En classe préparatoire, beaucoup de professeurs insistent sur l’importance de la maîtrise du cours, mais oublient de te dire que pour réussir une dissertation d’ESH, il faut aussi avoir le côté « pratique », c’est-à-dire : s’entraîner à faire des sujets d’ESH et non pas attendre un DS pour s’exercer. Dans cet article, je vais te proposer une méthode atypique de la « dissertation unique » pour réviser l’ESH, qui te permettra d’avoir une bonne maîtrise des points clés de ton cours ainsi qu’une grande aisance dans la création de plans de dissertation. À la fin de la deuxième année, tu te seras suffisamment entraîné et en plus de cela, tu auras une « fiche » récapitulative hyper synthétique du programme d’ESH d’environ une vingtaine de pages à réviser.
La méthode de la « dissertation unique »
En bref, cette méthode consiste à extraire un ou plusieurs « plans types » à apprendre dans chaque chapitre. Ces plans vont te servir à la fois de fiches mais aussi de « cours ». Je m’explique : en faisant différents sujets, tu pourras hiérarchiser les informations de ton cours et de cette manière créer ta « fiche », mais cette fiche n’aura pas le format d’une fiche classique parce que les informations qui apparaîtront dessus ne seront pas toutes synthétisées.
En effet, à force de faire des sujets, tu vas voir que certains mécanismes et exemples apparaissent assez souvent, de ce fait, ces mécanismes devront être appris de manière bien plus précise que le reste. Tu peux même apprendre les paragraphes expliquant ces mécanismes par cœur afin d’avoir tous les mots clés ainsi qu’une explication parfaite du mécanisme le jour J. Quant aux exemples, tu pourras les synthétiser en mettant juste les mots clés, par exemple : date, lieu, entreprise concernée. Ton plan (qui est aussi ta fiche) va alors avoir des parties complètement rédigées et d’autres très synthétisées.
Le travail à faire pendant l’année
S’aider du cours
Tout d’abord, pour prendre une première connaissance du cours, je te conseille de le lire attentivement une première fois avant même que ton professeur commence à en parler en classe. Pour cela, je te conseille d’avoir des ressources différentes que le cours de ton professeur, cela te permettra d’avoir différentes explications du cours. Personnellement, durant mes années de classe préparatoire, j’utilisais l’ouvrage Économie, sociologie et histoire du monde contemporain de Corpron, je te conseille de prendre la version 2021-2022, actualisée avec les nouveaux programmes.
Ensuite, une fois que le professeur commence à faire le cours sur ce chapitre, sois très attentif en classe et participe un maximum. Durant le cours, tu dois acquérir 50 % des connaissances que tu vas garder en tête. Le soir, pense à relire rapidement ton cours de la journée (ainsi que les notions abordées avec ton professeur précédemment), cela te permettra d’avoir en tête ton cours pour mieux suivre les prochains et au fil du temps de l’apprendre sans même faire l’effort de mettre des heures d’ESH en plus dans ton planning pour « apprendre ».
N’oublie pas de toujours avoir recours à d’autres ressources pour expliciter les notions clés du chapitre. Par exemple, pour accompagner le cours de mon professeur, j’avais pour habitude de lire les articles de Major-Prépa, qui concernent le chapitre fait en classe.
Une fois que tu as suffisamment d’éléments pour faire une dissertation unique sur le chapitre, tu peux commencer à faire des sujets. Lorsque je dis « faire des sujets », ce n’est pas juste faire des plans avec les grands axes, il faut rédiger l’introduction ainsi que la conclusion avec l’ouverture et détailler le plan avec les mécanismes expliqués ainsi que les exemples.
En général, par chapitre, j’essayais de balayer tous les types de sujets possibles, soit une dizaine de sujets travaillés. N’hésite pas à demander l’avis de ton professeur et de tes camarades de classe sur tes plans. D’ailleurs, tu peux faire un groupe de travail pour partager les sujets à faire, cela te permettra d’avancer plus rapidement.
Attaquer les sujets
Maintenant que tu as fait différents sujets, tu peux t’attaquer à la création de ta dissertation unique. En effet, tu observeras que certains plans, même sur des sujets qui semblaient différents de base, se ressemblent fortement. Normalement, tu pourras tirer entre quatre et six « plans types » pour chaque chapitre.
Dans ces plans types, tu auras des « paragraphes » à apprendre par cœur, ce sont les notions clés qui vont t’aider à gagner des points le jour J. Je te conseille aussi de te faire un code couleur : tout ce qui est important, tu le mets par exemple en noir et tout ce qui est en « bonus », tu le mets en bleu (le bonus représente l’ensemble des notions que tu vas développer si et seulement si tu as le temps le jour J et que tu maîtrises parfaitement ce qui est en noir, c’est ce qui te permettra de franchir la barre du 16/20).
Si tu as du mal à apprendre « par cœur », je te conseille de mettre en gras les mots qui devront obligatoirement apparaître et les retenir, puis t’entraîner à l’oral à expliquer les mécanismes en ayant ces mots en tête, cela t’aidera à pouvoir formuler des phrases simples et claires le jour J.
Un exemple d’application de cette méthode
Prenons l’exemple du chapitre sur l’ouverture des économies depuis le XIXᵉ siècle : évolution et acteurs. Pour ce chapitre, j’avais fait huit différents sujets qui touchaient aux deux grands thèmes du chapitre, soit : les critères de localisation des entreprises (par exemple : « La localisation des entreprises n’est-elle déterminée que par le coût du travail ? », « Quelles sont les stratégies d’implantation des entreprises ? », etc.) et l’évolution du commerce international (« Un recul du commerce international : une réalité ? », « Pourquoi y a-t-il de plus en plus de FMN ? », etc.).
Grâce aux différents sujets traités, j’ai pu tirer trois « plans types » pour ce chapitre. De ce fait, j’ai noté que l’ensemble des sujets qui se rapportaient aux stratégies de localisation des entreprises avaient la même logique de plan :
I / La recherche d’un faible coût de production explique en grande partie la localisation des entreprises
- Le coût du travail est une variable centrale pour les entreprises
- C’est ce qui explique certaines délocalisations
- L’internationalisation des entreprises est, alors, expliquée par cette stratégie
II / Cependant, ce n’est pas l’unique facteur
- La baisse du coût du travail n’a pas toujours été la meilleure stratégie utilisée par les États pour attirer les entreprises
- Dans une logique d’offre, d’autres facteurs expliquent la localisation des entreprises
- Dans une logique de demande, d’autres facteurs expliquent la localisation des entreprises
Une fois ce plan type établi pour ce type de sujets, il ne me reste plus qu’à développer le plan avec les mécanismes et exemples utilisés dans chaque sous-partie en respectant bien mon code couleur, puis à rédiger mon introduction et ma conclusion (avec ouverture). Mon plan/ma fiche ressemblera alors à cela :
[introduction]
I / La recherche d’un faible coût de production explique en grande partie la localisation des entreprises
- Le coût du travail est une variable centrale pour les entreprises
- Rapport Arthuis 1993
- Théorie des avantages comparatifs de David Ricardo (Des principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817), il est primordial d’expliciter, voire d’apprendre par cœur le paragraphe ou au moins les points clés du mécanisme (en gras) : « La théorie se base sur trois hypothèses : la valeur d’un bien repose sur la valeur travail ; les facteurs de production sont immobiles à l’international et les différentes techniques de production expliquent les différences de productivité, qui fondent les avantages comparatifs des pays et déterminent leurs spécialisations. » Dans sa théorie des avantages comparatifs, David Ricardo explique dans son livre Des principes de l’économie politique et de l’impôt écrit en 1817 que l’avantage comparatif est fondé sur l’idée qu’il est plus efficace de se spécialiser dans les produits dans lesquels le pays est relativement le plus productif en laissant aux autres pays les autres activités, même si le pays est capable d’être plus productif que les autres pays dans toutes les autres activités. En effet, toutes les économies disposent de ressources limitées, ce qu’elles peuvent produire est donc limité. Par conséquent, si le pays veut produire plus d’un bien (et donc se spécialiser dans plusieurs domaines), alors il faut réduire la production d’un autre bien, ce qui nuit à sa productivité. La spécialisation internationale selon l’avantage comparatif va, donc, permettre de repousser le « mur de la rareté ». Cette spécialisation des pays repose sur des différences relatives de productivité et donc sur des différences de coûts relatifs. Dans l’exemple proposé par Ricardo : le Portugal est capable de fabriquer du vin et des draps pour un coût inférieur à l’Angleterre. Mais, il est plus avantageux pour les deux pays de se spécialiser et échanger. En renonçant à la production du drap, le Portugal peut affecter ses ressources à la production du vin dans laquelle il est relativement plus efficace par rapport à celle du drap, et réciproquement pour l’Angleterre qui produit des draps. L’ouverture permet donc au Portugal d’acquérir plus de draps que ce qu’il aurait produit en autarcie, inversement avec le vin pour l’Angleterre. (l’exemple Portugal/Angleterre est ici mis en italique mais tu peux le mettre en bleu sur ta fiche étant donné que c’est considéré comme du « bonus »)
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Le travail à faire durant la période de révisions et le jour J
Durant la période de révisions, tu n’auras plus qu’à revoir tes plans types et t’assurer que tu maîtrises bien les mécanismes à développer. Avec cette méthode, j’ai pu réviser de manière efficace l’ESH tout en me laissant du temps pour d’autres matières. En effet, ma fiche, qui rassemblait l’ensemble de mes plans et paragraphes de première et deuxième année, ne faisait qu’une vingtaine de pages, n’est-ce pas satisfaisant ?
Le jour J, tu auras la dissertation unique en tête selon le sujet : c’est ce qui te permettra de gagner du temps lors de la phase brouillon et création de plans. Mais, attention, je tiens à préciser qu’il ne faut pas seulement « recracher » son plan type, il faut bien l’adapter au sujet, sinon tu seras fortement sanctionné dans ta note finale ! Une fois le plan idéal trouvé pour le sujet, il ne te reste plus qu’à travailler sur la forme. Pour cela, je te conseille de consulter l’article « Gagner des points en ne misant que sur la forme de sa copie d’ESH » pour cartonner pleinement lors de tes concours !
