarianism : totalitarisme

– to overthrow : renverser

– egalitarian : égalitaire, égalitariste

#3. Frankenstein: or, the Modern Prometheus, M. Shelley, 1818

Résumé : Ce roman épistolaire de Mary Shelley a donné naissance à l’un des personnages les plus emblématiques de la littérature britannique. Il raconte l’histoire d’un savant suisse, Victor Frankenstein qui, cherchant à créer la vie, crée finalement un monstre hideux qu’il finit par abandonner. Ce dernier, bien qu’intelligent, se voit mis au ban de la société en raison de son apparence. Il survit, mais complote pour prendre sa revanche contre son créateur qui l’a abandonné. La méchanceté humaine aura finalement eu raison de lui.

Comment l’utiliser ? Ici encore est posée la question du progrès infini de la science, de l’hybris qui pousse l’homme à vouloir se faire Dieu et créateur de vie, d’où d’ailleurs le sous-titre de l’ouvrage qui renvoie au mythe de Prométhée. Mary Shelley montre également les conséquences de l’exclusion sociale dont est victime le monstre, suggérant dans la lignée de Rousseau que l’homme naît bon, mais que la société le corrompt. Ainsi, l’auteure met en évidence la ligne bien mince qui sépare l’humanité de la monstruosité.

Vocabulaire à retenir

monstrosity : monstruosité

#4. Gulliver’s Travels, J. Swift, 1726

Résumé : Ce roman narre quatre aventures de Lemuel Gulliver, chirurgien de marine voyageant à travers le monde. Chaque lieu que découvre le personnage principal est éminemment caricatural, ce qui permet à l’auteur une satire des défauts humains. Gulliver découvre d’abord l’île de Lilliput, dont les habitants minuscules font perpétuellement la guerre pour une affaire d’œuf à la coque. À Brobdingnag, il découvre ensuite une société peuplée de géants, puis poursuit son voyage sur des îles du Pacifique où il rencontre des pédants obsédés par l’argent et l’impôt. Il finit son périple dans une société où des chevaux intelligents ont domestiqué les hommes. Lorsqu’il rentre en Angleterre, Gulliver, dégoûté par les hommes, quitte sa famille et achète des chevaux avec lesquels il finit sa vie.

Comment l’utiliser ? Dans chaque monde que découvre Gulliver, les habitants symbolisent certains représentants de la société anglaise de l’époque. Chacun en prend pour son grade : hommes politiques assoiffés de pouvoir et de guerre, scientifiques, littéraires… En moquant les caractères humains, J. Swift cherche à montrer que le progrès social, moral et politique est possible à condition d’être lucide sur ses défauts.

Vocabulaire à retenir

a surgeon : un chirurgien

a remote island : une île perdue, éloignée

sly, cunning : sournois, fourbe

#5. The Great Gatsby, F. S. Fitzgerald, 1925

Résumé : L’histoire de ce roman tourne autour du personnage de Jay Gatsby, un jeune millionnaire américain dans les années 1920. Vivant dans la débauche, obsédé par l’argent et par une jeune femme répondant au nom de Daisy, Gatsby s’est enrichi grâce à des activités illégales, notamment la contrebande d’alcool. Il meurt finalement dans l’indifférence générale de ceux qui l’ont connu.

Comment l’utiliser ? En plongeant son lecteur dans les arcanes du monde aristocratique, Fitzgerald montre en réalité les limites du rêve américain. Si Gatsby incarne la figure emblématique du self-made-man, il demeure exclu du milieu auquel appartient Daisy, c’est-à-dire un monde clos où les nouveaux riches des années vingt n’ont pas leur place. Avec la mort du personnage principal, c’est donc tout le mythe de « l’American Dream » qui s’effondre. Pour approfondir ce thème, tu peux notamment regarder l’adaptation cinématographique de ce livre (avec Leonardo DiCaprio dans le rôle de Gatsby) ou encore lire un autre ouvrage qui évoque les limites du modèle américain : Death of a Salesman, écrit par Arthur Miller en 1949.

Vocabulaire à retenir

to go from rags to riches : passer de la misère au luxe

to strike it rich : devenir riche

The Roaring Twenties : les années 1920 aux États-Unis

#6. The Scarlet Letter, N. Hawthorne, 1850

Résumé : La lettre écarlate est l’un des premiers grands romans de la littérature américaine. Il relate l’histoire d’Hester Prynne, une jeune femme tombée enceinte après un adultère. On la force alors à porter une lettre A (symbole de l’adultère) écrite en rouge sur sa robe. Hester souffre alors des mœurs puritaines de la société dans laquelle elle évolue.

Comment l’utiliser ? Roman historique et pamphlet virulent contre la société puritaine, l’œuvre d’Hawthorne anticipe en un sens le féminisme moderne, exaltant la liberté individuelle (et notamment féminine) face aux restrictions abusives de la religion et des coutumes sociales, et récusant la culpabilisation excessive de l’adultère. L’auteur pointe du doigt l’hypocrisie d’une telle société, montrant d’ailleurs que son personnage principal n’est pas plus coupable que les autres.

Vocabulaire à retenir

adultery : adultère

a child born out of of wedlock : un enfant bâtard

a puritan : un puritain

scarlet : rouge, écarlate

#7. Invisible Man, R. Ellison, 1952

Résumé : Le narrateur de cette œuvre est un jeune garçon noir sans nom et vivant dans des conditions insalubres. Il se sent invisible, estimant que les gens ne voient en lui que sa couleur de peau.  Après avoir déménagé à New York, il se réfugie dans un trou creusé dans le sol à l’écart de la société, à la recherche de son identité.

Comment l’utiliser ? L’œuvre d’Ellison est une référence clé pour évoquer les questions raciales aux États-Unis. L’invisibilité du personnage lui ôte en effet toute identité, le regard de la société sur sa couleur de peau le dépossède de lui-même. Le masque social que ce personnage doit porter et la réalité sociale qu’il doit subir constituent ainsi une approche sociopolitique particulièrement intéressante de la question raciale aux États-Unis.

Vocabulaire à retenir

nameless : anonyme

#8. A Dry White Season, A. Brink, 1979

Résumé : Ce roman se déroule à Johannesbourg, en Afrique du Sud, pendant l’Apartheid. Ben du Toit et sa femme Susan vivent paisiblement avec leurs deux enfants, se souciant peu des questions raciales qui déchirent le pays. Mais ce professeur d’histoire se révolte lorsque son jardinier noir, Gordon, et son jeune fils, Jonathan, sont arrêtés, torturés et tués en raison de leur couleur de peau.

Comment l’utiliser ? L’œuvre d’André Brink est une référence incontournable pour évoquer l’Apartheid, tout comme le célèbre film de Clint Eastwood, Invictus. L’œuvre s’appuie sur une réalité historique terrifiante et insiste ainsi sur la violence du combat racial en Afrique du Sud.

Vocabulaire à retenir

to be discriminated against : subir une discrimination

a gardener : un jardinier

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