Espagne

Comme il n’y a rien de mieux que s’entraîner pour progresser, voici une version à traduire.

Ce texte de Juan Manuel de Prada est difficile. En effet, l’écrivain emploie un langage soutenu et des tournures littéraires souvent imagées. Le texte proposé présente plusieurs difficultés de vocabulaire et de grammaire, mais c’est aussi comme cela que l’on progresse et que l’on enrichit sa langue. Essaie de faire cette version de ton mieux, sans regarder la correction dans un premier temps !

Texte

Aquellas palabras no dejarían de retumbar en su memoria durante las siguientes semanas, como una palpitación venenosa que se inmiscuía en su sangre, que se fundía en su sangre, que abrasaba su sangre en las noches de insomnio, que a partir de entonces estuvieron obsesivamente invadidas por la visión que había contemplado a través del ventanuco. Y, por cada día que pasaba, esa visión se desdoblaba en facetas cambiantes y diversas, como multiplicada por un caleidoscopio. Evocaba los labios de Nina, fruncidos en un mohín codicioso y bestial, sus nalgas copiosas y trémulas, sus sobacos intonsos, cada añico o recodo de su cuerpo en sucesión tumultuosa, como latigazos de fiebre que restallaban entre las nieblas de la razón. El deseo de poseer a Nina emergía como una necesidad tan apremiante como la de llevarse comida a la boca; y, en cierto modo, llegaría a convertirse en una anestesia de su hambre, hasta que los propios efectos de la inanición quedaron subsumidos en aquella pasión consumidora y aniquilante.

Juan Manuel de Prada, Me hallará la muerte, 2012     

Version

Attention, il ne s’agit que d’une proposition de correction de version. Les tournures employées par l’auteur sont parfois complexes à traduire, si bien que l’on peut évidemment envisager plusieurs options en français. L’essentiel est, comme toujours, de parvenir à rendre l’esprit et le sens du texte, dans un français impeccable.

Proposition de correction

Ces paroles ne cesseraient de résonner dans sa mémoire durant les semaines suivantes, comme une palpitation vénéneuse qui s’immisçait dans son sang, qui se fondait dans son sang, qui brûlait son sang pendant les nuits d’insomnie, qui, par la suite, furent envahies de manière obsessionnelle par la vision qu’il avait contemplée à travers la fenêtre. Et, chaque jour qui passait, cette vision se dédoublait en aspects changeants et divers, comme multipliée par un kaléidoscope. Elle évoquait les lèvres de Nina, froncées par une moue avide et bestiale, ses fesses replètes et tremblantes, ses aisselles poilues, chaque partie ou courbe de son corps dans une succession tumultueuse, comme des coups de fouet de fièvre qui claquaient entre les brumes de la raison. Le désir de posséder Nina émergeait comme une nécessité aussi urgente que celle de porter de la nourriture à la bouche ; et, d’une certaine manière, anesthésierait sa faim, jusqu’à ce que les propres effets de la faim fussent rapportés à cette passion consommatrice et destructrice.

Vocabulaire

Facetas : facettes, aspects, volets.

Un mohín : une moue, une expression des lèvres.

Codicioso : avide, cupide.

La codicia : la cupidité.

Las nalgas : les fesses.

Trémulo : tremblant, frémissant.

Los sobacos : les aisselles.

Intonso : qui n’a pas été rasé, donc poilu.

Añico : miette, morceau, bout, partie.

Restallar : claquer.

Recodo : tournant, virage, courbe.

Subsumir : subsumer, rapporter, penser en tant que.

Aniquilante : destructeur.

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