amerique latine revisions

En pleine période de concours, Major-Prépa vous accompagne afin de faciliter vos révisions de dernière minute. Au programme de cet article, dix slides afin de synthétiser les points les plus importants à connaître pour l’épreuve de civilisation d’espagnol. Volontairement, les sujets abordés visent le continent latino-américain dans sa globalité (études des dynamiques actuelles), afin de fournir une vision d’ensemble la plus synthétique possible. Pour plus de détails, les liens vers nos autres articles sont mentionnés.

Bonne lecture à tous et surtout bon courage à tous ceux qui passent les concours !

1. La croissance économique en Amérique latine

Au début des années 2000, tous les pays d’Amérique latine vont connaître une croissance presque ininterrompue grâce au boom du prix des matières premières (2003-2009). Conjointement à cette hausse des cours, les pays du Sud vont rapidement être confrontés au poids de la demande asiatique (notamment chinoise), permettant aux exportations latino-américaines de bénéficier d’un « effet prix ». Même si cette phase de forte croissance aura été vectrice de progrès sociaux, le choix de reprimariser les économies (et donc a fortiori de délaisser le secteur industriel) aura de lourdes conséquences par la suite.


Cette dépendance aux cycles des matières premières pose naturellement problème lors de la crise de 2008-2009, puisque les prix chutent en même temps que la demande mondiale. Immédiatement, les exportations diminuent de 38 % au 1er semestre 2009 et l’Amérique latine entre alors en récession (–2 %). Fort heureusement, ces perspectives économiques médiocres sont rapidement oubliées grâce au retour de la croissance (dès 2010), permise par la conjonction de deux facteurs : politiques budgétaires contracycliques efficaces et nouvelle hausse des cours. Les économies latino-américaines marquent toutefois le pas à partir de 2013-2014, moment où les principaux indices des matières premières chutent durablement. En résulte alors une période de très faible croissance (2014, 2017 et 2018) et dans le pire des cas de récession (2015 et 2016). Il s’agit donc inévitablement d’un enjeu très important qu’il faudra savoir développer dans le cas où est abordée la question de la conjoncture économique en Amérique latine.

Pays que vous pouvez mobiliser afin d’illustrer cet enjeu : l’Argentine péroniste peut-être citée afin d’illustrer la forte croissance économique à l’orée des années 2000. La crise économique argentine actuelle reflète, elle, le marasme auquel est confrontée l’Amérique latine depuis 2014. Plus de détails ici.

2. La pauvreté et les inégalités en Amérique latine

La région se caractérise encore par de forts taux de pauvreté et d’inégalités. La situation s’est toutefois considérablement améliorée depuis l’arrivée de la « vague rose » au pouvoir, puisque ces leaders d’inspiration socialiste ont pleinement profité de la conjoncture favorable (comme expliqué précédemment) pour mettre en place des transferts monétaires efficaces. En plus d’être peu coûteuses, ces politiques ont eu pour double effet de réduire l’indigence et d’accroître la demande interne.

Malgré les progrès faramineux accomplis durant une décennie (2003-2013), la CEPAL a récemment mis en garde les gouvernements contre la nouvelle hausse de la pauvreté depuis 2015 ; selon la commission, fin 2019, il y avait 27 millions de pauvres en plus qu’en 2014. Cette inquiétante augmentation doit être évidemment mise en perspective avec les difficultés économiques auxquelles fait face l’Amérique latine depuis la chute des cours des matières premières. Nous retiendrons donc qu’aujourd’hui les inégalités restent encore élevées (du fait, entre autres, d’une imposition peu progressive) et que la pauvreté, elle, s’accroît, avec 191 millions de pauvres en 2019. Cette situation doit toutefois être contrastée selon les différentes trajectoires nationales empruntées par les pays. Le modèle social uruguayen n’a, par exemple, rien avoir avec le modèle guatémaltèque.

Pays que vous pouvez mobiliser afin d’illustrer cet enjeu : le Guatemala est un pays que vous pouvez mobiliser afin d’illustrer le retard de certains pays en matière de politiques sociales. Plus de détails ici.

3. Quelle libéralisation face aux gauches latino-américaines ?

Comme sous-entendu précédemment, la période de forte croissance en Amérique latine (2003-2014) s’est accompagnée de la montée progressive de la gauche « modérée » et de la gauche « contestataire ». Cette vague rose accède alors pour la première fois au pouvoir depuis une cinquantaine d’années (après avoir été muselée et réprimée) et impulse des changements majeurs tant dans le domaine économique, social qu’environnemental. Depuis 2013, s’opère toutefois une période transitoire inédite avec l’arrivée progressive de plusieurs gouvernements de droite.

Débutée lors du coup d’État paraguayen, cette inflexion politique sera rapidement suivie par l’Argentine (Mauricio Macri), le Brésil (Michel Temer), le Pérou (Pedro Pablo Kuczynski), le Chili (Sebastian Piñera) et l’Équateur (Lenin Moreno). S’expliquant entre autres par une mauvaise conjoncture économique et par une certaine usure des gauches, cette libéralisation du sous-continent reste toutefois nuancée dans la mesure où plusieurs autres pays ont, eux, rebasculé à gauche (Mexique, Argentine, etc.). Autrement dit, même si l’on ne peut pas nier la montée en puissance des partis de droite, on ne peut pas parler de « vague bleue », du moins pas encore.

Pays que vous pouvez mobiliser afin d’illustrer cet enjeu : l’Argentine peut ici servir d’exemple pour illustrer l’évolution de la sphère politique. Pour en savoir plus : ici (arrivée de la gauche au pouvoir à partir des années 2000) et ici (libéralisation progressive depuis 2013).

4. Les protestations sociales en Amérique latine

Marquée par une croissance timide, l’année 2019 a connu de nombreuses protestations sociales qui exprimaient toutes un ras-le-bol vis-à-vis des politiques libérales jugées inégalitaires. La première manifestation en date a eu lieu en octobre 2019 en Équateur où le président a procédé, contre toute attente, à un revirement idéologique majeur en choisissant d’accentuer la libéralisation du pays. Dans le cadre d’un accord avec le FMI, il a annoncé vouloir supprimer les subventions sur le carburant (decreto 883), provoquant ainsi la colère des couches populaires (indigènes notamment). Ce soulèvement sera de peu suivi par d’importantes révoltes au Chili, faisant ainsi vriller l’ensemble du modèle économique chilien hérité, en partie, de la dictature de Pinochet. Pour finir, c’est la Colombie qui s’est soulevée en novembre 2019, remettant ainsi en cause la politique du très libéral Ivan Duque.

Au-delà de la lassitude exprimée par ces protestations, il convient de souligner le rôle de l’armée, qui est en phase de redevenir un acteur majeur dans la vie politique. La manière dont elle a été utilisée (pour réprimer les manifestants) n’est pas sans rappeler l’époque pas si lointaine où les forces militaires choyaient le pouvoir civil. On ne peut qu’espérer que les différents dirigeants d’Amérique latine sauront contrôler les ardeurs de ces soldats, sans quoi le continent risque de (davantage) plonger dans un cycle où insécurité et règles liberticides coexistent.

Pays que vous pouvez mobiliser afin d’illustrer cet enjeu : les différents pays cités ci-dessus peuvent être des exemples. Le Chili est évidemment le cas le plus emblématique puisque son modèle de développement a longtemps été vu comme un « miracle économique ». Pour en savoir plus : ici (Chili) et ici (expression écrite sur les protestations latino-américaines).

5. Les protestations exprimant un besoin démocratique

Au-delà des protestations réclamant une meilleure redistribution des richesses, on remarque que plusieurs manifestations ont été menées afin de s’insurger contre les dérives antidémocratiques de certains gouvernements. Même si le Nicaragua peut être pris en exemple, il est indéniable que le Venezuela est sans conteste le cas qu’il faudra connaître et développer. Même si l’opposition a toujours cherché à déstabiliser le régime chaviste, il est presque unanimement reconnu que les élections de 2018 se sont déroulées dans un cadre non démocratique. Qu’il y ait eu fraude ou non, on ne peut se satisfaire d’une élection sans opposition.

La crise bolivienne d’octobre pourrait également servir à étayer le propos. Attention toutefois, car il faudra bien justifier vos affirmations compte tenu de l’incertitude qui plane sur la légitimité ou l’illégitimité de la procédure ayant permis à Jeanine Añez de devenir présidente par intérim. Quoi qu’il en soit, il est très important de connaître le déroulement des événements tant il s’agit d’une rupture majeure pour le bolivarisme.

Pays que vous pouvez mobiliser afin d’illustrer cet enjeu : le Venezuela, le Nicaragua et dans une moindre mesure la Bolivie peuvent servir d’exemples afin de développer cet aspect. Plus de détails : ici (Venezuela) et ici (Bolivie).

6. La corruption en Amérique latine

Sans grande surprise, la corruption est un enjeu qu’il faudra savoir développer tant il s’agit d’un fléau qui frappe une majorité de gouvernements, et ce, quels que soient leurs bords politiques. Ce sujet est en phase même de devenir un argument politique de poids. C’est ce que souligne Jean-Louis Martin, qui explique que le lien entre corruption et vote semble beaucoup plus lié à la manière dont un politicien va plus ou moins réussir à se présenter comme un homme « nouveau » capable, de fait, de mettre fin aux pratiques de ses prédécesseurs. C’est ce que nous avons pu voir au Guatemala avec l’élection en 2016 de Jimmy Morales, ou bien avec l’élection récente de Jair Bolsonaro qui a réussi à totalement discréditer son adversaire du Parti des travailleurs.

Quoi qu’il en soit, connaître quelques affaires de corruption est essentiel puisque les différents scandales n’ont épargné aucun pays. C’est particulièrement vrai au Pérou où les quatre anciens présidents sont inculpés dans l’affaire Odebrecht. C’est d’ailleurs dans un contexte de lutte contre la corruption qu’une crise politique sans précédent dans l’histoire du pays andin est apparue en septembre de l’année dernière.

Pays que vous pouvez mobiliser afin d’illustrer cet enjeu : le Pérou est l’exemple parfait pour illustrer les cas de corruption dans la politique. Plus de détails : ici.

7. Le droit des femmes en Amérique latine

La question de l’avortement est un sujet particulièrement sensible dans une région encore très croyante. Seuls quatre pays l’autorisent sans condition : Porto Rico, Guyana, Cuba (depuis 1965) et l’Uruguay (depuis 2012). Les autres pays ne l’autorisent que dans des situations malheureusement très restrictives, c’est-à-dire pour protéger la vie de la mère, de l’enfant (en cas de malformation du fœtus) et parfois en cas de viol ou d’inceste. Quelques pays d’Amérique centrale l’interdisent même totalement. C’est le cas du Salvador, où le délit d’emprisonnement peut aller jusqu’à 30 ans en cas de tentative d’avortement.

Au-delà de l’avortement subsiste un problème encore loin d’être résolu, à savoir les féminicides. Au Guatemala, près de 6 000 femmes ont été tuées lors des dix dernières années, mais seuls 2 % des meurtriers ont été condamnés. En cela, la région apparaît comme étant le deuxième continent le plus dangereux au monde pour les femmes. Pour Amnesty International, « la violence de genre en Amérique latine a acquis le statut de ‘violence institutionnelle’ envers les femmes ».

Pays que vous pouvez mobiliser afin d’illustrer cet enjeu : afin d’illustrer la différence de traitement en fonction des pays, vous pouvez citer le cas salvadorien (à mettre en lumière avec la religion) et le comparer au modèle cubain. Malgré les travers du gouvernement, il faut reconnaître que les droits des femmes sont particulièrement respectés. Elles sont même particulièrement bien représentées dans les institutions politiques. Plus de détails : ici (question de l’avortement).

8. Le droit des autochtones en Amérique latine

Un nouvel espoir est apparu pour les peuples autochtones après que différents partis progressistes sont arrivés au pouvoir à partir de 2003. Cette question, souvent délaissée, est pourtant très importante dans une région où de nombreuses ethnies sont discriminées et ne participent que peu à la vie démocratique du pays. Afin de corriger le tir, le président bolivien Evo Morales a promulgué une nouvelle constitution en 2009 permettant de créer un état plurinational permettant aux indigènes de bénéficier, en théorie, des mêmes droits que l’ensemble de la population. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la question des autochtones est d’une grande importance pour les pays. En Bolivie, ces peuples possèdent par exemple près de 1/3 des territoires (22 des 63 millions). Malgré les efforts faits par plusieurs gouvernements, les avancées sont encore largement perfectibles.

Pays que vous pouvez mobiliser afin d’illustrer cet enjeu : l’Équateur et la Bolivie sont des exemples parfaits afin d’appréhender et développer cette question ethnique. Plus de détails : ici.

9. L’insécurité en Amérique latine

En plus d’être la région la plus inégalitaire du monde, l’Amérique latine demeure également la plus violente. Selon les estimations, près de 380 personnes sont tuées chaque jour dans la région (2014). Comme le soulignent Nathalie Alvarado et Carlos Santo, avec « 10 % de la population mondiale, la région concentre 30 % des homicides et affiche un taux de 25 meurtres par an pour 100 000 habitants (en 2012), soit plus de quatre fois le taux mondial (6,2) ». Au vu de ces chiffres alarmants, on peut aisément comprendre pourquoi cet enjeu pèse autant dans le débat public. À bien y réfléchir, Jair Bolsonaro s’est avant tout fait élire grâce à sa politique sécuritaire radicale. Même dans un pays comme l’Uruguay (réputé calme), cette problématique a joué un rôle important durant les dernières présidentielles. Les politologues estiment qu’il s’agit d’ailleurs de l’un des exemples expliquant la victoire du libéral Luis Lacalle Pou.

La région la plus touchée reste quand même l’Amérique centrale qui se voit confrontée à la lutte de gangs cherchant à contrôler le commerce des produits illicites. Au Honduras, on dénote par exemple le plus fort taux d’homicide au monde, avec près de 90,4 homicides pour 100 000 habitants.

Pays que vous pouvez mobiliser afin d’illustrer cet enjeu : les pays d’Amérique centrale ou la Colombie (lutte contre les FARC puis ELN) peuvent être utilisés pour illustrer la violence à laquelle est confronté le continent latino-américain.

10. Le coronavirus en Amérique latine

Après l’Europe, c’est au tour de l’Amérique latine de devenir le nouvel épicentre de l’épidémie. Avec plus de 100 000 morts, la situation est devenue incontrôlable, notamment au Brésil où le gouvernement de Jair Bolsonaro a d’abord fait fi des mesures sanitaires prises en Occident. Avec le Mexique, ces deux pays sont les plus touchés. Difficilement contrôlable, le virus mine les économies (déjà fragiles) risquant de créer, en plus d’une crise sanitaire de grande ampleur, une crise économique qui pourrait être la pire de son histoire si on en croit les mots de Oliver Stuenkel.

Logiquement, l’épidémie accroît la pauvreté puisque des millions de personnes se retrouvent dans l’incapacité de travailler (chômage en hausse et confinement) et de recevoir de l’argent de l’étranger. La chute des remesas pourrait avoir des conséquences dramatiques dans des pays comme le Salvador, où cela représente près de 16 % du PIB ! Selon les projections des Nations unies, la Covid-19 pourrait bien plonger plus de 29 millions de personnes dans la pauvreté. Même si elle est récente, une réouverture en conclusion sur les conséquences économiques de l’épidémie pourrait, si le sujet le permet, s’avérer une bonne idée !

Pays que vous pouvez mobiliser afin d’illustrer cet enjeu : le cas effrayant du Brésil peut être mobilisé. Plus de détail sur la Covid-19 en Amérique latine ici.