allemand

Aujourd’hui nous abordons quelques conseils de méthode qui vont te permettre de cartonner en essai d’allemand ! L’essai est bien sûr une sous-épreuve capitale de l’épreuve d’allemand, or celle-ci peut te permettre de gonfler ta note pourvu que tu l’aies bien travaillé en amont.

Michel Luciani, l’auteur du livre « spécial prépas ECS-ECE-ECT » : In Wort und Schrift, l’expression écrite en allemand, (300 pages aux éditions Ellipses) vous propose sa technique de l’essai, celle qui vous permettra d’assurer une bonne note aux concours !

La nature des sujets d’essai en allemand

On peut distinguer deux types de sujets :

1) Les sujets qui demandent une bonne réflexion générale et l’exposition de connaissances sur la société allemande et/ou européenne. Exemple : Peut-on considérer notre société comme misogyne et hostile aux enfants ? Fondez votre réponse sur des exemples concrets.

2) Les sujets qui posent une alternative. Ce sont les plus fréquents. Exemples : A) Est-ce que les étrangers devraient s’intégrer dans nos sociétés occidentales ou devraient-ils conserver leur identité culturelle ? B) L’internet va-t-il déclencher une révolution ? le livre, la presse ont-ils encore un avenir ?

Dans tous les cas, il faut commencer par poser le problème : Indiquer ce qui justifie la question posée, de façon aussi à délimiter le sujet.

On peut partir :

1) de la constatation d’un fait (Il y a des immigrés dans nos sociétés, leur culture est souvent différente de la nôtre, une adaptation est nécessaire… On note que de nombreuses sectes sont mises en accusation…) ;

2) de l’expression d’un sentiment qui nous semble répandu (Le temps de travail a été réduit, mais les gens se plaignent de stress… La peur des jeunes délinquants apparaît dans de nombreux reportages, on cherche des causes et des solutions.) ;

3) d’une affirmation qui suscite d’emblée un débat (On entend dire parfois que la société est misogyne, mais les femmes ont les mêmes droits que les hommes… Certains disent que l’internet nous fait changer de société, n’est-ce pas excessif ? voyons leurs arguments…)

Trois maladresses à éviter :

1) Il ne faut pas commencer par des considérations trop générales, qui n’apportent rien
Seule exception : Si ces considérations (brèves) permettent de replacer le problème dans un contexte plus vaste « qu’ici et maintenant » : « L’immigration n’est pas un phénomène nouveau, l’intégration des immigrés non plus. »

2) Ne pas commencer l’essai par une définition détaillée des termes du sujet, les 30 lignes n’y suffiraient pas ! En revanche, il peut être souhaitable de préciser (brièvement !) une notion (Une société est selon moi juste, quand…)

3) Éviter de dire d’emblée quelle est sa réponse à la question posée, parce que : a) cela enlève de l’intérêt à l’essai ; b) on donne l’impression de ne pas avoir assez réfléchi au problème…

Le développement

Il faut ensuite construire un développement. Deux points essentiels doivent être rappelés :

1) Cet essai est un exercice de réflexion et de culture générale. Il ne doit être en aucun cas une mini-dissertation littéraire, philosophique ou économique. Ne pas citer Platon, ni Heidegger, ni Veblen ou Schumpeter, à la rigueur et en passant Marx, Malthus ou Keynes (sans indiquer d’œuvre).
– Le propos doit s’appuyer sur des faits de société, il ne doit pas rester dans des généralités trop vagues ; il ne doit pas non plus disparaître sous une avalanche de chiffres.

2) Ne jamais oublier que la référence doit être la société allemande, et qu’il faut mobiliser toutes ses connaissances la concernant. Il ne faut pas s’adresser non plus au lecteur, c’est très maladroit (« Je vais vous donner un exemple, pour que vous compreniez bien« ).

Les sujets les plus délicats à traiter sont ceux du second type, ceux qui veulent nous enfermer dans une problématique binaire apparemment justifiée (« Peut-on avoir de la morale en affaires ? » ; « l’État-providence a-t-il encore un avenir ou doit-on le supprimer ? »). La tentation (fréquente) est de construire l’essai en deux parties :

  1. j’expose tous les arguments pour ;
  2. j’expose tous les arguments contre. Je conclus en deux mots pour dire ce que je préfère.

Ce plan ne fonctionne pas, pour deux raisons :

  1. il n’est pas convaincant ;
  2. la problématique binaire cache souvent une réalité bien plus complexe.

Il y a deux façons d’échapper à cette difficulté :

1) le problème posé peut effectivement se limiter raisonnablement à l’examen des deux termes de l’alternative, et vous avez des idées précises sur le sujet. Il n’y aura pas deux parties égales, mais une argumentation rigoureuse.

2) le problème, tel qu’il est présenté, semble insoluble, aucun des deux termes de l’alternative n’est satisfaisant : « Les étrangers doivent-ils s’intégrer ou garder leur identité culturelle ? » Il faut dans ce cas dépasser le cadre binaire de la question posée et élargir le débat. Vous pouvez utiliser trois moyens :

  1. (dé)montrer que l’alternative présentée n’est valable que pour une partie de la population concernée ; il faut donc tenir compte des autres protagonistes et apporter une réponse plus ample (par exemple, la religion n’est un danger que perçue par certains dans une optique extrémiste qui abolit les droits de la personne et rejette les lois d’un pays) ;
  2. (dé)montrer que, telle quelle, la question posée reflète en réalité les peurs ou les attentes d’une partie des Allemands, voire des Européens ; le problème réel est autre ou plus complexe (c’est la cas de l’identité culturelle des étrangers) ;
  3. (dé)montrer qu’il y a derrière une problématique apparemment simple une (nouvelle ?) vision de la société, des valeurs en mutation, une autre interrogation, plus importante.

Soit la question : « Étant donné la consommation croissante de drogues, doit-on dépénaliser  l’utilisation des drogues douces ? » Il ne faut pas se laisser enfermer dans la problématique du  oui ou non, mais élever le débat : Cette question implique-t-elle que l’on doive considérer  l’utilisation des drogues douces comme irréversible ? Une société permissive est-elle  simplement adaptée à son temps ou est-elle déjà décadente ? Le fond du problème n’est-il pas  plutôt / en partie l’éducation de la jeunesse / l’émergence de nouvelles valeurs / la nécessité de nouvelles valeurs ? Les Pays-Bas sont-ils un bon exemple ? dans quelle direction ?

La conclusion

Enfin, après avoir posé le sujet et construit un développement, il faut apporter une conclusion. Une ou deux phrases suffisent.

Il ne faut pas : montrer sa perplexité, renvoyer la solution du problème à la décision de
chacun, se contredire, dire des lapalissades, généraliser.

Ne terminez donc pas l’essai en disant :

« Il est trop difficile de se faire une opinion sur ce sujet. » « C’est une question très complexe, il faudrait avoir beaucoup de temps pour en discuter. » « C’est à chacun de décider s’il veut se droguer ou non. » « Finalement, on voit bien que les Allemands sont restés racistes. »

Version allemande

Théorie et pratique de l’essai aux concours
Theorie und Praxis des Aufsatzes bzw. des Besinnungsaufsatzes

Der Aufsatz, bzw. der Besinnungsaufsatz ist ein Teil der Zulassungsprüfungen für die so genannten französischen Wirtschafthochschulen. Er besteht darin, in einer Stunde 250, bzw. 300 Wörter zu einem bestimmten Thema zu schreiben. Das ist keine leichte Aufgabe und bedarf einer präzisen Vorbereitung.

Der Umstand, dass die Kandidaten/tinnen in einer Fremdsprache schreiben, erlaubt es nicht, dass man irgendwas, irgendwie niederschreibt und mit dem Sprachniveau eines Realschülers. Das Thema, bzw. die Problematik muss mit Logik, Seriosität und Genauigkeit behandelt werden.

In allen Fällen wird zum Schluss eine fundierte persönliche Stellungnahme erwartet, die sich also auf dargelegte Argumente stützt, es darf keine einfache Meinung oder ein Klischee geäußert werden.

Diese Aufgabe setzt eine gute Allgemeinbildung, präzise Kenntnisse über Deutschland, Europa und die EU voraus sowie die Fähigkeit, eine Problematik zu erörtern und zu untersuchen.

Es ist aber keine Arbeit literarischer, philosophischer oder wirtschaftlicher Natur. Zitate aus berühmten Autoren sind oft (nicht immer) überflüssig oder gar unerwünscht. Andererseits darf man nie vergessen, dass Deutschland und die Deutschen im Mittelpunkt der Debatte stehen. Man soll davon ausgehen, dass der Aufsatz von einem deutschsprachigen Europäer völlig verstanden werden soll.

Zwei Sorten von Aufsätzen sind grundsätzlich zu unterscheiden:

— die erstere verlangt einen Kommentar zu einer bestimmten Situation.

Beispiele: 1) „Kann unsere Gesellschaft als frauen- und kinderfeindlich betrachtet werden? Begründen Sie Ihre Antwort mit konkreten Beispielen.” 2) „Immer mehr Freizeit, immer mehr Urlaub… und immer mehr Stress. Wie lässt sich dieser Widerspruch erklären?

— die letztere, schwierigere Sorte von Aufsätzen stellt den Kandidaten vor eine Alternative. Es ist also eher ein Besinnungsaufsatz (sich besinnen heißt überlegen, nachdenken) : man soll über eine bestimmte Frage nachdenken, alle Aspekte eines Problems untersuchen, Argumente pro und kontra darlegen.

Beispiele: 1) „Sollen Ihrer Meinung nach die weichen Drogen legalisiert werden?” 2) Ist Religion eine Gefahr für die Demokratie?

Jeder Aufsatz soll eine kurze Einführung haben, dann kommt die Ausführung, gefolgt von zwei oder drei Sätzen zum Schluss.

* In der Einführung wird die Problematik scharf umrissen, definiert, erhellt, gerechtfertigt.

* Die Ausführung besteht nicht darin, einfach alle Argumente pro und alle kontra aufzuzählen, um schließlich zu einer schnellen und wenig überzeugenden  tellungnahme zu kommen. Argumentieren heißt die Problematik von einem persönlichen Standpunkt aus zu erhellen. In der Ausführung soll immer deutlicher werden, was die Position des Kandidaten sein wird.
Oft gerät die Logik des Entweder-Oder in eine Sackgasse, die gestellte Frage scheint keine zufriedenstellende Lösung zuzulassen, weil: a) die Fragestellung eigentlich oft provozierenden Charakter hat; b) die Realität viel komplizierter, also vielschichtig ist, und auf keinen Fall in Schwarz-Weiß-Malerei entstellt werden darf.

Man muss also meistens über die einfache binarische Alternative hinausgehen und andere Elemente berücksichtigen, die das Problem in einer anderen Perspektive erscheinen lassen und die Debatte bereichern. Auf diesem Weg kann man meistens zu einem  zufriedenstellenden Schluss kommen, in dem in zwei, drei Sätzen eindeutig zur Problematik  Stellung genommen wird.