Tu peux retrouver le sujet ici : Espagnol LV1 IENA 2018 – Sujet

Et l’analyse là : Espagnol LV1 IENA 2018 – Analyse

Les statistiques

256 candidats, 9,87 de moyenne (3,05 d’écart-type)

Le rapport

Le texte proposé cette année, avait été publié dans El País quelques jours après le tremblement de terre survenu au Mexique le 19 septembre 2017. Son auteur, Antonio Navalón, chroniqueur habituel pour le quotidien espagnol, vit au Mexique. Il réagissait ici avec enthousiasme à la mobilisation spontanée des jeunes pour aider les victimes, en lieu et place de l’aide officielle inefficace ou absente. Quelques mois plus tôt (juin 2017), il avait publié un texte de signe totalement contraire, une critique virulente de la génération des millennials, qui avait provoqué en retour de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux et dans la presse espagnole.

Le propos de l’auteur a été correctement compris par les candidats qui ont pu s’appuyer sur les références explicites au séisme et au rappel des faits pour répondre à la question de compréhension n°1 qui portait sur le réveil des millennials et des jeunes en général que saluait Antonio Navalón, et qui remettait en cause toutes les généralisations passées (et éventuellement les erreurs d’appréciations des uns et des autres). Ce passage à l’action contredisait l’idée selon laquelle cette génération serait essentiellement individualiste, hyper-connectée à la seule société de consommation et bien entendu indifférente à la politique, comme si la politique et la façon de s’y intéresser ou non devaient se réduire au taux de participation électorale. Cette mobilisation en a rappelé d’autres en Amérique latine, à commencer par celle du mouvement étudiant #YoSoy132 en 2012,  toujours  au  Mexique,  qui  faisait  l’objet  de   la   question de compréhension n°2. Situé avant l’élection de Peña Nieto, dans une société mexicaine déjà marquée par les désillusions et la méfiance, ce mouvement qui avait vu le jour en période électorale, avait été selon l’auteur neutralisé ou récupéré par le système. Il s’était de toute façon essoufflé. Cette opposition n’a pas échappé à la plupart des candidats. Dans l’élan issu du 19 septembre l’auteur voulait voir au contraire une rupture, un engagement qui affrontait une situation concrète et montrait la voie à suivre, celle de la solidarité agissante, indépendamment des partis ou des positionnements politiques.

L’essai invitait à revenir sur le rôle et l’attitude d’une génération capable de réagir et d’agir pour défendre des valeurs, en rupture avec l’ancien monde et ses maux. Les candidats ont pu utiliser les connaissances acquises au cours des deux années de préparation, tant sur l’Espagne que sur l’Amérique latine, pour donner leur point de vue sur « la force du présent », évoquée dans le titre et qui condensait le propos de l’auteur. Partager, ou non, l’enthousiasme d’Antonio Navalón, considérer paternalistes les conseils qu’il donnait ou les limites qu’il imposait (deben seguir siendo lo suficiente maduros). Certains se sont interrogés sur le poids et la portée des mouvements impliquant les jeunes, que ces derniers en soient le cœur, les initiateurs ou simplement les participants au même titre que d’autres catégories. D’autres ont considéré que ces engagements ponctuels des jeunes n’étaient que des épiphénomènes ou au contraire des épisodes révélateurs d’un contexte et de crises plus profondes, dont on trouvait des équivalents ailleurs dans le monde. Parmi les exemples les plus cités, le mouvement du 15-M en Espagne, l’engagement des jeunes au Venezuela ou en Amérique Centrale.

Pour les trois questions, une importance particulière a été accordée à la construction des réponses, à la précision et à l’articulation des différents éléments et/ou arguments.

La version n’a pas posé de problèmes insurmontables et sa moyenne correspond à celle des années antérieures. Certains passages ont cependant donné lieu à des maladresses et imprécisions, syntaxiques ou lexicales : traduction de aunque (même si), rendu de la nuance apportée par le mode (donde puedan), valeur des possessifs (su = son / ses / leur) ; sens de l’expression a plenitud (pleinement), ou de l’adjectif alícuota (mot peu fréquent indiquant un rapport de proportionnalité, dont la traduction erronée a été banalisée chaque fois qu’elle restait cohérente dans le contexte). Ces difficultés n’avaient rien de surprenant en LV1 et les meilleurs candidats les ont aisément surmontées.

Le thème a permis de différencier les meilleures copies et de classer les candidats, de faire la différence entre ceux qui s’étaient correctement préparés à l’épreuve et ceux qui ne maîtrisaient pas les fondamentaux de la grammaire espagnole : tournure de mise en relief (c’est parce que… que…), équivalents de rendre / devenir, emploi des temps du passé, substantivation de l’adjectif (« lo esencial… lo accesorio, lo superfluo »), numération. Le titre devait être traduit et son omission a bien entendu été pénalisée. Même si la moyenne de cette sous-épreuve a été inférieure pour cette session à celle des années antérieures, le passage à traduire restait d’une difficulté adaptée à des candidats de LV1.

Rappelons qu’à compter de la session 2019, la partie expression de l’épreuve de LV1 est modifiée comme suit. A partir d’un texte support (700 mots), il s’agira désormais de répondre à deux questions:

  • question 1 (compréhension) : réponse en 180 mots
  • question 2 (expression personnelle) : réponse en 300 mots

Les deux sous-épreuves de traduction restent inchangées : version (150 mots), thème suivi (150 mots)