Théorisée vers la fin du XXe siècle, l’ère post-vérité est devenue l’un des grands concepts résumant notre société et les caractéristiques de ces dernières années.

Cette expression a même été élue mot de l’année 2016 par le dictionnaire Oxford. Ce dernier la définit comme un État où les individus sont plus sensibles à leurs croyances et à leurs sentiments qu’à des faits réels et concrets, c’est-à-dire que les personnes veulent croire à ce qu’elles veulent entendre.

Même si elle a été théorisée au siècle passé, elle est réellement devenue populaire lors de l’élection de Donald Trump et avec l’émergence du terme fake news (infox en anglais).

#1 – Les facteurs déclencheurs

Depuis le début du siècle, on a connu divers bouleversements. Des crises économiques, telles que la crise des subprimes de 2007, ont mis en évidence les faiblesses de notre système et ont affecté la vie quotidienne de plusieurs personnes.

En outre, la multiplication des guerres et des conflits (comme ceux en Iran et en Afghanistan) a contribué à questionner l’idée d’une paix durable.

Les différents scandales de manipulation, comme celui de la NSA qui avait mis sous écoute la totalité des Américains en 2014, provoquent une perte de confiance dans notre système.

Des individus sceptiques, en particulier divers politiciens comme Donald Trump, sont montés en puissance grâce à leur critique du système et à la diffusion de fausses informations.

Cela a donc déterminé le futur d’une grande puissance occidentale : le Royaume-Uni avec le Brexit. Les Anglais ont voté pour le Brexit grâce à la manipulation de Cambridge Analytica. Les peurs des Anglais (l’immigration et le fait que l’UE exacerbe la précarité de certaines régions) ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Ce fut donc en disséminant les peurs de certains que le Brexit a été adopté.

Cela a également facilité la diffusion des théories du complot aux États-Unis. Pour illustrer cela, on peut évoquer le Pizza Gate. Cette théorie du complot prétend qu’il existe un réseau pédophile au sein du parti démocrate américain. Malgré la réfutation de cette théorie, plusieurs y ont cru, car elle faisait une critique d’un parti qui a été au pouvoir depuis longtemps, c’est un acteur qui représente le système actuel.

La perte de confiance facilite donc clairement la diffusion des fake news.

#2 – La démocratie en danger

Ainsi, la plupart des personnes commencent à croire des informations en fonction de leur source (personnalité politique, média…) et non de leur légitimité. Cette situation peut être dangereuse parce que les personnalités influentes peuvent diffuser n’importe quelle fausse information et des centaines de personnes adhérant à leurs idées y croiront. Or, si d’autres acteurs interviennent avec des contre-arguments et des faits concrets, elles diront que ce sont des infox.

On peut presque dire que les individus risquent d’atteindre un état d’ignorance, mais une tout autre forme d’ignorance, car elle est ici voulue et volontaire.

L’intelligence artificielle vient aussi accroître les tensions dans l’ère post-vérité. On observe en effet le développement de nouvelles formes d’infox grâce à l’intelligence artificielle : les deep fakes (le changement de visage d’une personne sur une vidéo).

Certains scénarios catastrophes sont aussi envisagés : plusieurs groupes et institutions pourront manipuler les élections et élire les politiciens qu’ils veulent, grâce au façonnement de l’opinion publique.

On peut donc dire que cela représente un danger pour la démocratie, et par conséquent cela remet en question le rôle des médias comme contre-pouvoir de l’État.

#3 – How can we avoid this?

Pour éviter cette situation grave et alarmante, il existe différentes solutions.

Tout d’abord, au niveau des gouvernements on pourrait mettre en place des « institutions objectives ». Elles réguleraient certaines informations qui peuvent mettre en danger le libre arbitre. Par exemple, on aurait pu mettre en place un organisme de contrôle lors de la manipulation de Cambridge Analytica pour le vote du Brexit.

Ensuite, c’est aux individus de savoir croiser leurs sources, en remettant en question les informations qu’ils perçoivent sur internet ou à la télévision. Mais est-ce réaliste ?

Cependant, toutes ces grandes et belles solutions semblent être bonnes, mais sont-elles applicables ? Est-il possible de créer des institutions réellement objectives et neutres ?

L’ère post-vérité semble être inéluctable et un phénomène propre à notre civilisation actuelle. On peut croire qu’il n’existe pas de véritables solutions pour y faire face, en tout cas pour le moment.

Useful vocabulary

Définition en anglais d’après le dictionnaire Oxford. Post-truth era : relating to circumstances in which people respond more to feelings and beliefs than to facts. In this era of post-truth politics, it’s easy to cherry-pick data and reach any conclusion you like. Une bonne inspiration pour définir ce concept en essai et en khôlle.

Fake news : infox

Ill : un mal

Mistrust of the system : perte de confiance du système 

Conspiracy theory : Théorie conspirationniste/théorie du complot

Deep fake : hyper trucage

An hoax : un canular

Censorship : censure

Beliefs : croyances

Demagoguery : démagogie

Critical mind : esprit critique

Fact-checking : vérification des faits

Manipulation : manipulation

Rumour : rumeur

The subprimes crisis : la crise de 2007

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Pour en savoir plus sur les fake news et Donald Trump, tu peux aller voir l’article sur la relation ambivalente entre Trump et les médias.