Au concours 2018, il sera encore une fois plus facile de décrocher une des écoles du top 6 SIGEM. En effet, nombre d’entre elles ouvrent des places, au sein des concours BCE et Ecricome.

Derrière l’indéboulonnable quota de 380 places ouvertes par HEC Paris et les 395 ouvertes par l’ESSEC, l’augmentation de la taille des promos continue son bonhomme de chemin. Ainsi, l’ESCP Europe ouvre 15 places supplémentaires. C’est 20 de plus pour emlyon bs et l’EDHEC BS. Audencia se contente de rajouter 10 places.

Au sein du peloton, les hausses de places se font plus présentes, avec notamment l’ouverture de 30 places par Burgundy SB et de 20 places par Télécom EM, qui n’avait pourtant pas rempli en 2016.

En fin de tableau, de nombreuses écoles réduisent la voilure, à l’image de l’ISC Paris qui ne propose plus que 150 places. L’ESC Pau et l’INSEEC, quant à eux, proposeront 30 places de moins dès la rentrée prochaine.

Découvrez l’ensemble des places proposées par toutes les écoles en page 6 de notre magazine Le Major, qui vient de sortir :

Une disparité de plus en plus forte entre écoles

Ces mouvements démontrent une forte évolution de la répartition des étudiants : ils intègrent de plus en plus des écoles de premier rang, qui ouvrent de plus en plus de places. Le risque est simple : les écoles de fin de tableau recrutent moins par ricochet. N’ayant plus leur flux d’étudiants habituels, elles se voient obligés de réduire la voilure et grandissent moins rapidement que les autres… ou se lancent parfois dans des projets bancals, à l’image de FBS.

Nous avons mené une petite comparaison entre 2007 et 2017 afin de voir comment se répartissaient entre les écoles les frais de scolarité issus des étudiants de prépa. Pour 2009, nous avons sommé les résultats des écoles fusionnées.

En image :

Le constat est sans appel : les intégrés 2017 des 12 premières écoles du SIGEM génèrent plus de 103 millions d’euros de plus qu’en 2009. Elles se sont ainsi accaparées de 87% de la croissance totale des recettes issues des prépas. De l’autre côté du tableau, l’ESC Clermont et l’ISC Paris gagnent 2,5 millions d’euros de moins avec leurs intégrés 2017 qu’avec eux 2009.

Cela met en évidence la très grande disparité d’un système où les Grandes Écoles de tête ne montrent qu’une solidarité limitée face aux écoles de taille plus modeste. De l’aveu d’un grand nombre d’acteurs de l’écosystème, celles-ci mèneraient une course à la croissance effrénée, qui passe donc par le recrutement de plus d’étudiants.

Mais ce n’est pas dans le recrutement des étudiants en classes préparatoires que les disparités entre écoles se font les plus criantes. Celui des admissions parallèles est gagné par ce même mouvement, mais il est d’une ampleur d’autant plus importante. Quelques mastodontes en font leur priorité, au risque d’être peu sélectifs, et de détricoter les classes préparatoires.

Combien de fois entendrons-nous des histoires d’étudiants virés de prépa en première année et qui ont de bien meilleurs résultats par la voie des admissions parallèles que leurs camarades bien meilleurs qu’eux en prépa ? Pendant ce temps-là, les principaux acteurs des classes préparatoires semblent regarder ailleurs et débattent sur des enjeux secondaires. Comme le dirait Jacques Chirac : “Notre maison brûle et nous regardons ailleurs.” À bon entendeur…