Texte à traduire

“Pretty good joke, pretty good joke”, said Buliard, amiably. Suddenly, he clapped the stranger on his knee. “Sa-ay, you aren’t in plastics, are you ? Here I’ve been blowing off about plastics, and for all I know that’s your line.”

“My line ?” said the stranger crisply, laying down his book. “Sorry – I’ve never had a line. I’ve been a drifter since the age of nine, since Edison set up his laboratory next to my home, and showed me the intelligence analyser.”

“Edison ?” said Bullard. “Thomas Edison, the inventor ?”

“If you want to call him that, go ahead, said the stranger.

“If I want to call him that ?” – Bullard guffawed“I guess I just will ! Father of the light bulb and I know what all.”

“If you want to think he invented the light bulb, go ahead. No harm in it.” The stranger resumed his reading.

“Say what is this ?” saif Bullard, suspiciously. You pulling my leg ? What’s this about an intelligence analyser ? I never heard of that.”

“Of course you haven’t” said the stranger. “Mr Edison and I promised to keep it a secret. I’ve never told anyone. Mr Edison broke his promise and told Henry Ford, but Ford made him promise not to tell anybody else – for the good of humanity.”

Bullard was entranced. “Uh, this intelligence analyser”, he said, “it analysed intelligence, did it ?”

“It was an electric butter churn, said the stranger.

Seriously now, Bullard coaxed.

Kurt Vonnegut Jr, “Tom Edison’s Shaggy Dog”, in American Short Stories of Today, Editions Penguin, 1998, p.130-131

Proposition de traduction

– Bonne blague, bonne blague, dit Bullard sur un ton aimable/aimablement. Soudainement, il donna à l’inconnu une tape sur le genou. Dîtes, vous n’êtes pas dans le plastique n’est-ce pas / ne travaillez pas dans le plastique tout de même ? Voilà que je m’époumone sur le plastique, et pour autant que je sache c’est votre domaine / ca fait un moment que je déblatère sur le plastique, et si ça se trouve c’est dans cette branche que vous travaillez.

– Mon domaine ? réplique sèchement l’inconnu en posant son livre. désolé, je n’ai eu de domaine spécifique. Je suis un touche à tout depuis que j’ai neuf ans, depuis qu’Edison installa son laboratoire à côté de chez moi et me montra sa machine à mesurer l’intelligence.

– Edison ? s’exclama Bullard, Thomas Edison, l’inventeur ?

– Si vous souhaitez l’appeler comme ça allez y, dit l’inconnu / Si ça vous chante de l’appeler comme ça, répondit l’inconnu.

– Si je souhaite l’appeler comme ça ? s’exclaffa Nullard. J’imagine que c’est ce que je ferai ! Le père de l’ampoule électrique et de je ne sais quoi d’autre.

– Si vous voulez croire qu’il a inventé l’ampoule, c’est votre droit ! Il n’y a pas de mal à ça. L’inconnu reprit sa lecture.

– Dîtes, qu’est ce que c’est que tout ça ? demanda suspicieusement Bullard. Vous vous moquez de moi / vous me faites marcher ? Qu’est ce que c’est que cette histoire d’analyseur de l’intelligence ? Je n’en ai jamais entendu parler !

– Evidemment que vous n’en avez jamais entendu parler, répliqua l’inconnu. Mr Edison et moi avons promis de garder le secret. Je n’en ai jamais parlé à qui que ce soit. Mr Edison a rompu sa promesse et en a parlé à Henry Ford, mais Ford lui fit promettre de ne jamais en parler à quelqu’un d’autre, pour le bien de l’humanité.

Bullard était captivé : “hum, cet analyseur d’intelligence, reprit-il, ça analyse l’intelligence n’est-ce-pas ?”

– C’était une baratte électrique, dit l’inconnu.

– Non, sérieusement / bien sûr… répondit Bullard d’une façon enjôleuse / en tentant de l’amadouer.

WARNING : Avant même de commencer cette version, FAITES-MOI CE QUIZZ : tous les soirs s’il le faut, jusqu’à que vous ayez une parfaite maîtrise du passé simple ! Courage, ça finira par venir : il faut vraiment vous entraîner, afficher ça dans votre chambre, faire des petites fiches, écrire au passé simple avec vos potes… Une erreur de conjugaison en français = la pire des impressions donnée au correcteur !

Que retenir de ce thème ?

Cette version présente de nombreuses difficultés, que ce soit par le ton ironique voire étrange, les formulations atypiques ou par le vocabulaire bien particulier. En effet, nous avons du mal à savoir si les protagonistes sont sérieux ou s’ils plaisantent, et nous pouvons même avoir du mal à suivre le fil de leur conversation (qu’est ce que c’est que cette fichue butter churn ?!). Il est donc important de bien lire et relire le texte dans son ensemble afin d’avoir une idée générale des tenants et aboutissants avant de se lancer dans une traduction approximative, et afin de pouvoir adopter le même style du début à la fin (cf rapport de jury).

De plus, l’extrait présente pas mal de formulations typiques”, qui peuvent paraître étrange, il ne faut pas paniquer et analyser tout ça en gardant la tête froide !

Dernier point important, certaines expressions, certains mots, sont repris sur plusieurs phrases, il faut donc bien penser à les traduire de la même façon à chaque fois en français ! (reprise de “line” au début…)

Une sombre histoire de dialogue vient agrémenter le tout : les dialogues en anglais sont symbolisés par des guillemets, alors qu’en français ils le sont par des tirets !

Extrait du rapport de jury

Les textes proposés par le jury pour la traduction répondaient au désir d’évaluer chez les candidats la capacité de percevoir un ton et un style, ceux du langage parlé pour une large part du thème et la totalité de la version, et aussi de saisir une situation entre deux personnages, dans le cas de la version une mystification aux dépens d’un personnage importun et crédule, dans celui du thème la découverte par une jeune Française de l’abolition des distances par la globalisation des services. Il s’agissait donc de restituer ton et style tout en restant exact dans la traduction.

Ce côté idiomatique des textes a manifestement embarrassé bon nombre de candidats, ce qui a conduit les correcteurs à bonifier très largement les bonheurs de traduction autant qu’à pénaliser les inexactitudes. C’est ainsi que des copies qui n’étaient pas parfaites, mais très justes dans leur rendu des dialogues, ont pu obtenir des notes très élevées.

Comme il est constant dans ce concours, les examinateurs ont été très exigeants sur la fidélité aux formes verbales, temps et modes, et d’abord à leur morphologie : quels que soient leurs choix de traduction, les candidats sont censés construire correctement les formes qu’ils choisissent : conditionnels, conditionnels passés, plus-que-parfaits, formes passives et interrogatives, formes passées des verbes irréguliers, et ceci dans les deux langues. Il s’est trouvé beaucoup trop de *réponda, *conclua, *reprenna (sic), il *romput, il ne *tenut pas. Et à ce propos, répétons le conseil donné année après année aux candidats qui ne maîtrisent pas bien le passé simple français : mieux vaut contourner le passé simple au moyen du passé composé que commettre un barbarisme

Vocabulaire

To blow off stream : dire ce qu’on a sur le coeur

To blow off : lâcher tout ce qu’on peut

To blow : exploser / souffler

For all I know : si ça se trouve, pour autant que je sache

Line : domaine d’activité

Crisply : vivement, de façon polie

A drifter : un vagabond

To drift : dériver

Adrift : à la dérive

To resume : reprendre

Entrance : fasciné

To coax someone : amadouer qqun

ATTENTION !!! Stranger ≠ foreigner stranger = inconnu alors que foreigner = étranger

Voici les liens de quizz pour réviser sa grammaire et le vocabulaire :

https://major-prepa.com/anglais/15-structures-phrase-connaitre-par-coeur/

https://major-prepa.com/anglais/10-verbes-a-preposition-a-connaitre-par-coeur-2-pieges-astuces/

https://major-prepa.com/anglais/les-verbes-preposition-pieges-astuces/

Voici l’histoire complète pour ceux que ça intéresse :

http://mestreacasa.gva.es/c/document_library/get_file?folderId=500010784853&name=DLFE-516800.pdf

Voir nos autres corrigés :

CCIP 2011, Version LV1 Anglais

Thème LV1 – Type ECRICOME – Obama & le patriotisme

Thème Type LV1 Ecricome – Article de journal