concours 2021 prépa littéraire

À l’approche des concours, il n’est pas inintéressant de se confronter à un thème un peu plus compliqué pour voir ce que l’on est capable de faire. On te propose donc de traduire cet extrait de La promesse de l’aube de Romain Gary. L’extrait comporte des difficultés de concordance des temps et de vocabulaire, mais rien que tu ne puisses surmonter. La correction t’est proposée en dessous.

Bon courage !

Extrait à traduire

J’avais déjà près de neuf ans lorsque je tombai amoureux pour la première fois. Je fus tout entier aspiré par une passion violente, totale, qui m’empoisonna complètement l’existence et faillit même me coûter la vie.

Elle avait huit ans et elle s’appelait Valentine. Je pourrais la décrire longuement et à perte de souffle, et si j’avais une voix, je ne cesserais de chanter sa beauté et sa douceur. C’était une brune aux yeux clairs, admirablement faite, vêtue d’une robe blanche et elle tenait une balle à la main. Je l’ai vue apparaître devant moi dans le dépôt de bois, à l’endroit où commençaient les orties, qui couvraient le sol jusqu’au mur du verger voisin. Je ne puis décrire l’émoi qui s’empara de moi : tout ce que je sais, c’est que mes jambes devinrent molles et que mon cœur se mit à sauter avec une telle violence que ma vue se troubla. Absolument résolu à la séduire immédiatement et pour toujours, de façon qu’il n’y eût plus jamais de place pour un autre homme dans sa vie, je fis comme ma mère me l’avait dit et, m’appuyant négligemment contre les bûches, je levai les yeux vers la lumière pour la subjuguer. Mais Valentine n’était pas femme à se laisser impressionner. Je restai là, les yeux levés vers le soleil, jusqu’à ce que mon visage ruisselât de larmes, mais la cruelle, pendant tout ce temps-là continua à jouer avec sa balle, sans paraître le moins du monde intéressée.

Extrait de La Promesse de l’aube, Romain Gary

Proposition de corrigé

Ya casi tenía nueve años cuando me enamoré por primera vez. Fui sumergido1 enteramente por una pasión violenta, total, que me envenenó completamente2 e incluso estuvo a punto de costarme la vida3.  

Ella4 tenía ocho años y se llamaba Valentine. Podría describirla durante mucho tiempo y hasta perder el aliento, y si yo tuviera una voz bonita5, no dejaría de cantar su belleza y su dulzura. Era una (chica) morena con ojos claros, con un cuerpo admirable, que llevaba un vestido blanco6 y una pelota en la mano. La vi aparecer ante mí 7 en el almacén de madera, donde empezaban las ortigas que cubrían el suelo hasta la pared del huerto/jardín vecino. No puedo describir la emoción que se apoderó de mí: lo único que sé es que las piernas se me pusieron flojas/débiles y que el corazón me empezó8 a saltar con tanta/tal violencia que se me turbó la vista. Absolutamente decido a seducirla inmediatamente y para siempre, de manera/forma que no hubiera9 jamás sitio para otro hombre en su vida, hice como mi madre me lo había dicho y me apoyé con aire descuidado contra los troncos, y levanté los ojos hacia la luz para subyugarla. Pero Valentina no era una mujer que se dejara/dejase10 impresionar. Me quedé allí, los ojos alzados/mirando hacia el sol hasta que me chorrearan las lágrimas por la cara, pero la muy cruel/la niña cruel 11 durante todo ese tiempo seguía jugando con su pelota sin parecer lo más mínimo interesada.

1 : On aurait pu penser à utiliser engullido, qui est moins commun mais plus proche du français. Sumergido reste une bonne alternative.

: La difficulté était d’avoir suffisamment de synonymes pour traduire « tout entier », « totale » et « complètement » dans une même phrase.

: On aurait pu également écrire por poco me costó la vida.

: Ella est nécessaire pour que l’on ne confonde pas avec le narrateur.

: Non, le narrateur n’est pas muet. L’expression « si j’avais une voix » signifie en réalité ici « si je savais chanter ».

: La tournure vestida con un vestido blanco est trop lourde. On retrouve non seulement deux fois la forme vestido/a et cela nous fait répéter le con qui apparaît déjà deux fois dans la phrase. Llevar a l’avantage d’éviter la répétition et nous permet de faire le lien avec la balle sans devoir chercher un autre verbe.

: Utiliser ante plutôt que delante permet de renforcer l’admiration.

: L’espagnol n’aime pas trop la possession et a tendance à faire porter la possession au verbe lorsque cela est possible.

: Le texte est au passé, on applique donc la concordance des temps et on emploie l’imparfait du subjonctif.

10 : À nouveau, la concordance des temps est importante.

11 : L’espagnol ne va pas aimer employer l’adjectif seul. On aura tendance à rajouter muy pour que l’expression soit plus idiomatique. En cas de doute, il était possible d’ajouter un substantif.

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