Au travers d’une série de plusieurs articles tout au long de ces prochains mois, nous te faisons découvrir des profils alumni sortis de l’EM Strasbourg. Cela pourra te donner quelques idées pour la suite. Tu verras, les profils sont très hétéroclites. Nous sommes partis à la rencontre de Mihail ONEA, aujourd’hui à la tête d’un service RH sur la qualité de vie des salariés au Parlement européen. 

Pouvez-vous vous présenter et détailler votre parcours ? 

J’ai fait des études de communication politique en Roumanie (niveau bac+4) pour travailler sur des campagnes électorales et en relations publiques – choses que je n’ai jamais encore vraiment exercées. J’ai commencé un doctorat en Suisse que je n’ai pas fini. Ensuite le Master administration des entreprises pour cadres chez EM Strasbourg.

J’ai travaillé 6 ans comme consultant en Ressources Humaines, basé au Luxembourg et à Bruxelles, mais avec des missions très internationales. Très stimulant et formateur, on travaillait sous grande pression, avec des gens talentueux et à gros égos, on parlait fréquemment à des PDG-stars.

Je voulais intégrer la fonction publique européenne, surtout pour des considérations existentielles, axiologiques. Une fois à la Commission européenne, j’ai encore fait des études : un post-grade en management des ressources humaines à distance, à Londres.

Qu’est ce qui vous a le plus marqué dans votre cursus à l’EM Strasbourg ? 

Ce qui m’a plu, ça a été la multidisciplinarité, ça touchait à tous les aspects de l’entreprise. J’ai aussi compris que je ne serai jamais à la direction comptabilité par exemple, ni inspecteur des finances, j’ai mieux cerné mes talents et mes envies en termes de carrière. J’ai pu établir un réseau de gens très intéressants et pleins de ressources.

En quoi consiste votre job actuel et quelles sont les perspectives ? 

Actuellement je suis chef d’un service qui s’occupe de la qualité de vie au travail pour l’administration du Parlement européen, environ 10.000 personnes, majoritairement localisés dans 3 pays.

Ça fait partie des politiques et services internes de soutien social, prévention, santé, conditions de travail. C’est une partie des ressources humaines qui est devenue cruciale ces dernières années, et encore tellement plus avec cette crise sanitaire qu’on traverse. On a l’impression qu’on est très à la mode avec nos politiques. Les magazines de management les plus prestigieux, Harvard Business Review, McKinsey, FT, ne parlent plus que de ce genre d’approches : management positif, sécurité émotionnelle au travail, la pleine conscience, management des risques psycho-sociaux, etc.

Mais plus concrètement, il est rigoureusement établi, entre autres, qu’actuellement la santé mentale en milieux professionnel se précarise très fortement ; que des questions de conflit et harcèlement font plus facilement surface et demandent résolution ; que les les plus jeunes générations sont très inadaptées et en impasse dans nos entreprises à valeurs traditionnelles, etc. Je pense qu’il y a du pain sur la planche pour mon secteur.

Et plus généralement pour l’Union européenne institutionnelle. Personnellement je pense (chiffres à l’appui) qu’on est une administration très performante et efficace mais que nous devons encore nous améliorer, grandir et apprendre à travers des crises, gagner le cœur du citoyen européen qu’on sert. Chose ardue, mais stimulante, j’ai toujours cru dans le développement continu et dans l’ambition d’excellence.