Les scientifiques et intellectuels espagnols sont généralement peu connus des candidats, au profit des artistes, acteurs et sportifs. Pourtant, l’Espagne est un pays innovant, où les scientifiques bénéficient d’un enseignement de qualité, contribuant au rayonnement du pays. En ce qui concerne les intellectuels, ils ont joué un rôle particulier dans l’histoire du pays, notamment pendant la guerre et la dictature franquiste, ce qui mérite d’être souligné. Voici donc cinq intellectuels et scientifiques remarquables, qui constituent des exemples intéressants et surtout originaux pour tes dissertations et oraux à venir !

José Bergamín (1895-1983)

Cet intellectuel espagnol, aussi acteur, écrivain, poète, dramaturge et scénariste, est connu pour son rôle dans la guerre civile espagnole. Il s’opposa d’abord à la dictature de Primo de Rivera, puis fut le président de l’Alliance des intellectuels antifascistes et conseiller culturel à l’ambassade espagnole à Paris. Il s’exila au Mexique après la victoire de Franco, puis au Venezuela, en Uruguay et enfin en France. Fondateur de la revue España peregrina, qui rassembla les écrits des auteurs exilés comme lui, il fut accusé, lors de son retour au pays en 1958, de dissidence et se trouva dans l’obligation de quitter de nouveau l’Espagne. Il fut également un élément perturbateur dans le processus de transition démocratique, période historique qui suivit la mort de Franco. Il publia par la suite L’erreur monarchique, manifeste dans lequel il dénonça la Monarchie qui, selon lui, était incompatible avec la République. Dans ses dernières années, il se radicalisa jusqu’à se rapprocher de l’ETA, puis mourut au Pays basque.

Cet exemple peut être aussi bien utilisé pour un sujet historique, sur la dictature franquiste par exemple, que pour un sujet culturel et social, sur le rôle politique des intellectuels et des artistes dans la société.

Leonardo Torres Quevedo (1852-1936)

Ingénieur des travaux publics, mathématicien, physicien et inventeur, Leonardo Torres Quevedo est connu pour avoir créé le premier jeu électronique, en fabriquant un automate joueur d’échecs, c’est-à-dire un objet programmé pour jouer aux échecs. Il inventa par ailleurs un dirigeable, utilisé lors de la Première Guerre mondiale, et un téléphérique destiné aux chutes du Niagara, qui fonctionne toujours de nos jours. Enfin, il fut l’un des pionniers de l’invention des télécommandes. Ce scientifique aux multiples travaux devint membre de l’Académie royale des sciences d’Espagne en 1901, en fut le président en 1928 et fit aussi partie de l’Institut de France. Il mourut pendant la guerre civile espagnole.

Tu peux utiliser cette référence pour traiter un sujet sur le rayonnement de l’Espagne par exemple, en montrant que les scientifiques et inventeurs espagnols peuvent être pionniers dans l’élaboration de nouvelles technologies diffusées par la suite dans le monde entier.

María Moliner (1900-1981)

Bibliothécaire et lexicographe espagnole, elle s’illustra en élaborant le prestigieux Diccionario de uso del español, publié en 1966. Quinze années de labeur lui ont ainsi permis d’écrire un dictionnaire de définitions, synonymes, expressions et familles de mots, pensé pour compléter le DRAE (Diccionario de la Real Academia Española). Cependant, elle n’obtint pas le qualificatif de philologue de la part de ses contemporains, probablement en raison de ses études d’histoire, de sa condition de femme et de son dictionnaire, subversif aux yeux de l’Académie royale espagnole. Pourtant candidate à l’entrée à l’Académie, elle se voit refuser un siège, qui fut finalement octroyé à Emilio Alarcos Llorach, philologue et professeur émérite.

María Moliner peut être citée dans un sujet sur la condition féminine : elle constitue un exemple historique d’une personne stigmatisée en partie parce qu’elle était une femme. Il peut être intéressant de montrer comment les mentalités ont évolué au cours du siècle, puisque la première femme à avoir été reçue à l’Académie royale espagnole fut Carmen Conde, en 1978.

Santiago Ramón y Cajal (1852-1934)

Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1906 pour ses travaux sur la structure du système nerveux, Santiago Ramón y Cajal est un histologiste et neuroscientifique. Il est surtout connu pour avoir mis en évidence l’existence d’espaces entre les neurones, qui seront par la suite appelés synapses. Il est considéré comme l’un des pères des neurosciences et devint membre de l’Académie royale des sciences exactes, physiques et naturelles espagnoles en 1895, ainsi que de l’Académie royale de médecine de Madrid deux ans plus tard.

Tu peux te servir de cet exemple pour illustrer le brio de certains scientifiques espagnols, qui contribuent grandement à l’avancée de la médecine et de la connaissance du corps humain. Dans un sujet sur le soft power espagnol par exemple, il peut constituer une illustration originale, dans la mesure où peu de candidats pensent à évoquer les scientifiques.

Paloma Domingo Garcia (1959-)

Titulaire d’un diplôme en sciences physiques spécialisé en astrophysique de l’Université Complutense de Madrid et d’un doctorat en informatique de l’Université polytechnique de Madrid, Paloma Domingo Garcia est une scientifique espagnole. Elle a notamment œuvré pour la conception de logiciels pour la société de télécommunications Entel. Par la suite, elle a enseigné à l’Université Carlos III de Madrid, université axée sur l’enseignement et la recherche, et dirige depuis 2018 la Fondation espagnole pour la technologie (fondation du secteur public promouvant la science et l’innovation).

Il peut être intéressant de se référer à Paloma Domingo Garcia dans un sujet sur la place des femmes dans le monde professionnel, puisqu’elle est l’exemple même d’une personne brillante et ambitieuse, qui occupe aujourd’hui des postes prestigieux.

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