Cette année, plus que d’ordinaire, de nombreux étudiants ont rapporté des accusations de fraude envers des candidats qui auraient pu consulter des ressources interdites pendant le passage d’épreuves de concours BCE. Consultation de téléphone caché dans des vestes ou pantalons, non-respect du timing, manquements aux contrôles d’identités : tous ces griefs font actuellement l’objet de remous au sein de l’écosystème prépa. Nous avons demandé à l’APHEC, par la voix de son président Alain Joyeux, professeur de géopolitique à Joffre (Montpellier), d’éclaircir sa position.

Pour commencer, quels sont les faits exacts qui vous ont été relatés ? Cette année est-elle exceptionnelle de ce point de vue ?

Des témoignages assez nombreux attestent de plusieurs défauts de surveillance : identités par toujours vérifiées, des candidats qui continuent d’écrire après la fin de l’épreuve, sacs non disposés au fond de la salle, vérification lacunaire de non accès possible aux téléphones portables ou montres connectées, etc.

Le résultat est que quelques candidats en ont manifestement profité pour tricher quelques secondes ou minutes. Jamais nous n’avons eu autant de témoignages de la sorte.

Certes, la triche est sans doute marginale et ne concerne que certains centres d’épreuves, mais c’est grave, inacceptable et surtout injuste pour la majorité des candidats.

Nombre d’étudiants qui ont passé les concours il y a quelques semaines nous ont fait part de leur inquiétude : l’hypothèse d’épreuves à repasser est-elle envisageable ?

Plusieurs candidats et des parents de candidats nous ont fait part de cette crainte et nous disent que ce serait pour eux une catastrophe.

Si un candidat décidait d’ester en justice, on ne peut anticiper l’issue.

Les réponses attendues de la direction des concours vont être décisives au regard de l’hypothèse évoquée.

Que souhaitez-vous dire aux étudiants en terminale qui aspirent à intégrer une prépa ECG ou ECT, alors que la phase d’admission principale de Parcoursup va débuter ?

Nous voulons absolument rassurer ces candidats car les évènements actuels sont à leur avantage.

Identifier et traiter les problèmes constatés, c’est la garantie que les prochaines sessions offriront à nouveau toutes les garanties de sécurité et d’équité indispensables. Ce qui aurait été anormal, c’est de passer sous silence les témoignages spontanément reçus.

Pour traiter et résoudre les problèmes, et nous nous assurerons qu’ils le seront, il faut les identifier en toute transparence.

Que préconisez-vous pour mettre un terme à ces problèmes qui ont entaché les concours post-prépa EC ces dernières années ?

Depuis trois sessions, des problèmes – certes pas tous de même nature – affectent le concours. Il ne faut plus se contenter de mesures ponctuelles. Il faut remettre à plat tout le processus avec l’ensemble des acteurs concernés : les grandes écoles en premier lieu, le ministère, l’APHEC et bien entendu les directions des concours.