Amérique latine-Chine

¡Buenos días amigo! Dans ce nouvel article, nous abordons la question des relations internationales entre l’Amérique latine et la Chine. Le sujet peut paraître étonnant, mais la puissance asiatique prend de plus en plus de place dans le sous-continent américain, en particulier d’un point de vue économique.

Quelles sont les opportunités d’un tel rapprochement ?

Du côté chinois

À première vue, nul doute que la Chine cherche à pénétrer les marchés de la région pour étendre sa domination commerciale. Comme en Afrique, la puissance chinoise procède à de grands rachats de terres, souvent inutilisables en raison du grand nombre d’incendies causés par des chaqueos. L’Amérique latine constitue maintenant le réservoir à matières premières de Pékin.

Plus qu’un réservoir de 648 millions de consommateurs (chiffre de 2019), la Chine voit ses opportunités augmenter considérablement avec la pandémie. En effet, la crise sanitaire touchant plusieurs gouvernements, les économies sont encore pour la plupart paralysées et peinent à repartir, comme celle du Venezuela pour ne citer qu’elle.

Toutefois, plus qu’une simple perspective commerciale, ces nouveaux accords entre la Chine et les pays d’Amérique latine permettent au géant asiatique de s’implanter à la frontière sud des États-Unis. Il est donc question d’un aspect géopolitique qui permettrait à la puissance chinoise de concrétiser ses ambitions internationales et de concurrencer idéologiquement les États-Unis grâce à une proximité géographique accrue.

Du côté de l’Amérique latine

La Chine représente une quantité croissante d’IDE, c’est l’investisseur de demain pour le sous-continent américain. Plus encore, les relations entre les deux blocs sont facilitées par les cultures. La dénonciation de l’impérialisme américain témoigne même de la qualité du partenaire économique pour certains pays.

La Covid a définitivement renforcé ces liens. La pénurie de vaccins a fait de Pékin le sauveur de l’Amérique latine grâce à son apport de plusieurs millions de doses. D’ailleurs, le secrétaire mexicain des relations étrangères, Marcelo Ebrard, tweetait en mars dernier : « Des conteneurs réfrigérés à Hong Kong contenant un million de doses de vaccin Sinovac. Ils arrivent demain à Mexico. Ça, c’est un soutien qui se remarque ! »

Plusieurs chiffres clés

En deux décennies, la Chine est devenue le deuxième partenaire commercial de l’Amérique latine, derrière les États-Unis.

En 2000, le commerce entre les deux blocs ne s’élevait qu’à 12 milliards de dollars ; tandis qu’en 2019, cette somme explose pour atteindre les 330 milliards de dollars.

Que vaut réellement cette alliance ?

La Chine comme garant du développement économique

La puissance chinoise apporte aujourd’hui les investissements nécessaires pour bâtir de nouvelles infrastructures. En échange, la Chine prend possession de plusieurs réservoirs de ressources naturelles. C’est bien le cas de l’or blanc, le lithium. Par exemple, l’entreprise Jiangxi Ganfeng a acheté en janvier dernier 50 % des actions de l’entreprise mexicaine Bacanora Lithium pour 29 millions de dollars. De même en Argentine, Jiangxi Ganfeng établit une joint-venture en collaboration avec l’entreprise Sociedad Química y Minera de Chile. La présence de la Chine donne notamment lieu à des transferts technologiques accélérant le développement du tissu industriel de la région.

Chine-Amérique latine : une lutte commune contre les États-Unis

Les États-Unis appliquent de nombreuses sanctions financières à l’encontre du Venezuela, du Nicaragua ou encore de Cuba. L’arrivée de la Chine redistribue les cartes entre ces pays, d’autant plus que les régimes en place ont pour point commun d’être une dictature communiste. Par conséquent, ces conditions tendent à rétablir l’équilibre sur le continent américain. Pékin accompagne dorénavant les pays du Sud, à tel point que certaines mesures américaines sont aisément contournables.

L’exemple du Nicaragua

En 2014, le Nicaragua de Daniel Ortega lance le projet de construction d’un nouveau canal transocéanique. La question du financement se pose rapidement et comme tu t’en doutes, c’est la Chine qui décide d’apporter les capitaux et prêts nécessaires. Plus précisément, il s’agit de l’investisseur Wang Xing.

En apparence, ce projet s’annonce prometteur et ferait du Nicaragua un hub incontournable du commerce international.

Toutefois, le Nicaragua est une zone soumise aux tremblements de terre, aux inondations et même aux ouragans (ouragan Mitch de 1998). Le terrain n’est donc pas propice à la construction d’un tel canal, d’autant plus que cela aurait pour risque de contaminer les réserves d’eau potable indispensables au pays.

Pire encore, la Chine a veillé à signer un contrat extrêmement avantageux. Ce qui est révélateur d’un certain désintérêt pour les préoccupations des populations locales. En effet, une fois terminé, le canal deviendra la propriété du gouvernement chinois pour une durée de 100 ans. Le projet signifie donc une perte de souveraineté, et dès lors questionne les bienfaits économiques de tels projets pour les populations.

Conclusion

Tu l’auras compris, on ne peut prêter à la Chine ni le rôle de bienfaiteur ni de malfaiteur dans le développement économique de l’Amérique latine. Le rapprochement entre les deux blocs doit toujours être analysé de manière nuancée.

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