Entretiens de personnalité en école de commerce

Préparer son entretien en première année : priorité au fond

Image result for gifs excited studentTe voilà en première année de prépa. Tu rentres dans l’établissement avec tes amis, ta motivation et tes rêves de jeune bachelier. Mais voilà, on ne te parle que de dissertations, de DS de maths, d’oraux de langue, mais pas souvent de ce fameux « entretien de personnalité » qui fait tomber tous les ans de vaillants soldats à la porte de l’école de leurs rêves ! Malheureusement trop peu informé, tu te sens perdu devant cette épreuve discriminatoire car tu n’as rien fait dans la vie qui te démarque des autres ? Aucun problème, ta seule erreur reste (pour le moment) de te tromper sur la nature de l’épreuve.

L’entretien de personnalité se travaille. D’abord parce qu’il n’est pas naturel de parler de soi pendant 15 à 45 minutes. Ensuite parce qu’être en prépa et accumuler les oraux c’est cool, mais que ça te fait devenir une véritable machine sans sentiment qui paraît très bizarre lorsqu’il s’agit de paraître enjoué et vivant. Et finalement car tu tomberas sur des jurys qui te feront la misère, chacun à leur façon, pour démêler le vrai du faux et t’en faire baver. Alors voici quelques conseils pour t’en sortir.

La priorité de lors de cette première année est de travailler le fond. En effet, tu te rendras compte au fur et à mesure de ta recherche sur toi-même et lors des retours après tes premiers entretiens blancs qu’il te manque des exemples, des expériences, des facettes de ta personnalité que tu ne mets pas en avant. Parfait ! Il est largement le temps de réagir ! S’il te manque une partie de créativité, développe une passion « en plus » qui te mettra cet aspect en avant (pour ma part, je me suis intéressé au street-art). Attention, cette stratégie n’est pas sans risque : elle nécessite de l’investissement pendant de longues heures, de la recherche, bref de quoi en parler pendant 45 minutes sans se faire piéger. C’est pourquoi tu dois faire ce travail en avance, de préférence lors des vacances qui te permettent de souffler avant la deuxième année. Ne prends pas le cinéma, la musique classique ou encore la photographie, au risque de vite tomber sur un spécialiste du genre qui te donnera ton ticket pour ta troisième année. Répète ce processus autant de fois que nécessaire, pour d’autres lacunes comme l’organisation, l’ouverture au monde etc. Chacune de tes histoires doit être analysée et décortiquée jusqu’à ses moindres détails avec cette question centrale « Que m’a apporté cette expérience ? ».

Commencer à réfléchir à son projet professionnel est aussi très enrichissant et permet de gagner du temps en fin de deuxième année. Certains t’inciteront à commettre le péché en criant « Si tu n’as aucune idée de ton projet professionnel, pas de problème ! ». Ne les écoute pas. Les écoles sont des investisseurs qui « parient » sur des potentiels. Si tu ne sais pas leur vendre quoi que ce soit, aucune ambition ni aucun projet, pourquoi l’école te prendrait-elle plutôt qu’un autre qui saura ce qu’il veut faire ? Documente-toi sur des secteurs qui t’intéressent et qui semblent te correspondre pour pouvoir ensuite montrer au jury que tu n’es pas là parce que tu as vu de la lumière et que tu es entré. Fais ce travail de fond avec des exemples d’entreprises, d’actualités, de chiffres qui te permettront de passer pour quelqu’un de précis ce qui feront à coup sûr la différence !

Profite de ces premiers entretiens blancs pour faire tes erreurs : celles-ci sont totalement normales et facilement corrigibles. Ne les prends pas à la légère ! Mets ta plus belle chemise, reste droit lorsque tu es assis, souris (le plus important). Ces gestes paraissent anodins et naturels mais cessent de l’être lorsque tu es stressé comme jamais alors entraine-toi.

Pour finir, prépare un pitch d’environ deux minutes qui ne fait pas trop récité ni trop original (les écoles ne recrutent pas des clowns) et une conclusion que tu dégaineras aussi vite que ton ombre à la question « Avez-vous quelque chose à ajouter ? ». Et rappelle-toi à chaque fois que tu parles d’une expérience que ce qui intéresse le jury n’est pas tant l’expérience en elle-même mais ce qu’elle t’a apporté et comment tu la valorises. Il ne sert à rien de dire seulement « j’ai fait ceci ». Mais dire « j’ai fait ceci parce que… D’ailleurs, ça m’a beaucoup apporté car… » change totalement la donne.

En un mot : reste cohérent.

Préparer son entretien en deuxième année : priorité à la forme

Image result for gifs piscine delonTe voilà bronzé et tout frais lors de ta rentrée en deuxième année. Fier comme un coq, tu te permets de prendre de haut les bizuts apeurés avec des « trop facile la première année » et même les cubes (ta future patrie) en les rabaissant tranquillement avec des petits pics leur rappelant leur échec. Pourtant, il te reste le plus dur à faire, et les entretiens approchent. Voici quelques conseils pour performer le jour J.

Le plus grand conseil que je puisse te donner est d’avoir en tête tout ce que tu vas dire. Choisis cinq « cartes » que tu peux dégainer à ta guise, cinq choses dont tu devras parler. Tu dois être prêt à faire face aux questions pointues sur ces sujets et à amener ces thèmes grâce à des liaisons plus ou moins fines (à toi de les travailler) pour pouvoir en parler. En effet, il arrive qu’un entretien de 25 minutes se fasse seulement sur deux sujets, car le jury est passionné par ces derniers. Pourtant, parler 15 minutes de ta passion pour les timbres ne te fera pas gagner plus de point, attention à ne pas t’égarer !

La construction de tes « arguments » est aussi à travailler : annonce de ta carte, précisions sur la question, anecdote et enfin finir sur ce que ça t’a apporté. Exemple : « Je suis un véritable passionné de street-art ! » ; « Je suis d’ailleurs allé voir des expositions telles que… » ; « J’aime en particulier cet artiste car il a fait… ce qui me touche en particulier puisque… » Explicite les qualités que tu as su développer grâce à ça ! C’est le plus important ! Garde en tête que le jury est un être humain, il peut être fatigué, déconcentré ou même dans ses pensées. Tu dois donc lui mâcher le travail.

Si tu es admissible à HEC, prends au moins trois tenues au risque d’être tendu à chaque fois que tu manges avec. Sinon, deux suffisent. Costume-cravate pour les hommes, de préférence avec une barbe rasée ou, dans le cas contraire, très bien entretenue (mais le risque du port de la barbe n’est pas nul…). Pour les femmes, tailleur ou pantalon habillé avec un haut sobre (éventuellement coloré), ou une robe, et une veste assortie, avec au choix des chaussures à talon ou plates assez habillées, selon votre confort avec chacune de ces options. Et bien sûr, n’abuse pas trop du maquillage. Le style non-binaire est plutôt risqué, même si les femmes peuvent prendre plus de libertés. Profite de ton temps avant les oraux pour te faire des fiches par école : associations, parcours, spécificités. Voilà pour l’aspect vestimentaire et méthodologique, maintenant passons au face-à-face.

Car oui, l’humain qui est en face de toi a ton destin en main. Dès ton entrée, tu dois faire bonne impression. Un grand sourire (que tu auras travaillé aussi, faut pas abuser), ton plus beau « bonjour messieurs, bonjour mesdames », agrémenté de la petite question « Puis-je m’asseoir ? » pour éviter tout jury pointilleux et le tour est joué. Pour ceux qui ont passé le permis, cette étape est aussi importante que l’installation dans le véhicule et la fameuse question « Est-ce que tout le monde est bien attaché ? ». Une fois l’entretien commencé, reste performant en toute circonstance. Tu tomberas sûrement sur des jurys impassibles, mais ceux-là pourront te mettre une très bonne note alors ne te décourage pas. Reste fixé sur tes objectifs (parler de tes sujets) tout en restant ouvert aux questions et remarques du jury : ce ne doit absolument pas être un monologue mais un échange ! Sois agréable et ouvert à la discussion (sans te perdre sur le conflit au Moyen-Orient ou encore sur une discussion sur les bienfaits du véganisme) Enfin, reste concentré jusqu’à la sortie de la salle.

En un mot : travail, travail, travail. L’entretien est souvent synonyme d’admission ou de cubage. (grâce à son coefficient, le plus élevé de toutes les épreuves)

Que tu sois en première, deuxième ou troisième année, sois fort, le jeu en vaut la chandelle. A la fin de ton entretien tu te diras peut-être « J’ai raté. » ou encore « Le jury m’a mené où il voulait. » ou même « J’aurai pas dû l’insulter. » mais tu apprendras avec joie quelques jours plus tard ton admission ! (enfin pas pour celui qui s’est dit la troisième remarque, faut pas rêver).

Pour approfondir l’entretien : 15 articles Major Prépa sur l’entretien