politique américaine

Depuis le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, nombreux sont ceux qui critiquent l’exploitation énergétique de Donald Trump.

La politique américaine sur l’énergie a toujours eu une grande influence dans le monde entier. Elle a créé de nombreux déséquilibres dans plusieurs régions. 

Comprendre l’évolution de cette politique permet de comprendre la politique étrangère américaine et aussi l’importance attribuée par le pays aux ressources énergétiques telles que le pétrole. 

#1 – Le pétrole : l’or noir du American way of living

Avant de s’intéresser à la politique énergétique américaine, il serait pertinent de comprendre la valeur, à la fois monétaire et symbolique, que le pétrole représente pour les États-Unis. 

Avant la deuxième révolution industrielle, les États-Unis possédaient plusieurs grandes sources de pétrole, telles que les hydrocarbures du golfe du Mexique. En effet, pendant le XXe siècle, on a connu l’ascension de grandes entreprises pétrolières américaines. La fameuse Standard Oil of Indiana est un bon exemple, son fondateur Rockefeller représente le rêve américain, l’image du self-made man qui a réussi à créer un véritable empire grâce à cet or noir. 

Ainsi, le pétrole était assimilé au modèle américain, et donc au rêve américain, car tout le monde pouvait s’enrichir grâce au pétrole.

Un exemple intéressant pour comprendre l’importance du pétrole aux États-Unis serait le film There will be blood de Paul Thomas Anderson, où l’on voit que le pétrole est un vrai symbole de richesse et de puissance pour les Américains, qui sont prêts à tout pour mettre la main sur cette ressource.

Le pétrole a donc une très grande valeur économique et symbolique pour le gouvernement américain. C’est pour cela que ce dernier a mis en place une vraie politique énergétique pour protéger ses intérêts. 

#2 – La politique américaine sur l’énergie : l’histoire d’une véritable course au pétrole

Comme ce pays devenait de plus en plus puissant, il n’avait plus de ressources suffisantes pour contenter ses particuliers et ses industries. Ainsi, après les années 1960, les USA ont été contraints de trouver des sources étrangères, ce qui fit changer la politique extérieure américaine.

La doctrine Carter 

Pour le gouvernement américain, le fait de dépendre de ressources extérieures était synonyme d’une forme de faiblesse, car le pays était en effet dépendant des puits de pétrole du Moyen-Orient.

Par conséquent, afin d’assurer le maintien et le contrôle de ses ressources, dans les années 80, le président Jimmy Carter a créé la fameuse doctrine Carter. Cette doctrine allait définir la politique interventionniste américaine au Moyen-Orient. En effet, elle donnait le droit aux États-Unis d’employer tout type d’action (que ce soit diplomatique ou militaire) pour protéger leurs intérêts, c’est-à-dire leurs ressources énergétiques. 

Cette stratégie a été mise en place pour empêcher l’URSS de prendre le contrôle du Moyen-Orient lors de la guerre froide.  En implantant des bases militaires, les États-Unis ont assuré leur hégémonie dans le golfe persique. Cependant, même si le but officiel était de contrer l’URSS, après la fin de la guerre froide, les États-Unis ont maintenu le contrôle du golfe persique, ce qui leur facilita le contrôle de plusieurs grands puits de pétrole de la région. 

La doctrine Bush

La doctrine Bush a joué un grand rôle dans la déstabilisation de la région du Moyen-Orient. Elle est caractérisée par les interventions militaires au Moyen-Orient du président George H. Bush, la fameuse opération tempête du désert, et de George W. Bush, avec son intervention en Irak pour détruire « les armes de destruction massive ».

Même si, au premier abord, le but de ces interventions était d’assurer la stabilité de la région et de lutter contre le terrorisme, certains disent que c’était une « politique énergétique déguisée ». Or, on sait tous qu’un déséquilibre géopolitique au Moyen-Orient peut affecter le cours du pétrole. On l’a bien vu auparavant avec les différents chocs pétroliers qui ont fait augmenter le prix du pétrole de façon exponentielle. 

Ainsi, cette présence américaine avait pour but de sécuriser le pétrole américain. Un article du journal Le monde a même dit que « la guerre d’Irak était BIEN une guerre du pétrole ». Un film intéressant qui explique la doctrine Bush est Vice de Adam Mckay. Il raconte l’influence que le vice-président Dick Cheney a eue sur la déstabilisation de cette région. 

Ainsi, ces deux doctrines américaines illustrent bien cette véritable course pour protéger ses intérêts économiques. Cela nous aide à comprendre aussi que derrière de belles convictions politiques (protéger la démocratie et lutter contre la tyrannie) se cachent de vrais intérêts économiques. 

Le gouvernement Obama : vers un modèle plus soutenable

Avec l’élection d’Obama, la politique énergétique et étrangère américaine a connu un grand tournant. Tout d’abord, ce fut la fin de la politique unilatérale, Obama retira plusieurs de ses troupes américaines au Moyen-Orient. 

De surcroît, il a parié sur un modèle énergétique plus durable pour la planète. Il a décidé de plus de collaborer dans les sommets mondiaux du climat, en adoptant enfin les directives du protocole de Kyoto de 1997. En prônant pour le développement durable, l’ancien président voulait mettre fin à un ancien modèle énergétique nocif pour la planète.  

Cependant, cette initiative n’allait pas faire long feu.

#3 – La politique américaine actuelle sur l’énergie  : la surexploitation de Trump

Une réussite pour le court terme

La politique énergétique de Trump semble avoir de bons résultats économiques pour le pays. Grâce au gaz de schiste aux États-Unis, le gouvernement de Trump réussit à retrouver un peu de son « indépendance énergétique » vis-à-vis des autres pays.

En outre, on peut voir que le modèle du président américain a permis de stimuler l’économie américaine, avec une bonne croissance économique et un chômage qui est à la baisse.

Pour le président, ancien chef d’entreprise, investir sur les énergies renouvelables et respecter les directives de la COP21 étaient un mauvais investissement dans le court terme. Limiter l’exploitation de ces énergies représente une perte d’emplois, même si paradoxalement, investir dans les énergies renouvelables peut générer de nouveaux emplois. 

Une catastrophe pour le long terme

D’ autre part, nous savons tous que cette surexploitation de ressources non renouvelables aura de mauvaises conséquences à long terme. 

En effet, le fait de se retirer des accords de la COP21 ne va pas faciliter le respect de l’objectif de ne pas dépasser les 1,5 °C. Le manque de coopération de l’Amérique de Trump est un vrai frein au développement durable et à la transition énergétique. Le pays continue de contribuer à une grande part de la pollution mondiale (environ 15 % en 2019).

De plus, le fait de continuer d’exploiter des énergies fossiles va empirer la situation environnementale mondiale. En 2018, Trump a autorisé les forages pétroliers sur 90 % des côtes américaines. Cette réforme radicale peut augmenter le risque de marées noires, comme la fameuse marée noire d’Exxon Valdez qui a affecté l’écosystème de la côte de l’Alaska.

Cette surexploitation peut exacerber le changement climatique et créer une crise climatique qui entraîne de grandes vagues de migrations.

#4 – Conclusion

Pour conclure, il est indéniable que la politique américaine sur l’énergie a influencé les interventions, les conflits et les déséquilibres mondiaux.

Analyser les basculements et l’évolution de cette politique met en exergue que les intérêts économiques d’un pays sont souvent placés au-dessus des autres, et que derrière un beau discours politique se cachent souvent des intérêts économiques. 

Vocabulary

  • Oil : pétrole
  • American way of living : le mode de vie américain
  • shale gas : gaz de schiste
  • Even though president Trump’s energy policy has a good economic impact on the short run, it will have dramatic consequences on the long term : Même si la politique énergétique américaine a un impact positif sur l’économie, elle aura des conséquences dramatiques sur le long terme
  • Over-exploitation : surexploitation  
  • Petrol race : la course au pétrole
  • Energy policy : politique énergétique
  • Foreign policy : politique extérieure
  • Oil shock : choc pétrolier 
  • Israeli-Palestinian conflict : conflit israélo-palestinien

Profites-en pour jeter un coup d’œil à cet article sur la post-vérité et sur cet article sur la politique extérieure de Donald Trump.