Alice Schwarzer

À l’instar de Simone de Beauvoir en France ou de Gloria Steinem aux États-Unis, Alice Schwarzer est la figure influente de la lutte pour l’égalité des sexes en Allemagne. Elle a joué un rôle majeur dans la sensibilisation de la société aux enjeux féministes, enjeux cruciaux à connaître pour les concours. C’est pourquoi on va se pencher aujourd’hui sur la personnalité d’Alice Schwarzer.

 

Quarante ans de combat pour l’égalité des sexes

Alice Schwarzer incarne depuis quarante ans le combat acharné pour les droits des femmes en Allemagne. Née le 3 décembre 1942 à Wuppertal, elle a su se hisser au centre des débats grâce à son mordant et à sa liberté.

Alice Schwarzer a débuté sa carrière dans les années 1960 et a fondé Emma en 1977, un magazine qui a marqué le paysage féministe allemand. Avec un tirage régulier de plus de 200 000 exemplaires au fil des ans, Emma a été un catalyseur essentiel dans la diffusion des idées féministes en Allemagne, témoignant de l’influence considérable d’Alice Schwarzer.

Pionnière du mouvement féministe, elle a joué un rôle central dans les luttes historiques en France et en Allemagne. Elle s’est opposée à :

  • l’obligation, jusqu’en 1977, pour les femmes de demander l’autorisation de travailler à leur mari ;
  • la classification des violences faites aux femmes comme délit mineur, jusqu’en 1997.

 

Elle a également plaidé activement pour la légalisation de l’avortement.

 

Une étape cruciale : « Nous avons avorté »

Alice Schwarzer s’est imposée comme une figure emblématique du féminisme en Allemagne, notamment grâce à son combat acharné pour le droit à l’avortement. Son article mémorable « Wir haben abgetrieben » (Nous avons avorté), publié en 1971, a marqué un tournant dans l’histoire allemande.

Mettant en scène 374 femmes, dont la célèbre actrice Romy Schneider avouant avoir avorté, l’article plaidait pour la légalisation de l’avortement. Cette action audacieuse a contribué à une réforme juridique en Allemagne, levant les sanctions contre les femmes avortant dans certaines conditions et autorisant les avortements dans les trois premiers mois de la conception.

Cependant, le combat n’est qu’à moitié gagné, car aujourd’hui encore, certaines régions catholiques telles que la Bavière (Bayern) rendent difficile l’accès à l’avortement.

 

Engagement critique et controverses

Alice Schwarzer ne mâche pas ses mots, qualifiant Gerhard Schröder de macho et critiquant la politique de la ministre de la Condition féminine, Kristina Schröder, qu’elle juge réactionnaire.

Cette liberté de ton lui vaut des attaques de toutes parts, mais elle répond point par point aux critiques dans sa biographie.

 

Héritage franco-allemand

Alice Schwarzer, jeune fille au pair à Paris au début des années 1960, a participé activement à la naissance du Mouvement de libération des femmes, côtoyant Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre.

Elle se définit politiquement comme un « produit d’importation française » et apprécie l’atmosphère intellectuelle et ouverte de la France par rapport à l’Allemagne plus rigide.

 

Maintenir les idéaux et poursuivre le combat

Bien que l’Allemagne ait fait des progrès, avec la récente libéralisation des lois sur l’avortement à l’été 2022, l’accès à un avortement sûr et légal reste un sujet controversé. La récente décision de la Cour suprême des États-Unis d’annuler l’arrêt Roe v. Wade souligne la constante menace pesant sur ce droit fondamental, même 50 ans après les avancées initiées par Schwarzer.

Malgré les avancées et les succès, Alice Schwarzer est consciente que le combat pour l’égalité des sexes est loin d’être terminé. En tant que référence féministe, elle continue à porter le flambeau de la liberté et de l’égalité, inspirant les générations futures à poursuivre la lutte pour un monde plus juste.

 

Quelques citations

  • « Feminismus ist der Aufbruch in die Welt, in eine fremde Welt, deren Regeln Frauen nicht kennen, weil sie ihnen jahrhundertelang verschlossen war. »Le féminisme est le départ vers le monde, vers un monde étranger dont les femmes ne connaissent pas les règles parce qu’il leur a été fermé pendant des siècles.
  • « Eine Gesellschaft, in der ich Mensch bin und nicht in erster Linie Frau – das ist meine Utopie. » Une société dans laquelle je suis un être humain et pas d’abord une femme – c’est mon utopie.

 

Pour plus de contenus sur l’égalité des sexes, tu peux retrouver ici un entraînement de khôlle sur ce sujet.