Franco

¡Buenos días! Dans ce nouvel article, nous te proposons de revenir sur les grandes lignes du XXᵉ siècle espagnol. Monarchie divisée, guerre civile, franquisme, retour de la démocratie… C’est sûrement le siècle le plus important de l’histoire d’Espagne.

Une monarchie incompétente dans la gestion de l’Espagne (1885-1931)

Le roi d’Espagne, Alfonso XII, décède en 1885. C’est alors son fils, Alfonso XIII, qui doit devenir roi. En raison de son jeune âge, c’est finalement sa mère, la reine María Cristina, qui assure tant bien que mal la gestion compliquée du royaume. Alfonso XIII prend les rênes du pays en 1902, mais son règne est marqué par un chaos politique, des manifestations populaires et la colère de l’Armée.

En 1923, devant son incapacité à tenir le pays, le roi Alfonso XIII demande au général Miguel Primo de Rivera d’établir une dictature afin de réprimer les révoltes et de rétablir l’ordre dans le pays. Cette dictature donne lieu à de nombreuses violences, une réduction des libertés. Elle débouche finalement en 1931 à la proclamation de la Seconde République.

La Seconde République (1931-1939)

La Seconde République apporte du renouveau dans une Espagne encore très agricole, grâce à une réforme redéfinissant une partie des propriétés agricoles.

De même, le nouveau régime est à l’origine d’un changement social capital dans l’histoire de l’Espagne. En effet, le jeu démocratique conduit à voter le droit de divorcer, la laïcité, et donc la séparation de l’Église et de l’État.

Toutefois, la pression sociale demeure avec des tensions politiques de plus en plus fortes. D’une part, on retrouve une Église qui craint que l’on ne saisisse ses biens au nom de la laïcité. D’autre part, l’armée, qui n’est plus au pouvoir depuis 1931, menace le gouvernement d’un coup d’État. Ce dernier aura finalement lieu en 1936 et sera en partie mené par le groupe fasciste Falange, mené par José Antonio Primo de Rivera.

La guerre civile en Espagne (1936-1939)

En 1936, le Front populaire remporte les élections présidentielles de février. Mais très rapidement, en juin de la même année, l’Armée réalise un coup d’État et emprisonne le gouvernement socialiste.

La guerre civile divise la patrie en deux bords. D’une part, el bando republicano, qui réunit toutes les forces de la résistance comme les syndicats d’ouvriers, le Parti communiste, le PSOE, les républicains, ainsi que les brigades internationales. On retrouve plusieurs personnalités connues comme Picasso ou Robert Capa. D’autre part, on retrouve el bando nacional, dans lequel se trouvent l’Armée, une grande partie de l’Église, l’Italie fasciste, l’Allemagne nazie et bien évidemment Franco.

On a l’habitude de retenir pour grande date le 26 avril 1937, jour du bombardement de la ville de Guernica. Au total, la guerre civile cause la mort de 330 000 Espagnols, des milliers de disparus, enferme 250 ennemis politiques et entraîne l’exil de 500 000 Espagnols.

Lire aussi : Histoire et littérature en Espagne, de la guerre civile à la Transition.

La dictature de Franco (1939-1975)

Sous Franco, l’Espagne devient une dictature. Les libertés individuelles fondamentales, comme la liberté de la presse, sont alors réduites. Mais concernant le régime en soi, il s’agit d’un nacionalcatolicismo, qui repose sur un unique parti, el Movimiento Nacional, ainsi que sur un unique syndicat, el Sindicato Vertical. Cette unicité se retrouve dans l’organisation du pouvoir, avec Franco qui gouverne seul depuis le Palais du Pardo à Madrid.

La devise de l’Espagne devient alors « Una, grande y libre » et l’hymne national choisi est le « Cara al Sol », déjà chanté durant la guerre civile par le bando nacional.

Toutefois, l’Espagne de Franco fait face à de nombreuses contestations. Notamment depuis l’extérieur avec le PSOE ou encore le Parti communiste espagnol qui agit principalement depuis la France. Plus dangereuses, des contestations de la part des étudiants et artistes se produisent surtout après la Seconde Guerre mondiale. Enfin, on note aussi que le terrorisme ETA apparaît sous la dictature de Franco pour lutter contre le nouveau régime qui nie le statut autonomique du Pays basque.

La Transición (1975-1982)

Peu de temps avant sa mort, en 1969, Don Juan Carlos est désigné comme le successeur de Franco grâce à la Ley de Sucesión. Par conséquent, en 1975, lorsque Franco décède, c’est Don Juan Carlos qui arrive au pouvoir en tant que roi d’Espagne. Commence alors la période décisive de la Transición pour l’Espagne. L’enjeu est de rétablir une démocratie dans une Espagne meurtrie et divisée.

Don Juan Carlos réussit à éviter un coup d’État militaire peu de temps après son couronnement. Et à l’aide du président du gouvernement, Adolfo Suárez, il fera voter différentes lois.

Les lois votées sous Don Juan Carlos en Espagne

  • Ley de Reforma Política (1976), qui légalise tous les partis, jusqu’alors bannis. Le texte de loi met aussi fin à la censure en rétablissant la liberté de la presse et le droit de grève.
  • Ley de Amnistía (1977) avec les Pactos de la Moncloa garantissant l’immunité constitutionnelle à tous les partisans de Franco. Et notamment aux criminels de guerre, dans le but de faire table rase du passé et que l’Espagne puisse dépasser son passé. Cette loi est très critiquée et n’est d’ailleurs plus en vigueur en Espagne, car elle ne faisait qu’oublier le passé et ne permettait pas de donner réparation aux victimes.
  • Proclamación de la Constitución (1978), qui reconnaît les communautés autonomes et assure l’unité entre l’Espagne et la monarchie. Avec cette nouvelle constitution, l’Espagne devient alors une monarchie parlementaire décentralisée. C’est notamment pour cela que le politicien Manuel Clavero déclara à juste titre : « Café para todos. » Ce qui signifie que l’Espagne est décentralisée en plusieurs communautés, logées à la même enseigne (ce qui n’est pas totalement le cas en réalité).

Par ailleurs, l’ancien roi d’Espagne Juan Carlos n’est plus le héros de la Transición qu’il était. Il est aujourd’hui devenu un délinquant fiscal.

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