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¡Buenos días amigo! Dans ce nouvel article, nous t’emmenons en Argentine pour en étudier son histoire et l’un des grands enjeux de sa société : le devoir de mémoire. De nombreux articles tombés aux oraux d’écoles de commerce s’intéressent au devoir de mémoire en Espagne, mais on remarque de plus en plus d’articles dédiés aux thématiques propres à l’Amérique latine. Il est donc important de maîtriser également le devoir de mémoire en Argentine !

D’où vient la dictature de 1976 ?

Le XXᵉ siècle argentin nous montre que le populisme y est très présent. Cela explique l’ascension fulgurante de Juan Domingo Perón, qui, de 1946 à 1955, accomplit deux mandats présidentiels. Durant cette période, l’Amérique latine voit naître son tout premier populisme : el peronismo, avec le parti Partido Justicialista.

Notons que la présidence de Perón met fin à une période de dictature datant de 1930, mais qu’elle prend fin avec un coup d’État en 1955 qui débouche sur une nouvelle dictature. Le coup d’État est mené par la force militaire anti-péroniste du général Aramburu et de l’amiral Rojas.

Toutefois, l’année 1973 marque la fin de la dictature établie depuis 1966. Malgré le retour au pouvoir d’un peronista, Hector Campora, les problèmes économiques s’intensifient en parallèle d’une montée des tensions suite à l’élection d’un politicien de gauche. Au final, de nombreux Argentins souhaitent que l’ancien président Juan Domingo Péron revienne au pouvoir. Ce qu’il fait.

Arrivé au pouvoir, Péron met en place une politique publique interventionniste qui réussit à freiner l’inflation. Toutefois, le climat de violence ne fait que s’accentuer. À cela s’ajoute le décès de Péron suite à une maladie. Il ne termine donc pas son mandat, laissant le pays dans la tourmente.

La crise économique, qui ne fait que grandir depuis 1960, avec un niveau de barbarie croissant, plonge le pays dans une crise interminable qui se révèle propice à un nouveau coup d’État militaire amenant la dictature de 76.

La dictature des généraux de 1976 à 1983

Le temps de la dictature

¡OJO! Le coup d’État argentin a lieu en mars 1976, soit trois années après celui en Uruguay. La Bolivie, le Brésil et le Chili sont eux aussi gouvernés par des juntes militaires. Le Cône sud d’Amérique latine sombre alors dans la dictature.

La dictature des généraux est une période sanglante de l’histoire argentine. Les opposants au pouvoir sont immédiatement censurés, arrêtés, torturés et assassinés selon une procédure extrajudiciaire. La junte militaire au pouvoir crée aussi l’ESMA (Escuela Superior de Mecánica de la Armada), qui est un lieu de torture. Le bilan de ces années est meurtrier. Plus de 30 000 Argentins disparus, dont 500 nourrissons et 3 000 personnes exécutées lors des vuelos de la muerte (qui consistaient à jeter sans parachute des ennemis politiques depuis un avion survolant l’Atlantique).

La fin de la dictature

Le gouvernement militaire ne sort pas l’Argentine de sa crise financière. Le régime ne tient que par la force des armes. Or, en 1982, la dictature militaire va devoir se mesurer au Royaume-Uni de Margaret Thatcher durant la guerre des Maldives. La défaite écrasante de l’armée argentine marque donc la fin de la dictature.

Comment rétablir les victimes de la dictature grâce au devoir de mémoire ?

Un premier essai qui n’aboutit à presque rien

Dès 1983, et jusqu’en 1989, Raúl Alfonsín arrive au pouvoir. C’est un péroniste. Il autorise la Justice à procéder à des arrestations pour condamner les militaires coupables de torture. Cependant, l’ampleur de la crise économique est telle que des généraux menacèrent Alfonsín d’un nouveau coup d’État s’il continuait sur ce chemin-là. Préférant alors la stabilité du pays, Alfonsín met fin aux poursuites judiciaires et fait voter las Leyes del Perdón.

Toutefois, notons qu’il n’y eut jamais d’impunité concernant le vol de bébés. Ce crime est systématiquement puni depuis 1983.

L’arrivée des Justicialistas

Las Leyes del Perdón prennent progressivement fin avec les mandats de Kirchner. Le mandat de Néstor de Kirchner (2003-2007) ne met pas fin aux lois en question. Mais c’est celui de sa femme, Cristina Fernández de Kirchner, qui les abroge en 2015 grâce à la Ley para la memoria, verdad y justicia. Cette dernière permet dorénavant à la Justice argentine d’enquêter depuis l’intérieur du pays. En effet, avant cette loi, les procureurs argentins cherchaient à faire condamner certains coupables grâce à la Justice espagnole.

Une justice qui tarde à être rendue

Encore aujourd’hui, de nombreux Argentins continuent de réclamer justice pour l’assassinat d’un membre de leur famille afin de pouvoir en faire le deuil. Le mouvement de las Madres de Plaza de Mayo manifeste tous les vendredis de l’année en demandant à récupérer les restes de leurs enfants disparus, au cri du « Nunca más ».

La comparaison avec l’Espagne

Le cheminement de l’Argentine vers une mémoire nationale rétablissant les victimes de la dictature est assez semblable à celui de l’Espagne. En effet, las Leyes del Perdón se retrouvent en Espagne à travers los Pactos de la Moncloa. Ces deux lois sont surnommées Pactos del Olvido, car elles ne font que table rase du passé.

De plus, l’action des Justicialistas peut être mise en parallèle avec la Ley de Memoria Histórica de Zapatero, puis avec la Ley de Memoria Democrática de Sánchez.

Toutefois, notons que le vol de bébés ne commence à être puni par la loi qu’à la fin de la décennie 2000 en Espagne, alors qu’il l’est depuis 1983 en Argentine.

Et finalement, dans les deux pays, plusieurs groupes de personnes continuent de réclamer les restes de membres de leur famille afin de pouvoir en faire le deuil.

Je t’invite aussi à réviser les fondamentaux de la grammaire espagnole ici. Tu cherches plus d’infos sur ton orientation ? Des articles sur différents points du programme pour t’aider à décrocher la meilleure note au bac ? Rejoins la team Major-Prépa sur Instagram et Facebook !