C’est officiel, nous connaissons le nom de la cuvée 2016 du prix Nobel d’économie, ou plus précisément du prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel. Cette année, il a été attribué à l’Américano-Britannique Olivier Hart et au Finlandais Bengt Holmström pour leurs travaux sur la théorie des contrats !

Alors que le grand favori de ce millésime 2016 devait être Paul Romer, économiste en chef de la Banque mondiale (à tel point que l’Université de New York a annoncé jeudi la tenue d’une conférence de presse avec ce dernier, décrit comme étant prix Nobel d’économie, c’est raté …), le jury se sera finalement tourné vers le duo des fous amoureux des contrats. Le verdict aura décidé du lauréat au dernier moment, après s’être réuni.

L’académie suédoise des Nobel a donc tranché, cette année, ils accordent la récompense intellectuelle la plus reconnue dans le monde à ces deux économistes qui ont développé la théorie du contrat. Cette théorie est résumée d’après le jury comme étant « le cadre exhaustif des multiples aspects du contrat comme la rémunération des dirigeants basée sur leur performance, les franchises ou les tickets modérateurs dans les assurances, ou encore la privatisation de secteurs publics ». Après avoir récompensé l’année dernière Angus Deaton qui étudiait la création et l’accumulation de richesses dans le temps, on remarque que cette année encore, la question des rémunérations est présente, mais à travers les contrats.

L’académie explique son choix en disant que « les économies modernes sont unies par d’innombrables contrats ». Les nouveaux outils théoriques crées par Hart et Holmström sont précieux à la compréhension de ces contrats et institutions, ainsi que des pièges potentiels dans la conception des contrats. Dans cette théorie, le Finlandais Bengt Holmström a démontré comment les actionnaires de l’entreprise (par exemple) devaient concevoir un contrat optimal pour un agent (le chef d’entreprise) dont l’action est en partie non observée. Et de son coté, Olivier Hart s’est intéressé aux « contrats incomplets ». Pour lui, « il est impossible de tout prévoir dans un contrat, cette branche théorique s’intéresse à l’allocation optimale du droit de contrôle : qui a le droit de faire quoi et dans quelles circonstances ».

Retournons brièvement sur la bio de ces deux économistes. Olivier Hart, né en 1948 à Londres, diplômé d’un doctorat à l’université américaine de Princeton en 1974, enseigne aujourd’hui au département d’économie de Harvard. Bengt Holmström, lui, diplômé de l’université de Stanford, enseigne au Massachusetts Institute of Technology. Les deux économistes travaillaient ensemble depuis quelques années sur cette théorie, il faut dire qu’une petite poignée de kilomètres séparent les deux campus…

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