¡Hola! Aujourd’hui, Major-Prépa te propose un entraînement de colle sur la politique espagnole, en pleine campagne électorale à Madrid.

Un doute sur la méthode ? Rendez-vous ici ! Sinon, c’est parti !

L’article

El síndrome de Caín y Abel

Fernando Vallespín, el 21 de Marzo de 2021, El País

Damos por hecho que la gran batalla que se va a librar en Madrid es la que enfrentará a Ayuso y a Iglesias, o a Ayuso y Gabilondo, a quien se nos presentará como un Sánchez encubierto. Habrá otra, sin embargo, menos conspicua pero también interesante, la guerra entre hermanos: Más Madrid contra Podemos y Ciudadanos contra su fraternal PP, y viceversa. A mi juicio, esta es la que tiene más morbo. No en vano, el gran interés de Ayuso por convocar elecciones tiene una de sus principales justificaciones en hacer una OPA en toda regla contra esa formación y, en grado no menor, contra Vox. Quiere ser la líder de toda la derecha y demostrar a Casado que ella puede conseguir lo que éste se ha mostrado hasta ahora incapaz de lograr.

Algo parecido ocurre con Iglesias. Si ha abandonado su inquieta placidez de la vicepresidencia es, creo, para restañar las heridas de su anterior gestión de Podemos y demostrar al PSOE que con él es posible alcanzar una hasta ahora siempre improbable victoria de la izquierda en Madrid. Si el resultado es el deseado, ¿por qué no proponerse como presidente de la Comunidad? Para ello hace falta, empero, que barra literalmente en su sector, que aplaste a Más Madrid y los resultados lo coloquen cercano a Gabilondo. El escenario que se dibuja en las elecciones de Madrid puede ser, por tanto, de lo más emocionante: fiero choque entre los polos y, ya de forma más sutil y velada, guerra fratricida. En Ciudadanos nos encontramos además con que habrá de disputar la campaña con su propia guerra civil interna, entre aquellos que abandonan el barco que se hunde y quienes porfían por mantenerlo a flote. Todos contra todos. Incluso, como en este último caso, contra sí mismos.

El siempre acertado Michael Ignatieff subsume este tipo de guerras fratricidas bajo lo que denomina el síndrome de Caín y Abel, el “hecho irónico de que la intolerancia entre hermanos es a menudo más fuerte que la que se da entre extraños”. Entre otras cosas, porque se conocen mejor, son verdaderos “enemigos fraternales”. Es una variante, como él mismo reconoce, del “narcisismo de la pequeña diferencia” del que hablaba Freud para explicar cómo siempre son más virulentos los conflictos entre quienes se ven más próximos, como serbios y croatas, católicos y protestantes en Irlanda del Norte, o —¿por qué no?— catalanes independentistas y españoles.

Lo peculiar, y por eso es tan fascinante, es que nuestros protagonistas ahora no lo podrán hacer explícito. El enemigo de cada cual tienen que presentarlo siempre en el otro bando. Por eso mismo, y éste es mi temor, la competencia entre ellos se manifestará en ver quién es el más duro y agresivo con el oponente, quien polariza más, quién es el más dotado en el arte de la guerra. No hay nada extraño, pues, en que Iglesias haya optado por hacerse presente, o que Ayuso deseara convocar las elecciones. Pero no han contado con que algunos quizá estemos ya demasiado hartos de guerreros y prefiramos a los gestores tranquilos. El problema es si seremos capaces de oír su voz en medio del belicoso estruendo o si estamos dispuestos a aceptar que la argumentación es el arma más noble y eficaz. Veremos.

Synthèse de l’article

Dans cet article, l’auteur analyse les élections madrilènes, prévues le mardi 4 mai 2021.

Tout d’abord, l’auteur montre que ces élections revêtent un aspect assez classique, puisqu’elles sont le théâtre d’une opposition entre partis de droite et partis de gauche.

Cependant, ces élections restent très spéciales. En effet, on observe une opposition franche au sein de la droite (entre le Partido Popular, Ciudadanos et Vox) et au sein de la gauche (Más Madrid, Podemos et le PSOE). Il y a donc une guerre entre des partis qui ont, dans les grandes lignes, les mêmes idées.

L’auteur conclut en montrant que cette situation conduit à une polarisation sans précédent, qui prend le pas sur les véritables enjeux des élections. Autrement dit, l’opposition frontale entre partis l’emporte sur l’exposition des programmes électoraux.

Commentaire

Ce qui s’est passé en politique au niveau des autonomies ces dernières semaines a fait couler beaucoup d’encre, et pour cause : motion de censure échouée à Murcia et à Castilla y León, convocation d’élections anticipées à Madrid, partis qui s’entredéchirent, fixation de nouveaux caps… Après un article comme celui-ci, qui analyse la campagne des élections de Madrid, on pouvait se demander si la politique des autonomies révélait un retour du bipartisme, abandonné depuis 2011.

On pouvait commencer par dire que les deux partis qui avaient mis fin au bipartisme (bipartidismo) la décennie passée subissent une crise identitaire. Tout d’abord, l’arrivée de nouveaux leaders tourmente ces deux partis, dont l’unité et le propos dépendent beaucoup de leur président. Pour rappel, Inés Arrimadas (Ciudadanos) endosse le rôle de présidente et remplace Albert Rivera. Quant à Podemos, Iglesias a quitté le poste de vice-président du gouvernement pour se concentrer sur les élections madrilènes. Ciudadanos, de son côté, subit une profonde remise en question depuis que 15 dirigeants ont quitté le parti fin mars, et que trois transfuges ont bloqué la motion de censure initiée par le PSOE et Ciudadanos à Murcia. De ce fait, on peut considérer que le multipartisme subit un recul en Espagne, puisque les deux partis qui ont provoqué son avènement sont fortement affaiblis, au niveau des autonomies comme au niveau national.

De plus, les comportements du PSOE et du Partido Popular tendent aussi à montrer un retour vers le bipartisme. En effet, les deux partis appliquent toutes les stratégies possibles pour gouverner Madrid seuls. D’un côté, le PSOE cherche à mobiliser au maximum l’électorat de gauche et a laissé entendre qu’une alliance avec Podemos n’était pas désirable, et de l’autre, le Partido Popular tente d’attirer les politiciens de Ciudadanos dans ses rangs : le parti a listé 100 responsables de Ciudadanos à suivre, dans une tentative d’absorption du parti de centre-droite.

Cependant, il convient de ne pas tirer des conclusions trop hâtives. Les tendances que nous avons décrites s’observent surtout au niveau de certaines autonomies et ne peuvent pas encore être généralisées à l’échelle nationale. La première raison est que de nouvelles revendications continuent à émerger, provenant de citoyens espagnols qui ne se reconnaissent pas dans les politiques décidées par Madrid. On peut citer l’exemple des personnes revendiquant les intérêts de l’España Vacía (l’équivalent espagnol de la France périphérique), qui ont manifesté le mois dernier à Madrid. De plus, la logique d’alliance multipartiste prévaut toujours au niveau national, comme l’ont explicitement revendiqué Pedro Sánchez et Yolanda Diaz (PCE) lors de la prise de poste de cette dernière en tant que deuxième vice-présidente.

Pour conclure, si les élections madrilènes pouvaient laisser penser à un retour du bipartisme, il n’en est rien. Cette élection reflète surtout la polarisation croissante qui agite les partis politiques espagnols, entre la gauche et la droite mais aussi au sein de ces bords politiques. Cela prouve que le multipartisme est plus que jamais d’actualité en Espagne.

Nous espérons que cet article t’a permis de t’entraîner pour les épreuves orales ! D’autres entraînements sont disponibles sur divers sujets : le féminisme, l’environnement et la démocratie en Amérique latine.