Le rêve américain (the American Dream) est l’un des grands idéaux des États-Unis. Ce concept prône la réussite sociale et l’égalité des chances. C’est pour cela que les Américains appellent ce pays the land of opportunities. Cependant, avec l’accumulation des crises économiques, sociales et politiques et les inégalités qui ne font qu’augmenter, ce concept propre aux États-Unis ne semble devenir qu’une illusion.

#1 – Définition : l’histoire de l’American Dream

N’importe quelle personne vivant aux États-Unis, quels que soient son milieu social et ses origines, peut réussir sa vie. Évidemment, cette réussite sociale est favorisée par un modèle économique libéral, des ressources naturelles et le American way of living.

Ainsi, ce concept est devenu si inspirant qu’au XIXe et au XXe siècle, une grande vague migratoire européenne arriva avec l’espoir de trouver une meilleure vie chez l’oncle Sam. En effet, beaucoup d’Irlandais et d’Italiens ont voulu fuir la crise économique de leur pays afin de trouver un emploi stable.

Par conséquent, le pays a connu plusieurs grandes vagues migratoires, dont celle du Mexique et des autres pays de l’Amérique centrale.

Cet idéal a aussi contribué au développement de l’économie américaine et de sa mixité sociale. C’est pour cela que le terme Melting Pot a été créé, pour montrer que tous ceux qui émigrent aux États-Unis peuvent s’intégrer et devenir Américains.

Ainsi, l’idée du self-made-man est devenue l’une des principales images que l’on attribue à ce concept. En effet, les histoires de réussite sociale s’accumulent, avec Henry Ford, ouvrier d’une usine qui devient le créateur de l’un des plus grands constructeurs automobiles et Rockefeller, le fondateur de l’une des plus grandes entreprises pétrolières du monde et premier milliardaire de l’époque contemporaine. On peut aussi prendre des exemples plus récents comme Steve Jobs, le créateur d’Apple.

#2 – Une désillusion

Au cours du XXIe siècle, le pays a connu plusieurs crises. Ainsi, ce modèle semble s’estomper non seulement pour ceux qui veulent s’installer aux États-Unis mais aussi pour les Américains.

Pour les Américains

Depuis la crise des subprimes, il y a eu une véritable désillusion et une perte de confiance en l’efficacité du modèle américain. Pour expliquer cette désillusion, il faut comprendre la raison de cette crise. Le marché immobilier américain utilisait le rêve de tout Américain d’avoir sa propre maison grâce aux prêts immobiliers.

Par conséquent, les Américains se sont sentis trahis car le système a utilisé leurs rêves pour s’enrichir, jusqu’à ce que la crise éclate, où des milliers d’Américains ont perdu leur maison et leur emploi. Plusieurs mouvements contre ce système ont alors éclaté, dont celui des 99% of Americans. 

De surcroît, les inégalités dans ce pays n’ont fait qu’augmenter. En 2019, d’après Bloomberg, 1 % des Américains les plus riches ont une fortune sur le point de dépasser celle des classes moyennes et moyennes supérieures.

En outre, de plus en plus de grands problèmes sociaux font surface, comme les coûts énormes des universités américaines, un système de santé qui n’est pas accessible à tous et des problèmes de discrimination. Tout cela remet en question l’égalité des chances promue par le rêve américain.

Si tu cherches un film intéressant qui adopte ce point de vue, il y a le film Take Shelter de Jeff Nichols. Ce film dépeint une Amérique profonde délaissée, où les Américains se méfient des autres.

Pour les immigrés

En effet, même si les États-Unis ont été vus comme un pays d’accueil où chacun pouvait s’intégrer facilement afin d’assurer un avenir pour sa famille, cette situation a changé, notamment pour les immigrés venant d’Amérique latine.

Plusieurs politiciens veulent limiter l’immigration illégale des Latino-Américains souhaitant fuir la misère et la violence. Le président Donald Trump avait même le projet de construire son fameux mur à la frontière avec le Mexique.

On peut aussi dire que le rêve américain brise les rêves de certains immigrés, comme les fameux Dreamers. Ce sont 800 000 jeunes immigrés illégaux qui ont reçu un visa de travail de deux ans afin de s’intégrer aux États-Unis. Toutefois, cette réforme a été suspendue par Donald Trump en 2017.

#3 – La fin du rêve américain ?

La situation à laquelle les États-Unis font face marque la possible fin du rêve américain. Le pays se divise actuellement sur différents sujets, comme la discrimination, l’immigration et l’environnement. Cette crise sociale est exacerbée par un président populiste qui ne fait que diviser le peuple avec ses opinions radicales.

Face à cette situation, the American Dream ne semble être qu’un mythe. L’économiste Joseph Stiglitz dénonce un système injuste pour les classes défavorisées. Il ajoute même que les États-Unis restent la seule économie avancée à « ne pas reconnaître le droit basique à la santé ».

De surcroît, de plus en plus de pays remettent en question la puissance américaine. Cela montre qu’il est possible que dans quelques années elle sera probablement dépassée. Le modèle américain sera donc vu comme obsolète et le rêve américain comme un vestige d’un passé lointain.

Ainsi, le rêve américain est aujourd’hui trop beau pour être vrai. C’est plutôt un idéal pour promouvoir une culture et développer une économie afin de devenir la superpuissance que l’on connaît aujourd’hui.

Cependant, on ne peut pas nier que cet idéal reste un véritable symbole de l’hégémonie américaine.

#4 – Les films pour travailler son anglais et comprendre le rêve américain

Pour mettre un peu de concret sur ce qu’est l’American Dream, et impressionner le jury en ajoutant quelques références cinématographiques, quoi de mieux qu’une petite filmographie sur le sujet ? Tu retrouveras dans ces films, le mythe du rêve américain et parfois même ses désillusions…

1- In America

In America

Année de sortie : 2002

Réalisateur : Jim Sheridan

Casting : Paddy Considine, Samantha Morton, Sarah Bolger, Emma Bolger, Djim

Synopsis : Après la perte tragique de leur fils, Johnny et Sarah décident de quitter l’Irlande accompagnés de leurs deux fillettes. En quête d’une vie nouvelle, ils s’installent à New York où leur rencontre avec un artiste tourmenté changera leur existence à jamais.

2- Arizona Dream 

Arizona Dream

Année de sortie : 1993

Réalisateur : Emir Kusturica

Casting : Johnny Depp, Jerry Lewis, Faye Dunaway, Lili Taylor, Vincent Gallo, Pau

Synopsis : Installé à New York après la mort de ses parents, Axel Blackmar mène une vie heureuse, recensant les poissons pour le compte du département de la pêche et de la chasse. Mais son oncle Leo, vendeur de voitures en Arizona sur le point de se remarier, le rappelle pour lui servir de témoin et, espère-t-il, de repreneur. Sur place, Axel va se retrouver balloté entre ses propres rêves, ceux de deux femmes, ceux de son oncle…

3- There will be blood 

There Will Be Blood

Année de sortie : 2007

Réalisateur : Paul Thomas Anderson

Casting (acteurs principaux) : Daniel Day-Lewis, Paul Dano, Kevin J. O’Connor, Ciarán Hinds, Dillon Fr

Synopsis : Au début du XX° siècle, Daniel Plainview s’installe avec son fils à Little Boston, une petite ville de Californie, persuadé qu’il y fera fortune grâce aux quantités phénoménales de pétrole qu’elle recèle. Bientôt leur succès va susciter tensions et jalousies, dans une ville où chacun lutte pour survivre. L’unique distraction est l’église animée par le charismatique prêtre Eli Sunday, qui exerce une influence grandissante sur la communauté. Une lutte sans merci va s’engager entre les deux hommes, jusqu’aux confins de la folie… 

4- A most violent year

A Most Violent Year

Année de sortie : 2014

Réalisateur : J.C. Chandor

Casting : Oscar Isaac, Jessica Chastain, David Oyelowo, Alessandro Nivola, Albe

Synopsis : New York, 1981. Un immigré tente de faire fortune grâce au pétrole mais il se heurte à la violence, à la corruption et à la dépravation de l’époque.

5- La chevauchée fantastique 

La Chevauchée fantastique

Année de sortie : 1939

Réalisateur : John Ford

Casting : Claire Trevor, John Wayne, Andy Devine, John Carradine, Thomas Mitche

Synopsis : Dans la diligence pour Lordsburg voyagent une prostituée au grand cœur, un médecin alcoolique, un négociant en whisky, une femme enceinte, un joueur, un banquier malhonnête, un shérif et son prisonnier. Leur voyage est long et éprouvant, et chacun y révèle sa vraie nature sous la menace de l’attaque des Indiens…

6- Nomadland 

Année de sortie : 2020

Réalisatrice : Chloé Zhao

Casting : Frances McDormand, David Strathairn, Gay DeForest

Synopsis : Après l’effondrement économique de la cité ouvrière du Nevada où elle vivait, Fern décide de prendre la route à bord de son van aménagé et d’adopter une vie de nomade des temps modernes, en rupture avec les standards de la société actuelle. De vrais nomades incarnent les camarades et mentors de Fern et l’accompagnent dans sa découverte des vastes étendues de l’Ouest américain.

Vocabulaire

  • Self-made-man : self-made-man (en effet, c’est un anglicisme)
  • Le rêve américain : American Dream
  • Désillusion : disenchantment/disappointment
  • Perspective : prospect
  • Le rêve américain semble s’estomper : the American Dream seems to be fading away
  • Méfiant : wary
  • Obsolète : obsolete
  • Perdre confiance dans le système : lose faith in the system
  • Immigré sans papiers : illegal immigrant
  • Mixité sociale : social mix/social diversity
  • L’écart entre les très riches et les plus pauvres ne fait qu’augmenter : the gap between the rich and the poor is getting wider

Profites-en pour jeter un coup d’œil à cet article sur la post-vérité et sur cet article sur la politique extérieure de Donald Trump pour devenir un incollable de l’histoire américaine et l’effondrement de l’American Dream.

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