¡Holà! Nous nous retrouvons aujourd’hui pour un nouvel entraînement de colle sur le féminisme 😊

À vos brouillons, prêts, partez !

L’article

El feminismo confinado: cómo perder la calle y ganar el discurso

La fuerza del movimiento transformador más relevante de las últimas décadas no va a menguar porque no haya una marea morada. La prioridad es marcar la agenda

Ricardo de Querol, 7 de marzo de 2021, El Pais

Hay penalidades que sufren las mujeres y que los hombres, aun conscientes de que existen, raramente sentiremos en nuestra piel. El miedo a volver sola de noche, la humillación de ser evaluada por tu aspecto, el jefe que te mira al escote y no a los ojos, el toqueteo en una aglomeración, adónde vas con ese vestido, enséñame tu WhatsApp, eres mía o de nadie. La lucha contra las muchas formas de la violencia sexista, no solo la de género, ha sido una de las banderas del movimiento feminista en los últimos años y se ha puesto en el centro del debate público, hasta el punto de devastar reputaciones de personas que se creían poderosas.

Es una señal más de que las soluciones avanzan lentamente, pero el feminismo está ganando el discurso. Esta vez, sin embargo, el 8-M ha perdido la calle. Porque, sí, fueron un error las marchas masivas de hace un año, el mismo día que Italia confinaba 15 provincias y a pocos días del estado de alarma. La penitencia, impuesta por el mismo Gobierno que quiso estar en primera fila entonces, ha sido la prohibición de cualquier acto, por limitado que sea, en la Comunidad de Madrid. Es cierto que aquel error, claramente inconsciente, fue aprovechado por los enemigos del feminismo para satanizarlo de una forma que nadie hizo con la Champions League —un Atalanta-Valencia en la zona cero de Bérgamo, aquel Liverpool-Atlético posterior con las gradas abarrotadas— ni con el mitin de Vox en Vistalegre.

El 8-M había cogido una fuerza extraordinaria en España desde 2018, cuando tuvo lugar una huelga general de mujeres. Se estaban acumulando motivos para la movilización: la terrible agresión sexual de La Manada, rebajada a abuso en una primera sentencia; el auge de una extrema derecha que cuestiona la idea misma de que exista la violencia machista; la irrupción del Me Too a escala global. Y las causas de siempre, claro: la discriminación laboral y salarial, el techo de cristal, la carga de la maternidad, el injusto reparto de tareas y cuidados, la feminización de la pobreza, el acoso, la violencia. Entre esos elementos cohesionadores, ha surgido un factor de división: la ley trans propuesta por la ministra Irene Montero. Siendo discutible la idea de la autodeterminación de género sin requisitos, el debate alcanzó una agresividad inesperada. Guste o no la ley, cuesta creer que la gran amenaza hoy al avance de la mujer provenga de un colectivo trans minoritario y maltratado, que ciertas voces retratan como un poderoso lobby. Claro que tendemos a magnificar lo que ocurre en Twitter, ese campo de barro de las batallas polarizadoras.

La fuerza del feminismo, que ha sido el movimiento transformador más relevante de las últimas décadas en el mundo, no va a menguar porque este año no haya una marea morada en las calles, ni tampoco por convivir con otros movimientos emancipadores. La prioridad es marcar la agenda. Siguiente frente: la UE parece tomarse en serio la brecha salarial y prevé obligar a las grandes empresas a retratarse. Un paso no definitivo, como tantos, en la buena dirección. Que no llegaría sin la presión del feminismo, confinado y todo.

Analyse de l’article

En temps normal, les manifestations du 8 mars sont l’occasion de rassemblements massifs en Espagne. En 2019, plus de 350 000 manifestants s’étaient rassemblés dans les rues de Madrid à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

Dans cet article, l’auteur montre d’abord qu’on pourrait considérer que le féminisme pâtit de la crise de la Covid-19. D’une part, les manifestations n’ont pas été autorisées à Madrid, ce qui réduirait la portée du discours féministe, tout en donnant plus de matière à ses détracteurs. De plus, le féminisme voit ses divisions internes renforcées par la loi trans.

Cependant, l’auteur soutient que le discours féministe n’a pas été ébranlé par la crise sanitaire et l’absence de manifestations qui en découle. En effet, les revendications centrales des féministes, au fil des années, se sont fait entendre par les gouvernements, qu’elles soient économiques, sociales ou sociétales. Ce sont ces mêmes revendications qui assurent l’unité du discours féministe, et donc, son impact auprès des dirigeants.

Pour conclure, la Covid-19 a eu des répercussions moindres sur la portée du discours féministe en Espagne. Pour les féministes, l’enjeu est désormais d’influencer les mesures qui seront mises en place en sortie de crise.

Axes pour le commentaire

Dans l’article, l’auteur conclut que la Covid a un impact faible sur le féminisme et la portée de son discours. Pourtant, dans un tel contexte, la nécessité de ce discours est de plus en plus forte, puisque la condition des femmes s’est amplement dégradée en un an. L’ONU, au début de la pandémie, a même déclaré que du fait de la crise, la situation des femmes pourrait perdre 50 ans d’avancées.

Pour le commentaire, il y avait deux axes majeurs de réflexion.

Première proposition

La première possibilité, la plus accessible, était d’orienter le commentaire sur l’évolution de la situation des femmes du fait de la pandémie, et donc sur la hausse des inégalités homme-femme.

On pouvait d’abord faire un état des lieux de la dégradation de la situation des femmes. En effet, à cause de la pandémie et des politiques exceptionnelles qui ont été mises en place (bonjour le confinement et la fermeture des frontières aux pays non européens), les violences faites aux femmes ont explosé par rapport à 2019. Pour preuve, le nombre d’appels au 016 (numéro destiné aux personnes victimes de violences de genre en Espagne) a augmenté de 41 % entre 2019 et 2020. De plus, les femmes décident de ne travailler qu’à temps partiel, et elles sont les plus touchées par les suppressions d’emplois.

Mais le plus intéressant, c’est d’analyser les causes de cette hausse de la précarité chez les femmes. On comprend alors que la crise ne fait que dévoiler des inégalités homme-femme, en renforçant des tendances structurelles présentes dans l’économie et la société en Espagne. Prenons l’exemple du tourisme. Les femmes sont plus touchées par les pertes d’emplois dans ce secteur du fait de la division genrée du travail, qui fait que d’une part, c’est un des secteurs où les femmes sont les plus nombreuses, et d’autre part, elles sont majoritaires dans les postes les plus directement impactés (serveuse, tâches administratives…). C’est donc une tendance structurelle soulignée et mise en lumière par la crise sanitaire. On pourrait également insister sur le fait que les inégalités homme-femme sont renforcées par les stéréotypes de genre qui font qu’en moyenne, en Espagne, les femmes font plus de 2/3 du travail domestique. Par conséquent, la crise sanitaire et les mesures qu’elle a entraînées ont appuyé une tendance qui existait déjà et mis l’accent sur des inégalités qu’on peut considérer de « second plan » (présence de beaucoup de femmes dans le secteur du tourisme). In fine, cela se traduit par une hausse des inégalités homme-femme. Cette aggravation des inégalités est donc davantage imputable à des caractéristiques structurelles de la société espagnole qu’à un fait conjoncturel, la Covid.

Il convient désormais de s’intéresser aux solutions proposées par le gouvernement et par les féministes pour éviter une dégradation trop importante des conditions de vie des femmes espagnoles dans un premier temps, et pour espérer une réduction des inégalités homme-femme à long terme. De nombreux groupes féministes demandent un plan de relance féministe, qui prendrait en compte la précarité de beaucoup de femmes, causée par la pandémie. À vrai dire, de nombreuses initiatives sont déjà mises en place par le gouvernement espagnol. Dans le plan de relance présenté le 7 octobre, l’égalité des sexes est un enjeu central. Ce plan de relance prévoit notamment de créer 65 000 places en crèche pour les enfants de moins de trois ans. Au niveau des autonomies, on compte également de nombreuses initiatives. Par exemple, la Diputación de Granada met en place un plan de relance spécial avec pour objectif de réduire les inégalités homme-femme d’ici 2025. Le plan de relance compte pas moins de 93 mesures, regroupées autour de quatre axes : Gobernanza con perspectiva de género, Empoderamiento y liderazgo de las mujeres, Socialización en igualdad, Vidas libres de violencia contra las mujeres. Par conséquent, si la pandémie aggrave indéniablement les inégalités homme-femme, elle donne aussi naissance à des politiques novatrices qui font des questions de genre un enjeu central.

Deuxième proposition

Dans l’article, l’auteur souligne que la rue et les manifestations ne sont plus un moyen clé pour que les idées féministes aient un impact sur la politique, en Espagne du moins. La deuxième possibilité, beaucoup plus complexe, c’était de parler des moyens par lesquels le féminisme parvient à se faire entendre par les gouvernements. On pouvait donc aussi parler de l’Amérique latine si on choisissait cet axe.

On pouvait d’abord partir du constat que les mobilisations féministes massives, comme beaucoup d’autres mouvements sociaux, ont trouvé un nouveau terrain pour s’exprimer ces dernières années : les réseaux sociaux. Ils font écho, dans la plupart des cas, aux manifestations qui ont lieu dans la rue, leur donnent de l’ampleur et parfois une portée mondiale. C’est ce « bruit » créé par les manifestations relayées sur les réseaux sociaux qui peut permettre aux idées féministes de faire leur chemin jusqu’aux textes de loi. On peut prendre l’exemple des « Mareas Verdes » en Argentine, qui ont eu un impact indéniable sur la légalisation de l’avortement. Rejetée par le Sénat en 2018, la légalisation de l’avortement est désormais actée, et ce, grâce au fait que certains sénateurs aient changé d’avis sur la question, comme c’est le cas parmi la population. Ainsi, on peut considérer que les manifestations féministes en Argentine ont accéléré un changement des mentalités dans un pays majoritairement catholique, grâce à de nombreuses manifestations relayées par les réseaux sociaux.

Le féminisme parvient également à avoir un impact sur la politique et la loi, en passant par les procédés démocratiques. En Espagne, le Ministerio de la Igualdad a été créé en 2008 et a pour but de réduire les inégalités homme-femme, de mettre fin aux violences faites aux femmes… Cet exemple montre que les idées du féminisme sont désormais incluses dans les institutions des démocraties indirectes. L’exemple du Chili, quant à lui, montre que le féminisme peut également se servir de la démocratie directe pour avoir un impact à long terme. En effet, le Partido Alternativo Feminista (PAF, né en 2019) souhaite participer activement à la rédaction de la nouvelle constitution chilienne, avec pour but d’inscrire dans le marbre les principes d’égalité homme-femme, de dénonciation des violences faites aux femmes, et peut-être initier une légalisation de l’avortement (qui pour l’instant est autorisé en cas de viol et de danger pour la mère ou le fœtus).

On comprend donc que le féminisme dispose de nombreux moyens pour avoir un impact sur la politique. Les manifestations, les réseaux sociaux ou la présence dans la sphère politique répondent tous aux enjeux majeurs du féminisme : le changement des mentalités et l’évolution de la loi.

Voilà ! Nous espérons que cet article vous aura permis de bien vous entraîner, mais aussi de réviser un peu de civilisation ! Si vous avez quelques doutes sur vos connaissances sur le féminisme, vous pouvez consulter cet article. À très bientôt !