¡ Holá ! Tu as sûrement entendu récemment parler de l’Amazonie ravagée par le feu et des nombreuses critiques envers le gouvernement brésilien. Ces incendies ne sont pourtant pas nouveaux et remettent en question la politique environnementale des pays d’Amérique latine.

En effet, le continent latino-américain regorge d’une grande richesse naturelle : la diversité de la faune et de la flore y est remarquable. On y trouve près de 60 à 70 % des espèces naturelles connues. La nature est démesurée et c’est donc aussi une région vulnérable aux effets du changement climatique.

Tu l’as bien compris, l’enjeu environnemental en Amérique latine est considérable pour cette région sensible aux risques de catastrophes naturelles. Je vais t’expliquer l’essentiel à retenir à travers 10 bullet points.

1# Une région unique, un trésor à conserver

Voici quelques chiffres pour que tu te rendes compte de l’ampleur du territoire.

L’Amérique latine possède 1/3 des réserves en eau douce du monde. Les ressources hydriques sont donc une énorme richesse pour la région. L’eau abonde par les fleuves tels que l’Amazone qui est le plus grand fleuve : il parcourt 6 800 km entre le Pérou et le Brésil.

La région regorge aussi de hautes montagnes et de glaciers tels que la Cordillère des Andes, la montagne la plus haute d’Amérique latine. Mais en raison du réchauffement climatique et de la hausse des températures, les stations de ski disparaissent. Dans les Andes par exemple, les glaciers ont perdu plus de 40 % de leur superficie depuis 40 ans.

On trouve aussi au nord du Chili, le désert le plus aride au monde, à savoir le désert d’Atacama, riche en ressources minérales telles que le cuivre, le sel, l’or, le lithium, l’argent et le fer.

2# La richesse en matières premières : atout ou piège pour l’économie ?

Le boom économique du continent au XXe siècle a été favorisé par l’exploitation massive des matières premières disponibles dans la région. La vente de ces ressources a permis de diminuer dans un premier temps la pauvreté et une grande partie des pays a connu une progression sociale.

Cependant, de nombreux gouvernements n’ont pas développé d’autres secteurs pour s’enrichir, ce qui rend leur économie fragile à la conjoncture mondiale : si les prix des matières premières chutent brutalement, c’est la crise assurée. Ainsi, la monoproduction se transforme bien souvent en malédiction pour l’économie. Quelques exemples :

– Le Venezuela est riche en pétrole, ses réserves sont parmi les plus importantes au monde. Pourtant, paradoxalement le pays connaît une énorme crise depuis quelques années qui s’explique en partie par son hyperspécialisation dans l’exportation de pétrole.

– Le Chili est le premier producteur de cuivre. La mine de Chuquicamata est la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert au monde. Cette ressource très convoitée est un pilier pour l’économie, car elle est source de richesse et d’emplois, mais des drames récurrents au niveau humain et environnemental remettent en question la sécurité de l’exploitation du cuivre, provoquant par exemple de nombreuses maladies respiratoires pour les populations.

3# La déforestation, le noyau dur de l’enjeu environnemental en Amérique latine

La situation est préoccupante en ce qui concerne la déforestation provoquée par les hommes. Les bois sont non seulement transformés pour la culture de maïs, de soja et de blé pour de grandes multinationales, mais aussi pour l’expansion des villes. La déforestation engendre l’augmentation du dioxyde de carbone, car les forêts tropicales sont normalement un rempart contre la hausse de celui-ci dans l’atmosphère. L’élevage du bétail en particulier demande de grandes quantités de soja dont la culture provoque de nombreux désastres. Quelques chiffres :

– En 2016, le Mexique a perdu 250 000 hectares de forêt, soit 35 % de plus que l’année précédente.

– Entre 2011 et 2014, l’équivalent de 2 500 terrains de football de la forêt bolivienne a été coupé pour être remplacé par de la canne à sucre.

– L’Amazonie brésilienne s’est réduite de 750 000 km2 entre 1970 et 2016 à cause de la déforestation.

4# La pollution de l’eau : un fléau environnemental

Dans certaines régions, le taux de mercure, un métal lourd et toxique, présent dans l’eau est impressionnant et inquiétant. Cette pollution est notamment due à des rejets industriels non traités dans les cours d’eau. Les poissons ingèrent cette eau, ce qui peut contaminer ceux qui les mangent : les animaux et les humains.

Ce phénomène est surtout alarmant au Brésil, au Pérou, en Colombie et en Argentine.  Les méthodes de dépollution sont bien souvent trop coûteuses pour ces pays.

5# Le comportement des pays face au développement durable

L’enjeu du développement durable et de la préservation de l’environnement est au cœur des préoccupations actuelles pour le continent. On observe un développement des énergies renouvelables au Brésil, en Uruguay, au Costa Rica et au Mexique. En Uruguay, presque 100 % de l’électricité provient des énergies renouvelables. Le Costa Rica, lui, a atteint les 98,7 % et il a même été cité comme exemple lors de la COP21, car il a pour objectif d’être neutre en carbone pour 2021 dans le cadre de son programme « Paix avec la nature » lancé par le président Arias Sanchez. Le « droit à un environnement sain et écologiquement équilibré » figure par exemple dans la Constitution du Costa Rica depuis les années 80.

6# La nature et les indigènes : un conflit permanent entre pétrole, mines et forêts

L’enjeu des tribus indigènes qui vénèrent la nature et y habitent est énorme : les 45 millions d’autochtones qui vivent en Amérique latine considèrent d’abord la nature comme un être sacré avant d’être une source de richesses, c’est leur Mère Terre. La nature est un élément culturel et spirituel, beaucoup d’autochtones ont conservé leur mode de vie traditionnel et leurs rituels. Ils ont un rapport très particulier avec la terre.

Ces tribus sont devenues très vulnérables et sont exposées à l’accaparement de leurs terres pour l’exploitation des ressources naturelles. Elles sont bien peu souvent consultées, car les ressources présentes dans le sous-sol relèvent de la compétence de l’État. Les indigènes sont régulièrement expulsés sans aucune compensation. Ils sont victimes de la pollution de l’eau, mais aussi de la pollution de l’air et sonore dues à certaines mines à ciel ouvert.

La situation des indigènes est donc critique avec des massacres qui passent parfois inaperçus au niveau international…

7# Les défenseurs de l’environnement en danger

Un rapport de 2015 « On Dangerous Ground » signale l’Amérique latine comme la zone la plus dangereuse au monde pour les défenseurs de l’environnement où la violence ne cesse de grimper. En 2018, plus de 100 militants ont été assassinés dans la région.

L’Amérique latine s’est donc engagée à protéger les militants pour l’environnement à travers un accord inédit dans la région entre 25 pays, l’accord d’Escazú, né à San José, la capitale du Costa Rica. Cet accord illustre la volonté des pays à coopérer en faveur de la défense de l’environnement.

8# La question de l’Amazonie : terre des indigènes et patrimoine remarquable

L’Amazonie c’est tout d’abord une extrême richesse en termes de faune et de flore : 40 000 plantes différentes, 3 000 espèces de poissons, 1 300 espèces d’oiseaux et plus de 350 reptiles, avec de nombreuses découvertes de nouvelles espèces ces dernières années. Plus de 60 tribus isolées ont aussi fait de cette forêt leur refuge. Cette forêt produit environ 6 % de notre oxygène.

Depuis plusieurs années, les incendies ravagent une partie de la plus grande forêt tropicale du monde (5,5 millions de km2), mais cette année les images ont particulièrement choqué sur les réseaux sociaux. Si l’on compare avec la même période en 2018, la superficie touchée a quasiment doublé (plus de 6 400 km2), ce qui en fait un pic inquiétant.

Le président Jair Bolsonaro est fortement accusé en raison de son soutien à l’ouverture de réserves indigènes pour des activités minières et d’élevages.

9# Les pesticides au Brésil

Courrier International et LCI ont récemment nommé le Brésil comme le « Paradis des pesticides » et le « royaume des pesticides ». Ces articles mettent en lumière l’importance et le danger de ces produits.

Non seulement le Brésil est le plus gros consommateur de pesticides (plus de 500 000 tonnes donc presque 20 % du marché mondial), mais de plus, depuis le début de son mandat en janvier, Jair Bolsonaro a homologué plus de 230 pesticides, dont certains interdits en Europe, soit plus d’un par jour.

Cette annonce inquiète et fait craindre de graves conséquences sanitaires et environnementales qui ont même déjà commencé : 500 millions d’abeilles sont mortes en trois mois à cause des pesticides au Brésil. Une tragédie pour ces insectes pollinisateurs indispensables à notre écosystème.

10# Changement climatique et migrations

Le réchauffement climatique est l’enjeu principal du XXIe siècle et n’épargne pas le continent latino-américain : la migration interne en Amérique latine due au réchauffement climatique pourrait concerner 17 millions de personnes en 2050, principalement au Mexique et en Amérique centrale.

Ces hommes, appelés « migrantes del clima » par la Banque mondiale, pourraient se voir obligés de quitter leurs logements en raison de la hausse du niveau de la mer et de se déplacer vers des lieux plus sûrs. Cette situation pourrait compliquer des relations déjà tendues à cause des migrations et de la fermeture des frontières.

Quelques mots clés pour assurer en colle et aux écrits

  • Gaz à effet de serre : gases de efecto invernadero
  • Réchauffement climatique : cambio climático
  • L’enjeu environnemental : el reto medioambiental
  • Matières premières : materias primas
  • Ressources naturelles : recursos naturales
  • L’Amazone : Amazonas
  • La Cordillère des Andes : Cordillera de los Andes
  • La Mère Terre : Tierra Madre
  • Cuivre : cobre
  • Lithium : litio
  • Fer : hierro
  • Argent : plata
  • Or : oro

Tu peux aussi t’exercer en faisant notre quiz sur le vocabulaire thématique de l’environnement.

Te voilà désormais au point sur cet enjeu !