Retrouvez les deux premiers articles sur les primaires :

Concentrons-nous désormais sur le duel de la présidentielle Trump/Clinton. Voici comment le candidat républicain semble mener sa campagne.

https://www.youtube.com/watch?v=iH5kXAZHfNs

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Diaboliser Hillary Clinton

Tous les jours, Trump attaque Clinton sur les réseaux sociaux et lors de ses discours. « Crooked Hillary »  (Hillary la malhonnête) est devenu son surnom préféré pour qualifier son opposante démocrate.  Voilà le portrait qu’il dresse d’elle :

  • Une hypocrite et menteuse. Selon lui, Hillary a menti plusieurs fois pour se sortir des scandales dans lequel elle s’était enfoncée. Par exemple, pour les emails, elle a affirmé ne pas être au courant qu’elle faisait quelque chose de répréhensible..
  • Une politicienne vendue aux intérêts des lobbys. Si elle a reçu plus de 300 millions de dollars de contributions de campagne, c’est pas pour la charité.
  • … Et corrompue ! Le FBI a refusé de la poursuivre en justice pour l’affaire des emails, preuve qu’elle a le système dans la poche.

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  • Quelqu’un qui n’est pas fiable (not to be trusted) : l’affaire des emails le prouve. Elle a exposé le pays en mettant des informations classifiées à la merci des pirates du monde entier.

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Appuyer là où ça fait mal

Le candidat Républicain n’hésite d’ailleurs pas à déterrer les anciens scandales liés à Clinton, qui ont connu une avancée durant la campagne.

  • Au sujet de Benghazi : Le film de Michael Bay (2016), « 13 Hours » retrace ce qui s’est passé pendant l’attaque du consulat. Ce film a été repris par les Républicains pendant la campagne alors que Clinton tentait justement de laisser cela de côté.
  • Concernant le scandale des emails, le directeur du FBI a déclaré qu’Hillary avait été « extremely careless » en décidant d’utiliser son adresse privée. Néanmoins ils ont renoncé à la poursuivre en justice, ce que Donald Trump a repris.

https://www.facebook.com/DonaldTrump/videos/10157425747050725/

  • D’autres emails ont fuité : il s’agit de ceux de cadres démocrates. La veille de la convention démocrate, WikiLeaks révèle que le parti démocrate penchait en faveur d’Hillary Clinton (the primary was rigged). Les cadres du parti suggéraient d’interroger Bernie Sanders sur sa religion lors d’une interview (il est athée), pensant que cela le pénaliserait auprès des croyants. De même, on a proposé au directeur de la communication du parti une information qui pourrait potentiellement nuire à Bernie.

« Wondering if there’s a good Bernie narrative for a story, which is that Bernie never had his act together, that his campaign was a mess. » — Email dévoilé par WikiLeaks

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Cela a déstabilisé le parti démocrate et entraîné la démission de Deborah Wasserman Shultz, la présidente du parti entachée par l’affaire. Trump n’a évidemment pas hésité à tacler son adversaire à ce sujet :

« The other party – the Democratic Party – nominated the personification of special interest corruption. The Democratic Party rigged the nomination to give it to Hillary Clinton, thus giving the soul of their party this year to the special interests. »

Tenter d’unifier le parti avec l’annonce de son colistier

Donald Trump a choisi Mike Pence (Gouverneur de l’Indiana) pour l’accompagner lors de son éventuelle présidence. Pourquoi lui ? Pence est un Républicain respecté de ses pairs. Ce faisant, Trump choisit de faire un pas vers son parti pour favoriser l’unité.

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Mettre l’accent sur le besoin de sécurité

Face aux menaces terroristes qui aujourd’hui fleurissent même dans les pays occidentaux, on s’inquiète en Outre-Atlantique. Parallèlement, ce sont toujours autant de mass-shootings qui frappent le pays, et parfois d’ampleur croissante (Orlando death toll : 49 people). Trump a alors modifié son slogan « Make America great again » et insiste sur la sécurité avec « Make America safe and great again ». L’homme d’affaire n’hésite pas à jouer sur le biais de la peur, évoquant un « règne de la terreur et de l’oppression » (« reign of terror and oppression ») qu’il se charge d’éradiquer.

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La Convention Républicaine (The Republican National Convention, RNC)

La RNC est en général l’occasion de consolider le parti autour de leur candidat. Pendant plusieurs jours, cadres du parti et proches de Trump ont discouru en sa faveur. Ce fut l’occasion pour le milliardaire de faire de sa famille sa force. Ses enfants Donald Jr, Eric, Tiffany, et sa préférée, Ivanka (c’est grâce à elle que Trump peut espérer se rapprocher de l’électorat féminin), ont tous pris la parole. Sa femme, Melania Trump, a aussi apporté sa pierre à l’édifice. Mais… Cela fut un échec. En effet, son discours reprenait étonnamment des parties d’un discours de Michelle Obama.

Concernant les cadres du parti, certains ont renoncé à soutenir la candidature de Trump (endorsement) comme son ex-rival Ted Cruz.