Pour t’entraîner, voici une version extraite du best-seller La Ciudad de las Bestias, d’Isabel Allende. Lis le texte et essaie de le traduire par toi-même, avant de lire les remarques et la proposition de correction. Bon courage !

Texte

Kate y Alexander iban en un avión comercial sobrevolando el norte del Brasil. Durante horas y horas habían visto desde el aire una interminable extensión de bosque, todo del mismo verde intenso, atravesada por ríos que se deslizaban como luminosas serpientes. El más formidable de todos era color café con leche.

“El río Amazonas es el más ancho y largo de la tierra, cinco veces más que ningún otro. Sólo los astronautas en viaje a la luna han podido verlo entero desde la distancia”, leyó Alex en la guía turística que le había comprado su abuela en Rio de Janeiro. No decía que esa inmensa región, ultimo paraíso del planeta, era destruida sistemáticamente por la codicia de empresarios y aventureros, como había aprendido en la escuela. Estaban construyendo una carretera, un tajo abierto en plena selva, por donde llegaban en masa los colonos y salían por toneladas las maderas y los minerales.

Kate informó a su nieto que subirían por el río Negro hasta el Alto Orinoco, un triángulo casi inexplorado donde se concentraba la mayor parte de las tribus. De allí se suponía que provenía la Bestia.

-En este libro dice que esos indios viven como en la Edad de Piedra. Todavía no han inventado la rueda – comentó Alex.

-No la necesitan. No sirve en ese terreno, no tienen nada que transportar y no van apurados a ninguna parte – replicó Kate, a quien no le gustaba que la interrumpieran cuando estaba escribiendo. Había pasado buena parte del viaje tomando notas en sus cuadernos con una letra diminuta y enmarañada, como huellas de moscas.

Isabel Allende, La Ciudad de las Bestias (2002)

Remarques et vocabulaire

Cette version ne présente pas de difficultés particulières, si ce n’est le vocabulaire de temps à autre. Le piège est de tout traduire de manière littérale, alors que l’on peut (et l’on doit) trouver la meilleure traduction française possible, quitte à s’éloigner parfois du texte espagnol.

  • Extensión : il est plus judicieux de le traduire ici par « étendue ».
  • Deslizarse : se glisser.
  • Formidable : il est utilisé ici au sens de « gros », « imposant ».
  • Codicia : cupidité.
  • Un tajo : une entaille.
  • Apurarse : se presser, se précipiter.
  • Enmarañada : enchevêtrée.
  • Huellas : empreintes, à plutôt traduire ici par l’expression française « pattes de mouche ».

Proposition de traduction

Kate et Alexander Cold survolaient le nord du Brésil à bord d’un avion commercial. Pendant des heures et des heures, ils avaient vu depuis les airs une étendue interminable de forêts, toutes d’un même vert intense, traversée par des fleuves qui s’y glissaient comme des serpents lumineux. Le plus gros de tous était couleur café au lait.

« Le fleuve Amazone est le plus large et long de la terre, cinq fois plus large que n’importe quel autre fleuve. Seuls les astronautes en expédition sur la lune ont pu le voir en entier, de loin », lut Alex dans le guide touristique que lui avait acheté sa grand-mère à Rio de Janeiro. Le guide ne disait pas que cette immense région, dernier paradis de la planète, était détruite de manière systématique par la cupidité des chefs d’entreprises et aventuriers, comme Alex l’avait appris à l’école. On construisait une route, une entaille à ciel ouvert en pleine jungle par où les colons arrivaient en masse, et d’où sortaient par tonnes les bois et les minéraux.

Kate informa son petit-fils qu’ils remonteraient par le rio Negro jusqu’à Alto Orinoco, un triangle presque inexploré où se concentrait la majorité des tribus. On supposait que la Bête provenait de là.

– Dans ce livre, on dit que ces Indiens vivent comme à l’âge de pierre. Ils n’ont toujours pas inventé la roue, commenta Alex.

– Ils n’en ont pas besoin. Cela ne sert pas sur ce terrain, ils n’ont rien à transporter et ne se pressent nulle part, répliqua Kate Cold, qui n’aimait pas qu’on l’interrompe quand elle était en train d’écrire. Elle avait passé une bonne partie du voyage à prendre des notes sur ses cahiers, avec une écriture minuscule et enchevêtrée, comme des pattes de mouche.