De très nombreux candidats ne présentent pas toutes les écoles, les jugeant souvent inaccessibles. Dès lors, ils jugent absolument inutile de présenter des écoles qui leur semblent hors de portée. Ce phénomène bien connu s’appelle l’autocensure…et prive chaque année quelques étudiants d’écoles bien meilleures que celles qu’ils auraient pu potentiellement avoir.

A titre personnel, ce phénomène m’a marqué l’année dernière, lorsque je discutais avec un étudiant venant d’une petite prépa ECT qui était admissible jusqu’à emlyon. Ses professeurs lui avaient déconseillé de présenter les Parisiennes dans la mesure où le niveau de l’élève lors des inscriptions ne pouvait le laisser prétendre à ses écoles. Quelques mois plus tard, il se trouve admissible jusqu’à la prestigieuse école lyonnaise… avec plus de 14,5 de moyenne. Cela signifie que s’il avait présenté l’ESCP Europe, il y aurait été largement admissible (mais pas à l’ESSEC en raison d’une contreperformance en culture générale EDHEC-ESSEC) et aurait échoué à quelques centièmes de points de l’admissibilité HEC…

Pourquoi ce candidat n’avait-il pas passé ces écoles ? Tout simplement parce que ses professeurs lui avaient dit en janvier qu’il n’avait pas le niveau et qu’il ferait mieux de ne pas gaspiller une centaine d’euros à présenter des écoles qu’il n’aurait jamais. Hélas (ou plutôt heureusement!), de nombreux candidats se transcendent au cours des 5 derniers mois. C’est la première raison pour laquelle il faut présenter une école dès lors que l’on juge que la probabilité d’y être admissible est non-nulle ! Et souvent, des miracles se produisent…

Pourquoi faut-il y croire ?

Je vais désormais vous raconter l’histoire de Jérôme. Il s’agit d’un étudiant ayant passé les concours en 2015 en tant que cube, après avoir obtenu l’ICN Nancy-Metz l’année auparavant. Pour son année de cube, il a décidé de rejoindre la prépa Commercia à Paris. Ses professeurs évaluent son niveau lors de la première partie de son année de cube et la sentence tombe : l’équipe pédagogique juge qu’il n’a pas le niveau, il passera donc les concours sous le label JA Formation, le nom sous lequel les étudiants jugés les moins bons passent les concours (il s’agit d’une stratégie des prépas privées hors contrat destinée à faire augmenter artificiellement leur classement). Loin de démoraliser Jérôme, cette décision lui a plutôt donné envie de montrer ce dont il était vraiment capable :

« En fait j’ai tout simplement continué à travailler sans trop me poser de questions et je me disais tout le temps qu’une mauvaise note en maths n’était pas forcément un mal en soi, ça me permettrait juste de comprendre plein de trucs grâce à la correction. En mathématiques, mon maître-mot c’était de ne jamais faire 2 fois la même erreur. Je me suis jamais découragé, même si par moment je me disais que j’étais loin de la parisienne… »

A force de travail (parfois très créatif !) et de détermination, il a réussi à obtenir 15 en contraction (11 en carré), 14 en synthèse (9), 16 en dissertation de culture générale HEC (5), 14 en maths HEC (4,7) et 13 en géopo ESCP (12) , de quoi le rendre admissible à l’ESCP Europe, admissibilité qu’il convertira assez aisément en admission !

Leçon de l’histoire : il faut présenter des écoles, même si vous pensez qu’elles ne vous tendent pas les bras, il s’agit ici d’une source de motivation supplémentaire !

Pourquoi faut-il aussi assurer ?

A l’inverse, certains candidats se limitent à quelques écoles du haut du tableau, car ils s’estiment assez performants pour ne pas avoir à passer des écoles qu’ils pensent obtenir dans tous les cas : fatale erreur. Chaque année, ce sont plusieurs centaines de candidats qui se retrouvent à la rue, sans aucune admission après deux ou trois ans de prépa, et ce, même dans les toutes meilleures prépas. A cela s’ajoute une cohorte d’étudiants n’ayant qu’une ou deux admissions, leur empêchant ainsi de choisir l’école qu’ils désirent réellement. Souvent, ils n’avaient présenté que des écoles dominant le classement et avaient, à l’inverse de notre ami Jérôme, moins de réussite au cours des derniers mois. N’hésitez donc pas à présenter une ou deux écoles supplémentaires que vous pensez assurer. Quand bien même vous nourrissez de grandes ambitions et que vous voulez cuber si vous n’avez pas une école du top X, présentez au moins des écoles où vous assurerez l’admissibilité. En effet, lorsqu’on est cube, si l’expérience des écrits constitue un énorme avantage par rapport aux carrés, il en est de même pour les oraux !

De plus, si vous êtes boursiers, tout cela ne vous coûte rien. C’est ainsi qu’en carré, j’avais passé toutes les écoles de la BCE, ce qui m’a permis de me rôder lors de nombreux oraux et d’encore mieux réussir ceux de cube !

Par conséquent, n’hésitez pas à présenter une ou plusieurs écoles qui vous semblent inatteignables et d’autres que vous pensez assurer ! Ou bien vous perdrez une centaine d’euros tout en ayant assuré quelques admissions et eu un gain de motivation, ou bien vous assurerez de la sorte une admission inespérée ou des oraux de rodage pour votre année de cube ! Bref, étant donné le coût total des études… cela vaut le coût !

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