Si tu es passionné par la monarchie espagnole ou si tu veux tout simplement maîtriser le sujet en civi, cet article est fait pour toi. Entre trahisons, scandales et successions, la monarchie espagnole est digne d’un film hollywoodien. Bonne lecture !

Juan Carlos Ier, héros de la transition démocratique espagnole

En 1969, Francisco Franco, malade, désigne son successeur en tant que roi d’Espagne : Juan Carlos, le petit-fils du dernier roi. Instrument du pouvoir et véhicule de l’idéologie franquiste, Juan Carlos était une marionnette au centre d’une stratégie politique visant à pérenniser l’existence du régime dictatorial dans le pays.

Le 20 novembre 1975, Francisco Franco meurt et Juan Carlos est officiellement intronisé roi d’Espagne. Cependant, loin de défendre la position franquiste qui lui avait été confiée, le nouveau roi fait entrer le pays dans la transition démocratique, cas « modèle » où une dictature s’est défaite de façon volontaire en une transition pacifique sans cassure institutionnelle et associant à chaque étape le consentement populaire.

Lutter contre le franquisme et les défenseurs du régime, réinsérer l’Espagne dans la scène internationale et rapprocher tous les bords politiques pour trouver un consensus, tels ont été les objectifs de Juan Carlos qui ont rendu possible l’élaboration d’une constitution approuvée le 27 décembre 1978 par 87,8 % de la population.

Protagoniste dans cette transition démocratique et à l’origine de la réconciliation entre la monarchie et la démocratie, Juan Carlos a été un personnage admiré et acclamé par la population espagnole.

Néanmoins, les scandales du roi Juan Carlos se font aujourd’hui de plus en plus visibles, dégradant ainsi sa popularité au point même de questionner la légitimité de la monarchie espagnole.

La couronne espagnole engluée dans des scandales

Le premier scandale date de 2012, lorsque le roi Juan Carlos s’est fracturé la hanche lors d’un voyage au Botswana alors qu’il était parti à la chasse à l’éléphant. Or, cette activité est permise au Botswana, à condition de payer 30 000 euros, une somme extravagante dans un contexte de forte crise économique. Le roi, à sa sortie de l’hôpital, avait alors été contraint de présenter ses excuses aux Espagnols : « Lo siento mucho. Me he equivocado y no volverá a ocurrir. »

Le deuxième scandale date de 2018. Soupçonné de corruption, Juan Carlos aurait reçu de l’Arabie saoudite une énorme commission lors de l’attribution de la construction d’un TGV entre la Mecque et Médine à un consortium d’entreprises espagnoles. Cette même année, le journal britannique The Telegraph dévoile que le roi Juan Carlos est le bénéficiaire d’une fondation du Panama ayant reçu 100 millions de dollars provenant d’Arabie saoudite.

Le roi a également été accusé de fraude fiscale, possédant des comptes dans des pays comme la Suisse, le Panama ou encore l’Andorre, et utilisant des cartes de crédit liées à des comptes bancaires qui ne sont pas à son nom.

Touché par ses scandales, le roi Felipe VI a retiré à son père, le roi Juan Carlos, une dotation annuelle du Palais royal évaluée à plus de 194 000 euros par an. Puis, il a annoncé qu’il renonçait à l’héritage de son père « afin de préserver l’exemplarité de la Couronne ».

Ainsi, restaurateur de la démocratie en Espagne à la mort du dictateur Franco, le roi Juan Carlos, désormais en exil en Arabie saoudite alors qu’il est en plein examen judiciaire, a vu sa popularité se dégrader au fil des scandales qui ont émaillé la fin de son règne…

N’hésite pas à jeter un coup d’œil à l’article suivant : la monarchie espagnole : histoire et influences !