échec

Tu viens de terminer deux, voire trois ans d’intense préparation aux Écoles normales supérieures (ENS). Tu n’avais peut-être que ça en tête : tu vivais ENS, tu respirais ENS, tu rêvais ENS. Le jour des résultats… catastrophe ! Tu ne trouves pas ton nom sur la liste des admissibles. Tu lis et relis la liste en te disant que tu as dû le louper. Au bout de la troisième lecture, il faut te rendre à l’évidence : tu n’es pas admissible. Sous-admissible ou non, cube ou carré(e), toi qui rêvais de décrocher le Saint Graal, d’entrer dans le Saint des Saints, cet article est pour toi. Il s’agit de relativiser cet échec et de passer à autre chose, car il y a une vie sans l’ENS !

 

J’ai raté l’ENS après ma khâgne

Oui, même si tu es un(e) jeune khârré(e), rater une fois l’ENS, ça pique. Le jour J, c’est tout un monde qui s’effondre. Tu repenses à tous les efforts fournis, à tout le travail, à tous les sacrifices, à toutes ces nuits sans sommeil, aux pages et aux pages de cours, à toutes les fiches… Tout ça pour rien ? Non ! Prends quelques jours pour encaisser le choc et te reposer (tu peux dormir maintenant, sans le stress des oraux). Réfléchis à tout ce que tu as fait pendant ces deux ans, tu peux déjà être fier(e) du chemin accompli. En effet, survivre à deux ou trois ans de prépa, ce n’est pas rien !

Tu l’auras bien compris durant tes deux ans, la concurrence et le système de notation sont rudes. Il s’agit pour les ENS de sélectionner les meilleurs des meilleurs. Nombreux sont les candidats qui mériteraient largement d’être admissibles, mais qui, faute de place, ne se retrouvent « que » sous-admissibles. Ce nombre limité de places explique que la barre d’admissibilité soit si haute.

La khâgne ce n’est donc pas que des notes et un résultat au concours. C’est avant tout des rencontres précieuses, un enrichissement culturel, l’apprentissage de la rigueur. C’est apprendre à réfléchir par soi-même, c’est se forger un moral et un mental d’acier, dépasser la fatigue et le stress, s’adapter et se surpasser. Tout le monde te le dira : ta khâgne te servira pour la suite, quoi que tu fasses.

Finalement, il faut simplement attendre les notes pour voir où ça ne l’a pas fait. Tu peux avoir des bonnes comme des mauvaises surprises, ce sont les aléas du concours. Retiens les meilleures notes et pour le reste, dis-toi que tu as fait ce que tu pouvais ! N’oublie pas également qu’on a noté ton travail à un instant T, sur une production, sur un sujet, et que cela ne détermine en rien ta valeur. Tout le monde te dira qu’il y a toujours un facteur « chance » dans les concours. Ta non-admission n’est pas un échec. Celles et ceux qui sont admis ne sont qu’une infime minorité : entre 3 et 5 % des candidats intègrent une des ENS. Ce qui permet de relativiser !

 

Khûbe, c’est une bonne situation ?

Si tu as aimé ta khâgne ça arrive ou si tu tiens coûte que coûte à intégrer l’ENS, as-tu pensé à khûber ? Si l’idée de refaire une année ne te répugne pas, réfléchis-y. En effet, il faut souvent trois ans pour que les étudiants réussissent à intégrer. C’est donc peut-être une bonne idée.

La khûbe te permettra de progresser dans les matières qui t’ont fait défaut au concours, car tu connais bien tes points faibles à présent. Et si ton but est de progresser en méthode, alors tu seras servi(e). Tu pourras mieux t’organiser, ne pas refaire les mêmes erreurs qu’en khâgne, moins stresser le jour des écrits…

Si ta khâgne s’est bien passée, alors la khûbe devrait encore mieux se passer. Tout khûbe te le dira. Ce n’est pas une fatalité de khûber, d’autant que tu peux intégrer en M1 par la suite, tu ne perds donc rien.

Si tu veux simplement passer à autre chose et ne plus entendre parler de la prépa et de l’ENS, la fac n’est pas non plus une fatalité. Tu pourras très bien t’y épanouir grâce à ton expérience d’ancien(ne) khâgneux(euse).

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J’ai raté l’ENS après ma khûbe

Khûber et rater l’ENS… c’est la douche froide, car l’enjeu était d’autant plus important pour toi. Tu peux être déçu(e) des résultats, mais ne le sois pas de ta khûbe. Elle t’a apporté beaucoup plus que tu ne le penses. Tu es devenu(e) un(e) vrai(e) étudiant(e) plein(e) de maturité ! Le toi khûbe n’a plus rien à voir avec le petit toi d’hypokhâgne.

Une chose est sûre : tes années de prépa, et encore plus ta khûbe, te seront plus bénéfiques sur le temps long qu’une admissibilité à l’ENS. Tu es maintenant plus que bien armé(e) pour la suite de tes études. Les années de prépa consolident des qualités et des compétences qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Grâce à tes acquis en prépa littéraire, tout te semblera simple – tu es devenu(e) une machine de guerre.

L’essentiel, plus qu’intégrer l’ENS, est de trouver ta voie, celle qui te plaît. La khûbe est souvent une année épanouissante au cours de laquelle tu peux prendre le temps de réfléchir à l’après-prépa (car il y a une vie après la prépa). Tu peux réfléchir à ce que tu veux faire et à ce qu’il t’est possible de faire. Au cours de ton année de khûbe, tu élargis le champ des possibles.

Ton premier échec à l’ENS t’a bien fait réaliser qu’il était plus que nécessaire de t’ouvrir d’autres portes : écoles de commerce, Celsa, IEP, écoles sur dossier (Sciences Po Paris, EHESS, EPHE…). Tu feras dans tous les cas une belle carrière. Si tu souhaites quand même intégrer une des ENS, sache qu’il est possible de le faire également sur dossier en tant que normalien étudiant ou en tant qu’auditeur de master pour deux ans. Pour en savoir plus, rendez-vous dans cet article !

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Leçon de stoïcisme à l’usage du khâgneux

Bref, faire une prépa, c’est devenir un peu stoïcien et accepter l’ordre du monde. Tu seras autant épanoui(e) là où tu seras qu’à l’ENS, car ce n’est pas sur une école que ton avenir se joue. L’avantage de ne pas passer par l’ENS, c’est que tu resteras beaucoup plus libre dans tes choix dans les années à venir. Bon, tu ne seras pas payé(e), mais l’argent ne fait pas le bonheur, tu le sais, toi qui es littéraire.

L’essentiel est de garder le moral, de rester fier de son parcours et d’aller de l’avant. L’ENS restera un rêve, et un beau rêve, peut-être que c’est tout aussi bien ainsi.

Si tu entres en prépa littéraire à la rentrée, ou que tu passes les concours cette année en tant que carré(e) ou khûbe, n’oublie pas de consulter régulièrement notre rubrique consacrée aux prépas littéraires. Tu y retrouveras de nombreuses ressources méthodologiques, académiques ainsi que des témoignages d’anciens étudiants.