Narcotrafic Amérique latine

Le sujet du narcotrafic en Amérique latine est extrêmement vaste étant donné tous les pays qu’il touche : c’est un vecteur économique extrêmement conséquent (la narco-économie) dans cette région… Ce fléau touche les domaines économiques, culturels, mais aussi politiques.

Au-delà de Narcos, je te propose une petite synthèse pour te permettre d’en parler plus facilement en colle ou en essai !

L’ampleur du narcotrafic en Amérique latine

De nombreux pays sont concernés par le fléau du trafic de drogue : Mexique, Salvador, Honduras, Guatemala, Venezuela, Colombie, Pérou, Bolivie, Équateur ou encore Paraguay. Mais le narcotrafic se définit de manières différentes selon les régions.

narcotrafic en Amérique latine

Au Mexique, on parlera principalement de cartels. On peut citer, entre autres, parmi les plus puissants et violents :

– Los Zetas, dont Chapo Guzmán est le leader : ce cartel est considéré par les États-Unis comme l’organisation « la plus à la pointe de la technologie, la plus sophistiquée, la plus puissante, et la plus violente et dangereuse agissant au Mexique. » 

– Le cartel de Sinaloa : il disposerait d’environ 100 000 hommes armés avec le cartel del Golfo duquel il s’est rapproché.

– Jalisco Nueva Generación (CJNG) : il fait partie des cinq groupes criminels les plus dangereux du monde d’après les États-Unis. On offre dix millions de dollars pour la capture de son chef, « El Mencho ».

D’autre part, on trouve au Salvador, Honduras et Guatemala des gangs.

Le Venezuela est lui un pays de transit de la drogue : 80 % de la cocaïne passe par ce pays, que l’on définit comme un « narco estado ». Le nombre de mules, qui dissimulent de la drogue dans leur corps pour la faire transiter, a largement augmenté.

La Colombie, le Pérou, la Bolivie, l’Équateur et le Paraguay sont des pays producteurs. De nombreux cartels ont existé :

  • Le cartel de Medellín dans les années 1970-1980 avec Pablo Escobar comme chef.
  • Le cartel de Cali dans les années 90.
  • Las FARC dans les années 2000.

Cependant, aujourd’hui, il n’existe plus vraiment de cartels à proprement parler dans cette zone. C’est davantage la production qui est au cœur des enjeux de l’État.

Les ravages et les conséquences du narcotrafic en Amérique latine

L’Amérique latine est l’une des régions les plus violentes au monde, avec seulement 8 % de la population mondiale, et ce n’est pas sans être lié au narcotrafic…

Le narcotrafic se ressent au quotidien par la violence qui en découle dans ces pays. L’insécurité est croissante pour toute la population et dans de nombreuses zones isolées, les gangs règnent sans aucune entrave.

Au niveau politique, la démocratie est largement remise en question tant la corruption est présente depuis plusieurs années : de nombreux crimes sont impunis, les narcotrafiquants imposent leur loi et la liberté est clairement en danger.

Concernant l’économie de ces États, les coûts sont énormes pour tenter d’assurer la sécurité et le nombre de touristes réduit en raison des dangers liés au narcotrafic. Tout cela influence les entreprises et les investissements étrangers. Une minorité de personnes s’enrichissent grâce à la drogue, au détriment du reste de la population.

Narcotrafic Amérique latine

Les moyens engagés pour la lutte contre le narcotrafic

Les pays ont tous tenté d’adopter différentes stratégies afin de faire face au trafic de drogue. On peut citer entre autres quelques grandes mesures qui ont eu des effets plus ou moins controversés.

La Colombie. En 2000, les États-Unis et la Colombie signent un plan visant à réduire la production de drogue en Colombie, consistant principalement en une aide financière. Le bilan est plutôt mitigé et controversé : d’une part les cultures ont été considérablement réduites et de grandes quantités ont été saisies, mais d’autre part cela a provoqué d’énormes dégâts au niveau environnemental, des cultures licites ont été détruites, mais aussi au niveau sanitaire, avec le développement de nombreuses maladies (avions de fumigation utilisés pour détruire les cultures). Les producteurs se sont ainsi déplacés ailleurs…

Le Mexique. Dès 2006, le président Felipe Calderón, membre du Parti action nationale (PAN) a pris des mesures face aux narcotrafiquants et aux violences qui ne cessaient d’augmenter après plusieurs années pendant lesquelles aucune action n’avait été réalisée par le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) qui était au pouvoir. Calderón décide d’impliquer lourdement l’armée dans cette lutte. C’est donc depuis 2006 qu’on parle de la guerre de la drogue au Mexique : en effet, les cartels de la drogue s’opposent entre eux, mais aussi au gouvernement. Le bilan humain est lui tragique : on estime que cette « guerre » a causé plus de 100 000 morts depuis son début, avec notamment de nombreuses victimes collatérales…

Pour approfondir le sujet du Mexique et sa situation actuelle : https://lvsl.fr/mexique-amlo-defi-violence/

L’Uruguay. En 2014, le président Mujica signe la loi qui légalise la production, la vente et la consommation de cannabis. L’Uruguay devient ainsi le premier pays au monde à entièrement libéraliser le cannabis. Cependant, six ans après la mise en place de cette mesure, la demande continue d’être supérieure à l’offre légale et on estime qu’environ 46 % des consommateurs auraient encore recours à une alternative illicite.

Vocabulaire

  • Narcotrafic : narcotráfico
  • Un gang : una mara, una pandilla
  • Les mules : las mulas
  • Assassinat : asesinato
  • Dégats : daños
  • Drogues douces : drogas blandas
  • Les cartels : los cárteles
  • Le fournisseur : el abastecedor
  • L’état de manque : el mono

À lire également : Les insaisissables inégalités en Amérique latine.