Le Brexit : qui dit sujet brûlant de l’actualité britannique et européenne dit sujet à connaître impérativement en prépa. L’arrivée du nouveau Premier ministre Boris Johnson, qui compte tout faire pour sortir de L’UE sans un accord, fait prendre au Brexit une tout autre tournure. Major Prépa tente d’analyser la situation en répondant à la question suivante : le plan de sortie du Brexit, the endless soap ? (le feuilleton sans fin ?)

#1 – First things first : a little recap!

Comme nous le savons tous, depuis le vote de 2016 en faveur du Brexit, les négociations entre l’Union européenne, avec Michel Barnier à sa tête et son voisin anglais, n’ont pas réellement avancé.

Le gouvernement de Theresa May a connu plusieurs échecs pour éviter le No deal, afin de limiter les dégâts économiques de ce divorce.

Ces échecs sont dus à un manque de cohésion chez les Tories (les conservateurs), divisés entre Hard Brexiteers et Soft Brexiteers, ce qui a poussé Theresa May à démissionner.

Boris Johnson, un partisan du Hard Brexit et ex-ministre des Relations étrangères, succède à cette dernière. Il doit donc préparer une proposition d’accord avant le 31 octobre. Cependant, il n’a pas l’intention de signer un accord avec le continent.

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#2 – Boris Johnson : une stratégie radicale

Le Premier ministre britannique s’oppose radicalement à tout type d’accord avec L’UE.

Toutefois, une grande partie du Parlement est contre un No deal et prône un Soft Brexit. Pour arriver à ses fins, Boris Johnson souhaite dissoudre le Parlement afin de convoquer de nouvelles élections législatives en octobre.

Ainsi, étant donné que les négociations auront lieu le 31 octobre, Boris Johnson ne pourra pas conclure d’accord, car il n’y aura pas de députés pour voter ou proposer un plan de sortie. Cela permettra une sortie de l’UE sans accord.

Malgré le rejet du Parlement pour la convocation de nouvelles élections, le chef du gouvernement britannique a suspendu le Parlement jusqu’au 14 octobre.

Cependant, la Chambre des communes a adopté une loi qui empêche le Premier ministre de quitter l’Union sans accord au 31 octobre. Cette loi, proposée par Jeremy Corbyn le chef du parti travailliste, le contraindra à demander un nouveau report du Brexit.

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#3 – Le plan de sortie du Brexit : générateur d’une crise politique et sociale ?

Logiquement, une grande partie des parlementaires et des autres membres de la classe politique britannique ont mal réagi et font tout pour s’opposer au plan de Boris Johnson. Plusieurs politiciens dénoncent que ce plan fait fi de la démocratie au Royaume-Uni.

De plus, cette suspension indigne les Écossais, qui jugent cet acte illégal, ce qui animera les tensions entre les politiciens écossais et anglais.

Un No deal ne va pas avantager certains États du Royaume-Uni, notamment l’Écosse (61 % des Écossais ont voté contre le Brexit) et le Pays de Galles. Les Gallois dépendent beaucoup de L’UE. Par exemple, 60 % des échanges du Pays de Galles sont faits avec des acteurs européens. Les conséquences du Brexit seront dans tous les cas sans appel.

Du côté des citoyens britanniques, cette nouvelle a suscité plusieurs manifestations. Cette réaction met aussi en exergue une véritable division entre les Anglais.

#4 – De l’autre côté de la Manche, le pessimisme règne

Michel Barnier, le grand protagoniste de l’Union européenne pour les négociations du Brexit, n’est pas très optimiste. Il s’attend à devoir signer un No deal avec son homologue britannique, d’autant plus qu’il a formellement exclu une possibilité de renégocier l’offre de l’Union européenne, c’est-à-dire le fameux Backstop (accord proposé par l’UE qui empêche de créer un Hard border entre l’Irlande et l’Irlande du Nord).

Ainsi, plusieurs membres de l’Union européenne (chefs d’États et entreprises) craignent cette échéance, car un No deal pourrait avoir de graves conséquences sur l’économie.

Par conséquent, plusieurs entreprises implantées en Grande-Bretagne devront se délocaliser, ce qui affecterait leur attractivité et donc leurs profits. Bien évidemment, les travailleurs anglais seront aussi touchés, car ils seront inévitablement licenciés par ces entreprises.

En outre, un No deal va sûrement affecter la situation de la frontière entre l’Irlande du Nord et l’Irlande. Un Hard border affecte l’économie des deux voisins (car certains habitants travaillent dans l’autre pays). De plus, il rappellera aux Irlandais cette sombre époque des conflits entre les chrétiens irlandais et les protestants de l’Irlande du Nord.

#5 – What will happen?

Comme on peut le constater, la situation est envahie par l’incertitude. On ne sait pas ce que les acteurs du Brexit vont faire face à ce nouveau contexte. En outre, certains parlent même d’une possible motion de censure contre Boris Johnson. L’avenir de ces négociations reste incertain.

Ainsi, ce feuilleton va encore durer longtemps.

#6 – Vocabulaire utile et quelques phrases à caler en essai à propos du plan de sortie du Brexit

  • The deal is currently facing a stalemate : L’accord est dans une impasse

  • Great Britain is struggling to clinch à deal with the E.U : La Grande-Bretagne a du mal à signer un accord avec l’UE

  • The drifting boat that is Britain might become a sinking one : Il risque de couler en raison des conséquences du Brexit sans accord (c’est une petite métaphore utile pour la fin d’une conclusion. Elle assimile la Grande-Bretagne à un bateau, qui quitte le continent)

  • This situation is shifting from bad to worse : La situation va de mal en pis

  • To suspend Parliament : Suspendre le Parlement

  • Hard/Soft Brexit : Brexit sans/avec accord

  • The Tories : Membres du parti conservateur

  • Hard/Soft Brexiteers : partisans pour un Brexit sans accord/avec accord

  • A No deal can significantly backfire on both Britain’s and member states’ economy : Un Brexit sans accord peut avoir de graves conséquences sur l’économie britannique et sur celle des États membres.

Sources

Courrier International :   Royaume-Uni, Brexit  : quels scénarios après le coup de poker de Boris Johnson ?

The New York Times :   For Boris Johnson, Another Bad Day and Another Big Defeat in Parliament.

Le Monde : Brexit : le Parlement est suspendu, la confusion politique s’aggrave.

The Huffington Post : Michel Barnier “pas optimiste” sur la possibilité d’éviter un Brexit sans accord.