En bon B/L, tu as choisi de tout faire : de la sociologie aux mathématiques, tu ne laisses rien de côté. La filière généraliste par excellence est souvent le refuge des indécis chroniques. Dans cet univers radieux, un seul bémol : le choix d’une option. Nombreux sont les BL qui traînent ce dernier comme un boulet durant leur hypokhâgne (parfois davantage). Fort heureusement, nous sommes là pour t’aider à y voir plus clair !

Récapitulatif

L’option de B/L, contrairement à ce que son nom peut indiquer, n’a rien d’optionnaire. Certains suivront d’ailleurs plus d’un cours d’option. Face à ce casse-tête, un petit récap n’est pas de refus !

L’option est avant tout la matière que tu choisis de passer comme sixième épreuve des écrits d’Ulm et de Lyon. Il y a plusieurs possibilités. Tu peux opter pour une langue vivante (anglais, espagnol, allemand ou des langues plus rares) et produire une dissertation de civilisation de 6 h à l’aide d’un dossier. Les versions de langues anciennes font également partie des options possibles. Enfin, la géographie s’offre à toi sous la forme d’une dissertation de 6 h relative au thème de l’année. Jusqu’ici, facile !

La chose se complique néanmoins aux oraux et face aux exigences de la BCE. Il te faut en effet un oral de langue (histoire et civilisation) et un oral d’option à Ulm. Évidemment, il ne peut s’agir de la même discipline. Si tu as choisi anglais en option d’écrit, il te faut ainsi choisir l’option anglais à l’oral (oral de civilisation) et passer une autre langue ou bien passer l’anglais en tant que langue, et trouver une autre option. Heureusement, l’ENS autorise les étudiants à passer sociologie ou économie en oral sec (en plus de l’oral de dossier) comme option. Il est également important de préciser que l’épreuve orale et celle écrite n’ont dans le cas de la géographie que peu de choses en commun. La première est une épreuve de cartographie, qui consiste en un commentaire de carte, alors que la seconde est une dissertation sur un thème déjà connu.

La BCE n’a pas d’épreuve d’option à l’écrit. Il y a en revanche deux épreuves de langues (LV1 et LV2). Notons toutefois que les langues anciennes peuvent compter comme une LV2. Dans ce cas, l’épreuve prend la forme d’une version. Attention : les épreuves de langues étant différentes entre les ENS et la BCE, la préparation peut s’effectuer dans des cours différents ! À l’oral, les deux langues vivantes sont encore exigées. Rien ne change à ceci près que dans le cadre des oraux de HEC, on peut choisir entre une épreuve orale d’histoire et une épreuve de géographie pour laquelle il est impératif d’avoir suivi les cours d’option écrits et le thème de l’année.

Passons à un exemple pratique. Un élève qui souhaite passer le concours des ENS et BCE et qui aurait choisi géographie comme option doit donc se munir de deux langues vivantes supplémentaires (éventuellement une langue vivante et une langue ancienne). Un tel choix peut s’avérer lourd de conséquences sur son emploi du temps.

Le choix

À présent informé, il est l’heure de passer au choix ! Pas de panique : dans les faits, le choix de ton option en B/L peut prendre un certain temps. Beaucoup d’élèves suivent différents cours d’option et ne choisissent définitivement qu’en janvier d’hypokhâgne. N’hésite pas à te rendre à un grand nombre de cours d’option en début d’année. Un choix avisé nécessite du temps et des expériences, et l’avis de tes professeurs si besoin. Certains poursuivent même plusieurs options un an ou deux. Garde cependant à l’esprit que la rapidité du choix est un atout. Elle te permet de te concentrer pleinement sur ton travail et de ne pas perdre de temps ou de risquer de t’éparpiller.

Quels critères de choix ?

Il s’agit d’abord de connaître ses limites, mais aussi d’avoir une perspective de long terme. De manière évidente, il est contre-productif de surcharger son emploi du temps plus que l’on se sait pouvoir tenir. À l’inverse, il peut sembler séduisant de choisir l’option anglais pour réduire au minimum le nombre d’heures de cours. Un tel choix, néanmoins, suppose d’une part d’aimer fortement les sciences sociales et d’autre part de disposer d’une seconde langue ! Autre aspect négatif : l’option anglais est prisée par les B/L et y faire une différence peut s’avérer difficile. Là encore, il s’agit d’un savant dosage entre efforts et préservation de soi !

Points forts

À chaque option ses avantages. La géographie promet par exemple un nouveau départ. Elle te permet de débuter au même point que tes camarades. Le programme de géographie peut lui aussi rassurer : si le travail peut te sembler répétitif, tu sauras néanmoins où tu vas. Une langue vivante peut t’aider en littérature si tu commences à lire les classiques d’une culture. Elle est également un avantage non négligeable en histoire du monde, d’autant plus lorsqu’il s’agit de langues répandues ou de pays incontournables au XXᵉ siècle (anglais, espagnol, russe, chinois…). Une langue ancienne te permettra de travailler plus que jamais tes références littéraires et philosophiques classiques. Quoi de mieux que de lire Platon ou Sénèque en comprenant pleinement les concepts originaux ?

Choix stratégiques et pièges

Il existe une foule d’autres considérations stratégiques. À ces dernières s’ajoutent les calculs de moyenne relatifs à chaque épreuve. Leur valeur est cependant loin d’être prouvée. Le choix d’une langue ancienne (latin ou grec) est certes le plus souvent payant aux épreuves de la BCE (une excellente note peut être assurée avec un minimum de travail régulier), mais cette perspective ne parviendra certainement pas à te mobiliser durant deux ans si tu n’as aucun attrait pour la discipline.

De manière générale, le nombre d’élèves ayant choisi une option n’est pas une variable à prendre en compte. Être le seul à choisir une langue rare pour laquelle on n’a que peu de compétence est un choix coûteux. Le correcteur ou le jury spécialement mobilisé pour l’occasion ne manquera pas de sanctionner de telles stratégies. Les options rares, à l’instar du grec, sont en général valorisées à condition qu’il y ait eu un investissement durable. Il faut donc éviter le piège de l’originalité !

Les langues

Il faut enfin se rassurer. Les niveaux exigés dans chaque discipline d’option ne sont évidemment pas les mêmes ! L’important des oraux d’options en langues est bel et bien la civilisation. La langue est un prérequis qui peut être pénalisé, mais elle n’est pas l’enjeu de l’épreuve. Les jurys se montrent indulgents envers les candidats non natifs qui passent des langues difficiles : l’important est de savoir s’exprimer, de comprendre les textes soumis au commentaire et d’être compris. Un jury de chinois n’a pas le même niveau d’exigence linguistique qu’un jury d’anglais.

Choisir ce que l’on aime

Face à toutes ces considérations et à ce casse-tête, le plus sûr est encore de choisir selon ton sentiment. La prépa est une course de longue durée. Le plus important est de prendre l’option qui te fera le plus plaisir. L’atmosphère du cours, l’alchimie avec tes camarades optionnaires ou encore le professeur peuvent sembler autant de motifs irrationnels de choix. Ils sont en réalité primordiaux. Choisis l‘option pour laquelle tu seras capable de rester au lycée les longs soirs d’hiver lorsque tout est noir.

Conclusion

Finalement, le terme d’option n’est pas le fruit du hasard. Le choix permet au contraire de développer et d’exprimer ton goût personnel. C’est l’opportunité d’embellir tes journées. Hors des considérations stratégiques propres aux concours, il s’agit d’une première étape dans la formation de ton profil. Le choix est le lieu d’une introspection enrichissante qui te suivra le reste de ta vie.