La crise sanitaire liée au coronavirus prend énormément de place dans l’actualité et occulte complètement une grande partie des faits qui se passent dans le monde. Il est donc difficile de continuer à suivre l’actualité autre que celle liée à la pandémie. On t’a donc préparé une série d’articles pour t’aider à t’y retrouver et te décrypter l’actualité allemande des derniers mois.

Aujourd’hui, on s’intéresse au scandale financier qui secoue l’Allemagne depuis maintenant quelques mois : le scandale Wirecard. Il n’est pas sans rappeler le précédent scandale Volkswagen, tant par l’ampleur de la fraude que par la remise en question des institutions de surveillance allemandes. On te résume ici l’affaire en trois points.

Présentation de l’entreprise

Ancienne start-up créée près de Munich en 1999, Wirecard se donne pour mission de garantir les règlements de transactions en ligne par des entreprises, comme des agences de voyages, des compagnies de transport, des commerces en ligne… Wirecard gagne son argent en touchant pour chaque transaction une prime de risque : elle assure que les commerçants vont bien être payés, qu’importe le moyen de paiement du client (téléphone, PayPal…).

Le fleuron allemand de la fintech

Depuis sa création, l’entreprise a connu une croissance importante, encore plus avec la crise de 2008, quand les grandes banques traditionnelles se sont vues déchues. Aujourd’hui, Wirecard compterait plus de 300 000 entreprises qui lui font confiance et qui font appel à ses services. Au plus haut de son activité, l’entreprise est cotée en Bourse (Dax) à 23 milliards d’euros, ce qui équivaut à la cotation de la Deutsche Bank (avec cependant un chiffre d’affaires et un nombre d’employés bien moindre).

La révélation de la fraude

En janvier 2019, le Financial Times révèle des malversations comptables à des sociétés asiatiques. Fin juin 2020, le groupe reconnaît que les 1,9 milliard d’euros manquant dans ses comptes n’avaient finalement jamais existé. L’entreprise a trafiqué ses chiffres et a réussi à passer entre les mailles du filet des services de supervision financière du pays, notamment la BaFin. Cette fraude remet complètement en question la réelle efficacité de la BaFin et du ministère des Finances allemand, qui n’ont pas su déceler et dénoncer l’opacité des résultats de Wirecard, la fraude étant pourtant d’une ampleur sans précédent. Le groupe a très rapidement perdu 98 % de sa valeur en Bourse et dépose le bilan.