La principale difficulté que présente le programme de français de BL est… qu’il n’y a pas de programme ! (Pourquoi se compliquer la vie en cherchant des thèmes et des œuvres quand on peut faire simple ?)

L’entreprise peut donc paraître effrayante, voire insurmontable, mais dites-vous que c’est pareil pour toutes les prépas BL. Et c’est ce qui fait leur force : pouvoir tomber sur n’importe quoi, mais surtout pouvoir (techniquement) traiter n’importe quel sujet !

Toutefois, une petite aide n’est pas de refus, alors essayons de voir comment s’organiser sur les deux années pour être le plus efficace.

Comment savoir où donner de la tête, ce qui est important… ?

Logiquement, on ne peut pas tout savoir de la littérature en deux (voire trois) ans, et sans programme pour délimiter notre champ d’apprentissage, tout ça devient vite compliqué…

Évidemment, vos professeurs sont là pour vous encadrer et délimiter ce qui est essentiel ou non. Mais même eux peuvent vite se perdre et dévier du droit chemin, de telle sorte que l’on se retrouve avec un cours interminable, et plus du tout structuré. Il paraît ainsi logique et indispensable de maîtriser parfaitement les auteurs classiques (Balzac, Proust, Zola…), qui doivent donc être votre priorité, puis quelques auteurs moins hégémoniques, peut-être plus originaux.

Bien sûr, c’est à chacun de délimiter la masse de connaissances dont il pense avoir besoin et qu’il trouve utile ; mais nous vous conseillons tout de même de reprendre votre cours et de repérer ce qui vous semble indispensable, et utilisable dans une majorité de sujets. Ainsi, l’étude super détaillée de « Sonnet allégorique de lui-même », poème de Mallarmé, expliquant que l’allitération en « n » contribue à créer l’idée de disparition, n’est sûrement pas le point qui mérite le plus votre attention… Faites donc un rapide calcul « coût d’apprentissage »/utilité et triez au maximum, du moins pour le début, puis adaptez à vos capacités, à vos envies…

Concernant les différents textes littéraires utilisés en exemple, il est important bien sûr de connaître ceux vus et étudiés en cours, mais il est aussi important de prendre des textes qui vous parlent ! Ainsi, si vous aviez adoré un texte vu au lycée, n’hésitez pas à reprendre l’analyse que vous en aviez faite et à le rajouter à votre base de textes, c’est toujours plus facile d’apprendre quand on aime !

Est-il nécessaire de lire des tonnes d’ouvrages ?

Comme quand nous étions au lycée, français rime souvent avec lecture d’ouvrages. Or, en prépa, le temps nous est compté, alors lire les 4000 pages de La Recherche paraît présenter bien peu de bénéfices… Ainsi, il est plus profitable de lire uniquement des extraits des grands classiques, extraits à connaître sur le bout des doigts pour ensuite les replacer en dissert. Bien sûr, si vous pouvez, il est toujours mieux de trouver du temps pour lire les œuvres intégralement ! Concernant les pièces de théâtre, elles sont bien plus rapides à lire, donc il vaut mieux les lire intégralement, pour vraiment connaître les tenants et les aboutissants.

Au niveau des textes théoriques, il en va de même : il serait complexe de lire les ouvrages entiers des critiques littéraires. Pour ma part, je me suis reposée uniquement sur des extraits, mais un livre rassemblant les principaux textes théoriques est plébiscité par les étudiants : 150 textes théoriques et critiques, de Vassevière et Toursel. Ce livre vous permettra d’avoir un regard global sur les principales théories de la littérature.

To fiche or not to fiche ?

Aah, l’éternel débat… : ficher ou non ?

Encore une fois, il n’y a pas de solution universelle, chacun doit trouver la méthode qui lui permet de progresser au mieux, et qui correspond à la façon de travailler de sa/son prof, mais voici tout de même une proposition de méthode, qui fut très efficace pour moi !

En français, il est important, voire capital, d’illustrer ses arguments avec des citations, qui peuvent parfois elles-mêmes servir d’arguments. Une méthode assez efficace consiste donc à vous faire une fiche avec toutes vos citations (une dizaine extraites d’œuvres littéraires et une autre dizaine d’ouvrages théoriques, à peu près). Et sous chacune, ajoutez une petite explication, un exemple d’œuvre littéraire qui les illustre pour les citations théoriques… Comme ça, vous aurez toutes vos citations sur la même fiche, et c’est bien plus pratique pour apprendre !

Après les citations, passons aux auteurs théoriques. Tout dépend comme fonctionne votre prof, mais vous allez forcément, à un moment où à un autre, étudier des textes de critiques littéraires (Barthes, Eco, Rousset…), des textes sur la théorie de la littérature. Afin de ne pas perdre vos références théoriques au milieu de cours plus généralistes contenant des auteurs littéraires, je vous conseille donc de faire une fiche par auteur théorique, rassemblant ses trois/quatre grands arguments. Cela vous aidera à y voir plus clair, et à bien associer chaque argument à son auteur.

En dissertation, il est très important de faire référence à ces textes dans votre argumentaire, et d’associer chacun avec un passage d’œuvre littéraire illustrant sa théorie. Ainsi, un argument en dissertation doit (dans l’idéal) se composer d’un argument théorique, illustré par une œuvre littéraire. Or, chercher une œuvre illustrant une théorie peut prendre beaucoup de temps, temps que nous n’avons pas en dissertation, malgré les six heures.

C’est donc gagner énormément de temps et d’énergie que de réfléchir à ces exemples littéraires en amont, chez vous, et donc de les rajouter sur les fiches auteurs dont nous venons de parler. Ainsi, il est très bénéfique de faire une fiche « auteur théorique » rassemblant trois/quatre arguments de cet auteur, avec sous chaque argument l’œuvre choisie pour l’illustrer. Comme ça, plus de temps perdu en dissert à chercher comment illustrer tel ou tel argument !

Pour finir, il me semble important et très utile de faire une fiche (que l’on complétera sur les deux ans), rassemblant tous les arguments utilisables en dissert, par thème pour que ce soit plus pratique à apprendre.  La fiche prendra donc le format : argument général + argument auteur théorique + exemple littéraire. Ainsi, à force de relire ces pages, vous aurez automatiquement les arguments et les exemples allant avec, gain de temps assuré en dissert !  

Je sais, ça fait beaucoup de fiches dit comme ça, surtout si vous fichez aussi vos cours en intégralité (ce que je faisais aussi), mais cela permet vraiment d’avoir l’esprit clair ainsi qu’une bonne vue d’ensemble, et ça, ce n’est pas rien vu le programme !

Évidemment, tous les conseils donnés ici sont et restent purement indicatifs, il incombe à chacun de trouver sa propre méthode de travail !

Autres liens utiles :

  • Pour savoir comment s’organiser en général en prépa B/L, consultez cet article :

https://major-prepa.com/

  • Pour savoir comment s’organiser en histoire, consultez celui-ci :

https://major-prepa.com/histoire/comment-organiser-travail-histoire-b-l//

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