Hier soir, quelque 32 millions de Français ont suivi l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron. Comme pour le couvre-feu décrété quelques jours auparavant, la décision du confinement généralisé s’apparentait bien davantage au secret de Polichinelle qu’a une véritable annonce, tant celle-ci avait été évoquée par les médias nationaux tout au long de la journée d’hier.

Pour les prépas, la question principale était bien sûr de savoir si les lycées qui accueillent les CPGE allaient rester ouverts ou non. Avant même l’annonce officielle, le sort du collège et du primaire semblait d’ores et déjà être scellé, tout comme celui des établissements d’enseignement supérieur : un maintien des cours en présentiel pour les premiers, un passage en full distanciel pour les seconds.

Pour les lycées en revanche, le gouvernement aurait longuement hésité avant de décider finalement le maintien des cours en présentiel. Cela signifie que les préparationnaires de France et de Navarre devraient toutes et tous reprendre le chemin de l’école lundi 2 novembre.

Pourquoi ce distinguo entre secondaire et supérieur ?

Si le confinement que nous nous apprêtons à vivre semble, au vu de la situation sanitaire actuelle, tout aussi sévère que le premier, ces quelques mois de recul nous permettent aujourd’hui de mieux connaître le virus. Ce dernier touche non seulement les plus jeunes de manière moins virulente, mais surtout, les enfants et jeunes adolescents sont aussi moins enclins que les autres à propager l’épidémie. Par ailleurs, confiner des enfants qui ne sont pas autonomes est aussi beaucoup plus contraignant pour les parents : une fermeture des collèges et de la primaire serait donc nettement plus délétère pour l’activité économique.

Quid des lycées alors ? L’argument qui a fait pencher la balance est sans doute les risques psycho-sociaux d’un passage au tout distanciel pour les lycéens : dans des années charnières de leurs études, demander à des adolescents de se discipliner et d’étudier tout seul est forcément lourd de conséquence. A fortiori, les plus défavorisés sont plus affectés que les autres (fracture numérique, conditions de travail plus dégradées, pas ou peu de soutien parascolaire, etc.). Pour rappel, quatre lycées sur cinq estiment avoir été en situation de décrochage scolaire pendant le premier confinement.

Les préparationnaires se trouvent donc arrimés à cette décision qui, soyons clairs, a bien sûr avant tout été pensée pour les 1,6 millions de lycéens, quand les prépas représentent, toute filière confondue, moins de 100 000 étudiants.

Pour autant, les prépas resteront-elles ouvertes pendant le confinement ?

La question reste en suspens. Comme l’a dit Emmanuel Macron avec une certaine humilité, le gouvernement a été surpris par l’ampleur de cette seconde vague. Rien n’exclut que la situation se dégrade encore et que la fermeture des lycées soient finalement entérinée, d’autant que le gouvernement a visiblement longtemps hésité sur ce point.

Nous avons contacté le président de l’APHEC (Associations des Professeurs des Classes Préparatoires Économiques Commerciales) à ce sujet pour connaître la position de l’association sur la question. Nous vous tiendrons bien sûr informés dans les prochains jours !