Expérience entretien

L’objectif pour le jury, à travers l’entretien de motivation, est d’en apprendre plus sur le candidat qu’il a en face de lui. Il va ainsi interroger le candidat régulièrement sur les expériences vécues (expériences professionnelles, personnelle, associatives, sports pratiqués, voyages…) par celui-ci et qui l’ont façonné. Chez le candidat, parler de ses expériences doit même constituer un objectif important de l’entretien. Mais trop souvent les candidats ne sont pas préparés à cet exercice, semblent ne pas se connaître eux-mêmes et privent le jury d’informations importantes sur leur parcours. Voici 5 conseils pour briller lors du récit d’expériences vécues, aux école de la BCE comme à Ecricome :

Retrouve ici tout ce qu’il faut savoir sur les oraux 2023 école par école (concours BCE et Écricome post-prépas)

Poser le contexte pour ne pas perdre le jury

Le candidat ne doit pas penser que le jury a vécu son expérience ! Poser le contexte avant de se lancer dans le récit est important pour que le jury puisse suivre. Rien de plus agaçant qu’un candidat qui ne prend pas soin de dire au jury quand est-ce que son expérience s’est déroulée, où ça, combien de temps cela a duré ou n’explicite pas des acronymes.

A l’inverse, un candidat qui prend le soin de contextualiser l’expérience au début pour ne pas perdre le jury, montre qu’il prend soin de lui et voit l’entretien de motivation comme un échange et non comme un monologue.

Il n’y a pas de petites expériences !

Que les candidats ne rêvent pas ! Un bon jury sait emmener un candidat sur le thème que lui souhaite. Il est naïf et même dangereux pour un candidat de se dire « Je ne parlerai pas de cette expérience en entretien car elle n’est pas importante pour moi ».

Il faut bien comprendre deux choses ici :

– L’expérience en soi intéresse moins le jury que ce que le candidat peut en sortir sur lui. Et il est tout à fait possible de sortir une qualité d’adaptation d’un baby-sitting de deux jours comme d’un stage en banque de 6 mois !

– L’attitude va énormément compter. Un étudiant qui se bat avec une expérience ancienne pour lui et peu importante va se valoriser par rapport à un candidat qui ne tente rien et dit simplement au jury que l’expérience est trop loin ou trop anecdotique pour lui (il y en a beaucoup !).

Comment raconter une expérience personnelle

Raconter une expérience personnelle est souvent une bonne façon de mettre en avant les “softs skills” du candidat si celui-ci n’a pas eu (ou peu) d’expérience professionnelle. Durant l’entretien, le jury cherchera par exemple à voir si le candidat est une personne entreprenante, résiliante ou encore s’il possède des qualités telles que l’écoute ou l’adaptabilité qui sont des compétences clés pour le travail d’équipe.

Car oui, il ne faut pas perdre de vue ce que le jury cherche à voir : si le candidat se sentira bien, ou non, au sein de l’école. L’entretien est donc surtout un bon moyen de visualiser si l’étudiant sait s’adapter aux différents profils ou situations et s’il a une bonne gestion du stress face à des événements inconnus. Pour ce qui est du reste, il faut surtout penser à sourire et rester soi-même. Un candidat qui ment, ça se voit. Et il faut bien garder en tête qu’il est tout à fait normal de ne pas avoir tout vécu. Rester humble face à son parcours ne sera pas vu comme un défaut, bien au contraire : l’école est là pour se forger des expériences, vous êtes au bon endroit !

L’essentiel finalement ce n’est pas tant l’expérience que vous choisissez de raconter, mais plutôt la pertinence de celle-ci à s’inscrire dans votre parcours de vie et de quelle façon elle vous a aidé à grandir et à évoluer pour faire qui vous êtes aujourd’hui.

NB : Si vous avez des expériences professionnelles à raconter mais qu’une expérience personnelle vous a particulièrement marqué(e), n’hésitez pas à proposer au jury de la raconter en complément. Cela fera toujours bonne impression !

Comment raconter une expérience professionnelle

Raconter une expérience professionnelle peu sembler plus simple qu’une expérience personnelle a priori. Pourtant, il faut se montrer prudent pour ne pas tomber dans une énumération de réalisation personnelles sans fin. Oui le jury veut savoir ce que le candidat a fait “factuellement”, mais il cherche surtout à voir si l’étudiant a apprécié son expérience ou non, pourquoi, ce que cela lui a apporté, quelles ont été les difficultés rencontrées et comment il a réagi. C’est un exercice qu’il ne faut pas sous estimer et qu’il peut être bon de travailler en amont. Cela vous permettra par la même occasion d’être plus confiant le jour J.

Comme pour l’expérience personnelle, l’essentiel n’est pas réellement de savoir si le candidat a aimé ses missions ou non, mais plutôt ce que cela lui a apporté personnellement. De quelle façon son parcours en entreprise lui a été utile dans sa construction personnelle et dans l’établissement de son projet professionnel.

Petit tips : prenez une feuille et notez une liste générale des tâches que vous avez réalisées durant votre expérience professionnelle. Puis, faites des flèche devant chaque tache et notez un évènement spécifique, relatif à cette tâche où vous avez dû faire preuve d’autonomie. Notez ensuite la qualité qui vous a permis d’arriver à ce résultat.

Par exemple : Lors d’un stage, on m’a demandé de gérer des factures alors que je n’y connaissais rien → Je suis allé me renseigner auprès d’un amis travaillant dans le milieu pour mieux comprendre et j’ai complété par le biais d’internet→ J’ai fait preuve de débrouillardise.

Les échecs sont tout aussi intéressants à mentionner et cela vous sera probablement demandé en entretien. Pas de panique, l’essentiel sera de montrer comment vous avez su rebondir face à cet échec et ce que cela vous a apporté par la suite.

On ne raconte pas une expérience, on se raconte à travers une expérience.

Le candidat ne doit pas oublier un point essentiel : chaque question posée par le jury est un prétexte pour en apprendre plus sur lui. Ainsi, il doit à travers son récit, apprendre des choses au jury sur lui. Un bon candidat, une fois le récit de l’expérience terminé, prend du recul et montre au jury en quoi cette expérience lui a apporté telle qualité, a permis de corriger tel défaut, etc… Ainsi, il doit éviter les discours impersonnels et ne pas répéter les « on », « nous », « ils » ; mais bien privilégier les « je » (sans en abuser pour ne pas paraître mégalo !).

Il est important de comprendre que finalement l’expérience intéresse moins le jury que ce que cela dit de lui ou ce que cela a développé chez lui.

Une expérience est composée d’une multitude de mini-expériences

On ne peut raconter 10 ans de tennis par une phrase générale ! Le grand écueil des candidats et de penser que chaque expérience a été uniforme, et cela donne finalement des discours très vagues, qui peuvent paraitre « hors-sol ».

Un bon candidat est un candidat qui arrive à trouver et raconter (se raconter à travers) toutes les mini-expériences (presque des anecdotes) qui ont façonné la grande expérience. Par exemple, si un candidat raconte ses 5 années en tant que professeur particulier de mathématiques, il peut évoquer son premier cours et la préparation de celui-ci, une grande réussite qu’il a eu avec un étudiant, une prise d’initiative qu’il a prise pour changer de méthode pédagogique un jour, un étudiant qui a finalement redoublé malgré les cours dispensés… Et toutes ces mini-expériences apprendront finalement des choses différentes sur lui au jury.

Ainsi, séquencer une expérience en plusieurs mini-expériences permet au candidat d’apporter plus d’informations sur sa personnalité au jury.

Faire des liens avec le futur

Il s’agit ici de quelque chose de très rare mais de très valorisé par le jury.

Comme évoqué précédemment, prendre du recul sur ses expériences et apprendre quelque chose au jury à travers une d’entre elle est bien évidemment valorisé. Mais un candidat qui ancrera la qualité qu’il met en avant dans le futur rassure le jury fortement sur sa candidature.

Un bon candidat est un candidat qui en parlant d’une expérience, sort une qualité (ou un défaut corrigé) et montre au jury, en prenant une situation future concrète, en quoi cette qualité lui sera utile plus tard (ex : de la prise d’initiative lors d’un premier stage, ou de la persévérance pour trouver ses sponsors pour son association…). A travers ces liens avec le futur, il rassure le jury sur sa réussite en école et en entreprise et convainc ainsi plus facilement celui-ci !

Par Robin Morth

Retrouve tous nos conseils pour les oraux en cliquant ici !