Après un premier article aidant à se préparer mentalement en amont du concours, voici quelques règles d’or pour rester efficace tout au long des deux semaines de concours qui vous attendent. Parce que deux semaines, c’est long, et ce n’est facile ni pour l’esprit ni pour le corps.

Ne pas se focaliser sur une épreuve « ratée »

Objectivement, il est très probable qu’en 2 semaines et en passant autant d’épreuves, vous n’excelliez pas partout. Et ce n’est pas à grave, à une seule condition : que cela n’entache pas vos performances lors des épreuves suivantes. Il est commun de sortir d’une épreuve en ayant l’impression de ne pas avoir donné le maximum, ou même d’avoir vécu un massacre sans précédent. Or, il ne faut pas oublier que vous passez un concours, et qu’il est très difficile de juger de sa performance dans une telle situation, plus particulièrement dans les matières dites « aléatoires » comme la géopolitique ou la philosophie, où votre note est très élastique en fonction du correcteur qui lira votre production. Dans les matières plus « conventionnelles » comme les maths, votre note dépendra, certes, de votre performance, mais aussi en grande partie de celle des autres. S’ils ont fait 40% du sujet et vous 50%, vous aurez mécaniquement une meilleure note, même si vous n’avez pas l’impression d’avoir brillé. De même, quelqu’un qui a répondu à beaucoup plus de questions que vous mais sans être suffisamment rigoureux gagnera moins de points.

Pour ces raisons, il ne faut absolument pas rester focalisé sur cette épreuve horrible dont vous venez de sortir : vous ne pouvez pas connaître votre note à l’avance. Par contre, si vous vous découragez, vous risquez de perdre des points précieux sur les épreuves suivantes en vous disant que de toute façon, tout est perdu, et ne donnant pas le maximum. Pour l’anecdote personnelle, je suis sortie l’an dernier de l’épreuve de géopolitique ESSEC en ayant clairement l’impression d’avoir rendu la pire copie de ma vie, je suis donc allée à l’épreuve de maths I ESSEC complètement démotivée, déconcentrée, imprécise, et j’ai rendu un travail plutôt bâclé car je pensais avoir déjà ruiné mes chances d’admissibilité. Résultat, je suis passée à deux doigts de la barre d’admissibilité – à un point de plus en maths près, plus précisément. De nombreuses autres personnes ont manqué une admissibilité de peu par manque de confiance et démotivation suite à une épreuve mal vécue, ou même simplement parce qu’elles se sont présentées à l’épreuve en ayant la conviction de ne pas pouvoir prétendre une seconde à l’école concernée par l’épreuve. La morale est que vous devez considérer chaque nouvelle épreuve comme un défi à part entière, indépendant des épreuves précédentes. Pendant ces deux semaines, oubliez les simulateurs d’admissibilité et autres prévisions bancales, tout peut basculer pendant les concours : il vous faut donc faire preuve d’une concentration maximale pour n’avoir ensuite aucun regret.

Après chaque épreuve, l’oublier

Une fois de plus, il s’agit d’un conseil personnel qui ne conviendra peut-être pas à tout le monde mais qui servira à respecter la règle précédente : après chaque épreuve, oubliez-là, que vous pensiez avoir réussi ou non. Oubliez le sujet, son contenu, les petites erreurs commises ou même cette sous-partie dont vous êtes si fier. L’épreuve est terminée, partez du principe que vous ne pouvez absolument pas estimer votre note et qu’il faut passer à la suivante. Cela vous permettra de vous vider l’esprit et d’attaquer chaque nouveau sujet avec énergie et efficacité.

Parler de l’épreuve après l’épreuve est souvent peu productif. Il y aura toujours quelqu’un pour détailler son plan exceptionnel en ESH ou en HGG, voire vous dire que votre problématique est hors-sujet, ce qui risque de vous déstabiliser. Rien ne sert de débattre du meilleur plan possible pour le sujet qui vient de tomber (il n’y en a pas un seul, au passage). Ce conseil est plus facilement applicable si les personnes que vous côtoyez pendant les concours sont sur la même longueur d’ondes ! Sinon, une personne extérieure peut tout à fait vous aider : un parent, un ami que vous pouvez appeler immédiatement après l’épreuve, pour lui dire rapidement si elle s’est bien ou mal passée, avant de la laisser définitivement derrière vous.

Vous l’avez compris, pendant les concours, le mot d’ordre est de se changer régulièrement les idées pour rester efficace sur le long terme – en l’occurrence, tout au long de ces deux semaines assez laborieuses. Même si vous êtes de nature très stressée, je vous déconseille de réviser la veille des épreuves : tout d’abord parce que vous ne retiendrez rien de plus que ce que vous avez appris pendant ces deux ans, ensuite parce que cela va vous angoisser encore plus et vous faire imaginer les pires sujets qui peuvent tomber. Au contraire, après 8h d’épreuves dans la journée, décompressez, allez manger au restaurant, lisez, regardez un film. Le travail a été fait, désormais, votre réussite dépend uniquement de votre capacité à vous mettre dans les meilleures conditions pour restituer au mieux les connaissances acquises. Faites des nuits de sommeil complètes, du sport, tout ce qui peut vous mettre en forme : en bref, prenez soin de vous.

Le point logistique : se mettre dans les bonnes conditions

Après tous ces efforts pour être conditionné et détendu, il serait dommage de laisser le stress ressurgir pour quelques soucis logistiques. Cette règle est toute simple : préparez vos affaires à l’avance en identifiant les épreuves où vous avez besoin d’un matériel particulier (les crayons en HGG par exemple). Laissez bien votre convocation et votre pièce d’identité dans votre sac pour éviter tout oubli. Enfin, si vous craignez d’avoir des problèmes de transport, prenez impérativement des mesures adaptées : au minimum, prévoir des solutions de secours comme un contact d’urgence qui peut vous emmener en voiture. Sinon, pour vraiment sécuriser le trajet, vous pouvez réserver une chambre ou essayer de loger à proximité du centre d’examen.