Rentrée khâgne BL

Il y a douze mois, tu entamais ton hypokhâgne B/L. Aujourd’hui, tu lis cet article, preuve que tu as survécu. Tu as pu appliquer les conseils prodigués par tes prédécesseurs, et te voilà désormais à la recherche de recommandations, toujours modestes mais utiles, pour aborder cette deuxième année de Khâgne B/l. En voici quelques-unes !

Tirer profit de son hypokhâgne

La classe prépa est un parcours en deux (voire trois) ans, et la B/L ne fait pas exception. Il faut donc que cette première année te serve à mieux appréhender la deuxième. Tes échecs, tes succès, tes découvertes méthodologiques et ta collection préférée de manuels doivent orienter ta façon de travailler en khâgne.

Il s’agit de réfléchir à ce qui a fonctionné ou non. Ton rythme de travail était-il adapté ? Ficher t’a-t-il été profitable ? Aurait-il fallu passer plus de temps à approfondir des notions précises ou plutôt à mieux maîtriser tes cours ?

Ne pas croire à la recette parfaite

Ces questions mènent à un point essentiel : il n’existe pas de formule magique de la réussite. Tout le monde n’est pas fait pour travailler de la même façon. Certains ficheront précisément des ouvrages, d’autres préféreront les surligner ou les annoter légèrement. Ton hypokhâgne a sans doute été le théâtre d’expériences de ce genre. Tu en as peut-être tiré que ton fichage en philosophie ne te permettait pas de rendre l’articulation logique des textes ou que tu perdais beaucoup trop de temps à accumuler les références vagues en sociologie.

Alors même que les majors de ta classe ou des anciens B/L t’avaient vanté leur méthode « infaillible », tu as donc l’impression de perdre ton temps. Écoute-toi et adopte la méthode qui te semble cohérente par rapport à ta façon d’apprendre ! Inutile de s’évertuer à ficher des bouquins entiers pour ne jamais relire le document auquel tu auras consacré tout ton dimanche. Pour plus d’informations, n’hésite pas à consulter cet article, entièrement dédié aux fiches en B/L !

Penser à l’efficacité

Tu l’as compris, l’année de la khâgne est celle où tu dois être efficace ! L’année est courte et le travail à fournir est important. Il va falloir que tu organises ton travail intelligemment, notamment sur le temps consacré à chaque matière. Si en hypokhâgne, l’équilibre primait, certains prônent un changement de stratégie en khâgne. L’objectif est de se concentrer sur les matières où il leur sera le plus facile de gagner des points. Ces points et le temps économisé pourront faire la différence !

En plus de ne pas répartir uniformément ton temps de travail, pense à te fixer des objectifs réalistes et réalisables. Inutile de chercher à lire tout Kant ou à couvrir l’entièreté du programme d’Histoire. C’est impossible dans une filière où l’on demande un tel niveau d’exigence dans autant de matières. Des lectures vastes et maîtrisées valent mieux que des centaines de références survolées, voire incomprises.

La khâgne est surtout un état d’esprit. Ce n’est pas tant un « esprit concours » délétère qui te conduirait à repousser tes camarades qu’un investissement en vue de ton objectif : les concours. Aborde les évaluations comme tu pourrais aborder des épreuves réelles. Focalise-toi sur le fait de réussir du mieux que tu peux, malgré les lacunes, la fatigue ou le manque de travail. L’important est d’être le plus sérieux possible pour arriver préparé. Cela vaut également pour les khôlles : s’astreindre à les préparer dans les délais, sans aide extérieure ni regard furtif vers tes cours, est la meilleure façon de progresser dans cet exercice. Une khôlle ratée peut être largement plus bénéfique qu’une khôlle réussie parce que faite en deux heures avec Internet sous la main.

Garder en tête le déroulement de l’année de Khâgne B/L à venir

L’année de khâgne en B/L se distingue de la précédente par son rythme spécifique. Il te faut donc impérativement avoir en tête les jalons de l’année : les deux concours blancs, souvent en décembre et en mars, les écrits fin avril, les oraux à partir de la mi-juin. Athlétiquement, on pourrait décrire cette année comme un 3 000 mètres steeple. C’est une course de demi-fond ponctuée d’obstacles divers. Il faut donc gérer les changements de rythme et savoir rebondir après les obstacles, malgré d’éventuels ratés.

Pour réussir, il te faut donc avant tout prendre un bon départ. Après deux mois de vacances plus ou moins studieuses, tu dois aborder cette rentrée en forme. Pense à reprendre un rythme de vie compatible avec la prépa si ça n’est pas déjà fait ! Le sommeil et la récupération sont indispensables pour tenir la durée.

Être renseigné et préparé

Il te faut ensuite connaître les caractéristiques des obstacles que tu vas rencontrer. Renseigne-toi sur les spécificités des concours qui t’attendent. Il ne faut pas te laisser surprendre par des modalités différentes, voire un format totalement nouveau. Faire ton premier thème de langue vivante le jour des épreuves de la BCE peut coûter cher. Si tu es intéressé par les écoles de commerce, pense aussi à ta seconde langue, qui est obligatoire. Il peut s’agir d’une langue ancienne si tu le souhaites.

La troisième difficulté réside dans la répartition de ton effort. Celle-ci doit se faire sur l’entièreté de l’année et non se concentrer sur les semaines qui précèdent les obstacles-jalons. Travailler durant les deux semaines qui précèdent un concours blanc ne suffit pas ! Par ailleurs, pense à te ménager une période de révisions avant les écrits. Cela ne signifie pas que tu ne dois pas réviser avant, mais qu’à partir de cette date, ton effort doit être consacré entièrement aux révisions et aux éventuels apprentissages d’urgence dans le cas où tu te découvrirais de grosses lacunes.

Ne pas avoir d’œillères

Qui dit année intense ne doit pas dire manque de discernement à force de foncer tête baissée. Attention à ne pas perdre de vue les formalités importantes ! S’il est peu probable que tu oublies de t’inscrire aux concours des ENS et de la BCE, n’écarte pas ce qui te semble moins primordial.

En premier lieu, pense à ton inscription cumulative en université. Selon les conventions passées par ton établissement, tu auras accès à une inscription en L2 dans une université partenaire. Cette inscription est obligatoire. Formellement, elle te permet d’obtenir les 120 crédits ECTS qui attestent de la réussite de ta deuxième année. En pratique, elle offre surtout une voie supplémentaire en cours d’année comme après les résultats.

Cette inscription est l’amorce d’une réflexion qu’il te faut mener très tôt dans l’année : que veux-tu vraiment faire après la prépa ? Les ENS et les écoles de commerce ne sont pas les seuls débouchés possibles. Y voir plus clair te permettra d’élaborer le cursus qui te plaira vraiment. Enfin, ne rate pas les deadlines, en particulier concernant les candidatures à l’étranger !

Te voilà donc armé pour débuter cette deuxième année. Garde en tête ces conseils, ceux de l’année dernière et prends soin de toi, condition nécessaire pour que ton année se déroule le mieux possible !