Tu peux retrouver le sujet ici : Espagnol LV1 IENA 2019 – Sujet

Et l’analyse là : Espagnol LV1 IENA 2019 – Analyse

Les statistiques

257 candidats, 12,06 de moyenne (3,02 d’écart-type)

257 candidats ont composé en espagnol (256 en 2018 ; 269 en 2017 ; 329 en 2016; 326 en 2015) 

Moyenne de l’épreuve : 12,02 (9,87 en 2018 ; 10,32 en 2017 ; 10,60 en 2016 ; 10,81 en 2015) 

Ecart-type : 3,02 (3,02 en 2018 ; 3,34 en 2017 ; 2,83 en 2016; 2,78 en 2015) 

La moyenne de l’épreuve nettement supérieure à celle de l’année dernière, anormalement basse par ailleurs, s’explique par les notes élevées obtenues en version : la moyenne de cette sous-épreuve (13,35) a tiré mécaniquement vers le haut la moyenne générale. Le thème, mieux réussi pour un texte de difficulté identique aux années précédentes (9,95 ; 7,83 en 2018) a également contribué à cette augmentation de la moyenne générale pour la session 2019

Le sujet

Le texte proposé cette année avait été publié dans le journal espagnol El País en septembre 2018. Il portait sur les relations entre l’Espagne et Cuba, à quelques mois de la date du 500e anniversaire de la fondation de La Havane. Son auteur, Mauricio Vicent, qui fut correspondant à Cuba pendant une vingtaine d’années jusqu’à ce que les autorités cubaines lui retirent son accréditation en 2011 et l’expulsent de l’île en raison de son attitude jugée trop critique par le régime, considérait dans sa tribune que les liens entre les deux pays devaient être renforcés, réaffirmés indépendamment de la sensibilité des gouvernements espagnols et des vicissitudes politiques. D’où le titre sous forme de question -500 ans de La Havane : une nouvelle opportunité ?- d’un article dans lequel l’auteur espère que l’année 2019 sera l’occasion de « mieux faire les choses », alors qu’à Cuba un nouveau président vient d’être élu par le PCC et que l’Espagne s’est dotée d’un nouveau gouvernement sans doute plus disposé que le précédent à dialoguer avec son homologue cubain, comme allait le confirmer la visite de Pedro Sánchez à La Havane dès janvier 2019. 

La version 

La version a semblé facile et c’est la sous-épreuve ayant la moyenne la plus élevée (13,35). Quelques passages ont cependant donné lieu à des maladresses voire à des contresens et notamment la locution initiale « En cuanto a » qui relevait pourtant de la langue courante. Quelques tournures syntaxiques ont suscité des constructions incorrectes : « Tan importante como » (aussi important que), « Ni hablar del peso » (Sans parler du poids) et le gérondif « gestionando » dans « cerrará 2018 gestionando » (gèrera, fin 2018). La traduction maladroite de l’expression « planta hotelera » (parc hôtelier), ou le calque habitations pour traduire « habitaciones », ont été pénalisés de même que la traduction erronée de « mallorquina » (majorquine ou de Majorque). Rappelons que les noms propres, noms de personnes, personnages ou toponymes doivent être traduits chaque fois que l’équivalent existe dans la langue d’arrivée et que cette règle vaut pour la version comme pour le thème, en LV1 et en LV2 également. 

Les questions

Le texte est très clair et n’a pas posé de problème de compréhension littérale aux candidats. Pour Mauricio Vicent, le peu d’intérêt porté jusqu’alors à Cuba du côté espagnol et l’absence de rencontre au plus niveau entre dirigeants sont d’autant plus regrettables que les deux pays ont des liens économiques étroits et que de nombreuses entreprises espagnoles sont présentes sur l’île dans des secteurs clés tels que le tourisme ou l’industrie culturelle. La question 1 exigeait des candidats qu’ils caractérisent ces relations privilégiées dont l’auteur proposait très explicitement de nombreux exemples, qu’ils en dégagent l’esprit ou les grandes lignes en reformulant et synthétisant autant que nécessaire les éléments du texte. La grande majorité des candidats a répondu correctement à la question, la différence entre les copies se faisant essentiellement sur la correction de la langue utilisée. 

Profondeur historique et intensité des liens économiques culturels et humains hispanocubains, constituaient le point de départ à partir duquel le sujet de l’essai, question 2, invitait à s’interroger plus largement sur les relations qu’entretient l’Espagne avec l’ensemble des pays d’Amérique latine, espace qui du Rio Grande à la Patagonie inclut les Caraïbes, l’ensemble des pays hispanophones et le Brésil. Un sujet classique sur le monde hispanique auquel les changements survenus en Amérique latine ou les anniversaires et commémorations à venir redonnaient toute son actualité. Les candidats n’ont généralement pas manqué d’éléments pour évoquer les relations entre les deux rives (historiques, culturelles, humaines) et apprécier la qualité de ces liens, l’importance que l’Espagne 7 leur accorde, l’existence ou non d’une continuité, de projets communs et la vision que les pays latino-américains en ont de leur côté. Certains ont su rappeler que le président Sánchez avait entrepris en septembre 2018 une visite dans la région en adressant à son prédécesseur Mariano Rajoy les mêmes griefs que ceux adressés par Mauricio Vicent à l’ensemble des gouvernements espagnols. D’autres ont fait référence aux rapports parfois tendus entre l’Espagne et les pays latino-américains autour de la mémoire historique, qu’il s’agisse de fêter l’anniversaire de la fondation de La Havane, ou celui de la conquête du Mexique (demande à l’Espagne de s’excuser pour les abus de la colonisation formulée par Andrés Manuel López Obrador), comme l’avait déjà mis en évidence la célébration du cinquième centenaire de l’arrivée de Colomb et de la découverte, en 1492. On recommandera une fois encore aux candidats de bien lire le sujet : il s’agissait ici de partir des relations de l’Espagne avec les pays latino-américains et non de l’inverse ou des relations au sein du monde hispanique de manière trop générale. Connaissances de civilisation et qualité de la langue ont, comme d’habitude, permis de distinguer les meilleures copies. 

Le thème

Le thème a également permis de distinguer les meilleures copies et de classer les candidats, entre ceux qui s’étaient correctement préparés à l’épreuve et ceux qui ne maîtrisaient pas les fondamentaux de la grammaire espagnole : équivalents de devenir (est devenue), numération (1,8 millions), tournure passive (ont été enregistrées), emploi de la préposition « a » (qui mène ces personnes), tournure de mise en relief (c’est là qu’arrivaient). Le vocabulaire de base, qui doit faire l’objet d’un apprentissage systématique, n’était pas toujours connu: route migratoire, côtes andalouses, en provenance de, en partance pour. Le vocabulaire géographique, les noms de peuples, de pays ou de régions du monde étaient également requis: le Maroc, l’Afrique de l’Ouest, les Basques. L’omission du titre a bien entendu été pénalisée ; elle relève des étourderies que les candidats pourraient éviter par une relecture de leur copie et des consignes du sujet.