photo de Giorgia Meloni

Récemment, Giorgia Meloni a été nommée par un quotidien britannique comme étant l’une des 20 personnalités qui pourraient changer le monde en 2020. En octobre 2022, elle devient présidente du Conseil italien, symbole de la montée en puissance de l’extrême-droite en Italie.

Chi é Meloni e qual’è il suo partito?

C’est la femme qui attire les regards. Elle est leader d’un parti populiste (partito populista) à droite (plus à droite encore que Salvini), qui s’appelle Fratelli d’Italia. Ce parti est né en 2014 et est l’héritier du Movimento Sociale Italiano (MSI) puis d’Alleanza Nazionale. En un an seulement, le parti, qui avait fait 4,4 % aux élections de 2018, est désormais à 10 % dans les derniers sondages de 2020 (ultimilleanza Nazionalesondaggi). Il est souvent qualifié de machiste ou encore fasciste en raison de son origine.

Giorgia Meloni se distingue aussi, car contrairement à Boldrini (une autre figure politique féminine en Italie) et aux grandes personnalités féministes italiennes, elle adhère à des opinions de droite radicale.

Au niveau européen, Giorgia Meloni a de grandes ambitions (le ambizioni). Tout d’abord, elle souhaite un grand rassemblement (il raduno) allant du centre droit à la droite radicale.

Au niveau national, elle espère prendre la place de Luigi di Maio. Par ailleurs, elle est consciente que La Lega est désormais un parti national qui mène le jeu politique en Italie.

Elle ne se trompe pas puisqu’à peine deux ans après, en octobre 2022, Giorgia Meloni est à la tête d’une coalition de droite dans le cadre des élections parlementaires anticipées. La coalition de droite remporte 44% des suffrages et Giorgia Meloni succède à Mario Draghi à la présidence du Conseil des ministres.

Le idee politiche di Giorgia Meloni

Avortement

La leader de l’alliance d’extrême-droite formée par le parti de Salvini, de Berlusconi et de Meloni -, prône la famille traditionnelle chrétienne à travers son fameux tryptique : « Dieu , Patrie, Travail ». Elle est donc contre l’avortement. En effet, elle souhaite lutter contre la loi 194 qui permet depuis 1978 aux femmes d’avorter en poussant l’Etat à comprendre les causes qui poussent les femmes à avorter et à fournir de l’aide à ces mêmes femmes afin de réduire le nombre d’avortement. De plus, elle souhaite donner à l’embryon un statut juridique afin que l’avortement soit considéré comme un homicide. En plus de la bataille contre l’avortement, elle souhaite faire redécouvrir la parentalité aux italiens dans le cadre de sa politique d’accroissement démographique.

Communauté LGBTQ+

Sans surprise, la leader de son parti Fratelli d’Italia est opposée au mariage entre deux personnes de même sexe et à l’accès à la parentalité pour les couples homosexuels. Avant son élection elle avait déclaré : « Oui aux familles naturelles, non au lobby LGBT ». Elle considère qu’un père et une mère sont à l’origine de la « stabilité du couple ». En mars 2023 sa coalition de droite a demandé à la ville de Milan à ce qu’elle ne reconnaisse plus à l’état civil les enfants nés soit de la GPA (gestation pour autrui) à l’étranger (car interdite en Italie) soit grâce à la procréation médicalement assistée. L’Italie a légalisé les unions civiles entre personnes de même sexe en 2016, mais le pays ne leur a pas accordé le droit d’adoption, craignant que cela n’encourage les gestations pour autrui (GPA), qui sont illégales. Ainsi, certains tribunaux se sont prononcés en faveur de l’adoption par un partenaire d’un couple de même sexe des enfants de l’autre partenaire. La mairie de Milan s’est notamment montrée souple sur ce sujet.

Immigration

Sa politique migratoire se caractérise par une forte volonté de limiter le nombre de migrants illégaux entrants en Italie. Depuis son entrée en fonction en octobre 2022, Giorgia Meloni a entamé un bras de fer avec les autres pays européens pour les inviter à collaborer dans l’accueil des migrants. Mais le naufrage de Cruto en février dernier, qui a provoqué la mort d’environ 70 personnes, a poussé Giorgia Meloni à redéfinir sa politique migratoire. Une politique qui oscille entre une main de fer contre les passeurs et les migrants clandestins et une plus grande ouverture à l’accueil des migrants légaux. Selon la chef du gouvernement, l’objectif n’est pas “d’annuler l’immigration vers l’Europe mais de mettre un terme au trafic illégal d’êtres humains”, qu’elle considère comme étant un devoir moral afin d’éviter que le naufrage de Cruto ne se reproduise.

Afin de combattre l’immigration illégale, le gouvernement de Meloni a prévu de :

  • Condamner tous les passeurs à des délits passibles de trente ans de prisons ;
  • Déployer des centres de rapatriement de migrants illégaux dans toutes les régions, pour rendre les expulsions plus efficaces et rapides ;
  • Remplacer les permis de séjours , « trop largement distribués », par des un statut de protection subsidiaire ;
  • Augmenter les quotas d’entrée pour les travailleurs non communautaires, dont certains seront réservés à ceux originaires de pays qui collaboreront dans la lutte contre le trafic d’êtres humains.

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